Les forces vives de la nation signataires de la charte de la transition ont organisé un meeting unitaire le 25 avril 2015 à la Place de la révolution de Ouagadougou. Il s’est agi pour elles d’apporter leur soutien à la charte en question et surtout d’approuver le nouveau code électoral dont l’adoption, le 7 avril dernier, et sa promulgation deux plus tard suscitent la controverse.
Les signataires de la charte de la transition sont en phase avec le nouveau code électoral dont certains estiment qu’il exclut des acteurs politiques des élections de 2015 et de 2016. Pour le prouver, ces signataires, appelés également forces vives de la nation ont organisé un meeting unitaire le 25 avril 2015 à la Place de la révolution à Ouagadougou. Ce fut l’occasion pour les composantes de ces forces à savoir les partis politiques, les organisations de la société civile (OSC), les forces de défense et de sécurité (FDS) et les autorités coutumières et religieuses de livrer des messages d’adhésion à la charte de la transition et d’approbation du nouveau code électoral. Leurs porte-parole se sont succédé à la tribune au cours de ce meeting qui s’est voulu aussi un d’information et de remobilisation des troupes.
Le premier à s’adresser à la foule après les prestations d’artistes-musiciens dont Sana Bob, fraîchement lauréat du Kundé d’or 2015, a été Luc Marius Ibriga au titre des OSC. Dans son adresse, il a souligné que l’inclusion prônée par la charte de la transition ne saurait s’accommoder avec l’injustice et l’impunité. Pour lui, tous ceux qui ont commis des crimes de sang ou économiques doivent rendre compte, doivent subir la rigueur de la loi. Le professeur Ibriga a aussi demander une veille citoyenne permanente pour éviter des remises en cause des acquis de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. Le deuxième intervenant, François Ouendlassida Ouédraogo, porte-parole du Cadre de concertation des partis politiques (CCPP) qui regroupe des partis de l’ex-opposition, a abondé dans le même sens. Ainsi, du nouveau code électoral, il dira qu’il est la suite logique de l’insurrection populaire, qu’il est conforme aux engagements internationaux auxquels le Burkina a souscrits. Les FDS ont préféré distribuer leur discours à la presse plutôt que de le lire. Elles aussi y affirment être en phase avec le peuple, les autorités de la transition et les lois votées dont le nouveau code électoral.
Des ministres du gouvernement, au nombre de 5, ont assisté au meeting de Ouagadougou. Il s’agit de Auguste Denise Barry de l’Administration territoriale et de la Sécurité, de Frédéric Nikièma en charge de la communication, de Filiga Michel Sawadogo des Enseignements secondaire et supérieur. Amadou Nébila Yaro en charge de l’Economie numérique et David Kabré des Sports et Loisirs étaient aussi de la partie. Sur insistance de la foule, le ministre Auguste Denise Barry a pris la parole pour remercier cette dernière pour sa mobilisation quand même si la Place de la révolution n’était pas pleine. Il a fait savoir que la transition va poursuivre et accomplir la mission que lui a confiée le peuple. "Quand on a commencé ensemble, on est obligé de terminer ensemble", a-t-il lancé à la foule.
Le président du Conseil national de la transition, Moumina Shériff Sy, ne voulait pas également se faire conter l"événement et a assisté personnellement au meeting qui s’est déroulé entre 10h et 11h.
Outre Ouagadougou, un autre meeting a été organisé au même moment à la Place Tiéfo Amoro de Bobo-Dioulasso. Comme dans la capitale, il était question aussi dans le deuxième ville du Burkina de soutien à la charte de la transition et du nouveau code électoral.