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Mutineries de 2011 : Les militaires radiés interpellent les autorités de la transition
Publié le lundi 27 avril 2015  |  Le Pays
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© Autre presse par G.S
Nouveau code électoral : les forces vives approuvent son adoption
Samedi 25 avril 2015. Ouagadougou. Place de la révolution. Les forces vives de la nation ont organisé un meeting unitaire pour apporter leur soutien à la transition et au nouveau code électoral




Des militaires radiés en 2011 suite aux mutineries sortent de leur silence. En effet, ils ont animé une conférence de presse le 24 avril 2015 au Centre national de presse Norbert Zongo à Ouagadougou, pour faire non seulement leur mea-culpa, mais aussi demander aux autorités de la transition de se pencher sur leur cas.

Suite aux mutineries sans précédent marquées par des scènes de pillages qui ont secoué le pays en 2011, ils étaient environ 626 hommes de tenue à être radiés des effectifs des Forces armées nationales dont 217 incarcérés à la Maison d’arrêt et de correction de l’armée (MACA) et à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) pour avoir porté atteinte « à l’honneur, à la morale, à la probité, et aux devoirs généraux du militaire avec incitation au désordre ». Depuis ce temps, ils tirent le diable par la queue et la plupart sont devenus, entre autres, des vigiles, des gardiens ou des portiers, des chauffeurs, des gérants de bars, de maquis ou de kiosques. Ces ex-militaires des Forces armées nationales ont donné de la voix le 24 avril dernier à travers une conférence de presse au Centre national de presse Norbert Zongo, pour non seulement interpeller les autorités de la transition à se pencher sur leur cas, mais aussi et surtout implorer le pardon de tous les fils et filles du Burkina. «Quatre ans après et au regard de la possibilité de s’exprimer, nous demandons pardon au peuple, pardon à tout le monde. Nous pensons que c’étaient des erreurs qui se sont accumulées. Mais cela ne se reproduira plus», ont-ils déclaré d’entrée de jeu. Selon un des porte-paroles de ces militaires radiés, Hervé Tapsoba, ex-soldat de première classe alors en service au groupement central des armées, la mutinerie a été la résultante d’un mécontentement de militaires qui a grossi dans les casernes et a atteint l’ensemble des garnisons. « Certes, nous reconnaissons notre part de responsabilité, mais nous n’avons pas dirigé nos canons contre les civils », a-t-il indiqué.
Une radiation sélective
Puis Adama Iba, ex-soldat, d’ajouter : « Un mouvement comme ça, on sait où ça commence mais on ne sait pas où ça prend fin, d’autant plus qu’il n’y avait pas de chef qui donnait des ordres ». Du point de vue de ces militaires qui ont été mis hors de service, leur radiation a été faite de façon sélective, puisque, ont-ils soutenu, la punition a visé une minorité de sous-officiers et de militaires du rang. Puis, ils ont déploré le fait que les sanctions qui leur ont été infligées n’ont pas été appliquées dans les règles de l’art. « Toutes ces punitions ont été prises de façon unilatérale », ont-ils fulminé, avant de renchérir qu’au préalable il n’y a pas eu de conseil d’enquête ou de discipline à leur égard, conformément à l’article 2 du décret N°2009-006/PRES/PM/DEF et de l’arrêté N°2009-054/DEF/CAB portant organisation et fonctionnement des conseils d’enquête et de discipline des sous-officiers et militaires du rang des Forces armées nationales. Pour eux, c’est le conseil d’enquête ou de discipline qui est habilité à chercher et à reconnaître les faits justifiant l’application éventuelle de mesures particulièrement graves, à procéder à l’instruction des affaires suivant des formes strictement règlementées et à exprimer son avis sur les questions qui lui sont posées par l’autorité qualifiée pour décision à prendre. Considérant donc leur radiation comme une violation des textes par l’autorité militaire, ils ont demandé aux autorités de la transition et aux autorités militaires de se pencher sur leur situation, en les réintégrant respectivement à leurs postes.
« Après Blaise Compaoré, nous avons espoir et nous croyons à cette transition. Si le pardon existe comme on l’a fait le 30 mars, je pense qu’on peut aussi nous permettre d’avoir ce pardon-là », foi de Hervé Tapsoba, ex-soldat de première classe alors en service au groupement central des armées au camp Guillaume Ouédraogo. Somme toute, les militaires ont révélé qu’ils ont pris contact avec certaines personnes ressources civiles et militaires afin que leur plaidoirie ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd.
M.T
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