L’ancien maire de la commune rurale de Kouka, situé dans la province des Banwa a fait parler son cœur le mercredi 22 avril 2015. Démissionnaire du CDP et militant de premières heures du mouvement du peuple pour le progrès (MPP), Charles Sanou a remis aux femmes de la commune cent (100) sacs de sel, deux cent mille francs CFA (200 000 FCFA) en espèces ainsi que cinq (5) puits à larges diamètres pour demander la bénédiction de celles-ci. L’occasion faisant le larron, il a mis à profit la cérémonie pour expliquer aux uns et aux autres les raisons de sa démission du CDP mais surtout « l’apport du MPP à la commune ».
Elu maire de la commune rurale de Kouka aux lendemains des élections couplées de 2012, Charles Sanou a fait l’objet de contestation jusqu’à la dissolution des conseils municipaux et régionaux consécutive à l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014. Contesté au sein de son parti d’alors, le CDP, du « fait qu’il est originaire d’un petit (Salé) de la commune autre que Kouka ville », l’installation de Charles Sanou comme maire de Kouka avait suscité des émeutes qui, en son temps, avaient occasionné des destructions des biens des personnes soupçonnées d’être proche de lui. Elu conformément aux textes en vigueur, Charles Sanou ne pourra cependant pas exercer ses fonctions de maire dans la sérénité du « fait des complots » qui, selon lui, se tramaient en vue de porter atteinte à l’intégrité physique de sa personne. Acculé, l’homme, n’en pouvait plus selon lui. Et comme « un cadeau du ciel », le MPP fut créé et Charles Sanou décide immédiatement de rendre le tablier pour rejoindre « le camp de la vérité ».
De la création du MPP à l’insurrection populaire des 30 et 3 octobre 2014 en passant par sa démission du CDP, Charles Sanou a constaté une accalmie de la situation dans sa commune. « Quand le MPP a été créé et que nous y sommes allés, les uns et les autres ont compris qu’ils n’étaient plus rien à Kouka et ce sont rangés dans leurs coquilles » a-t-il expliqué avant de soutenir que la création du MPP a ramené la paix dans la commune de Kouka. Aussi, a-t-il ajouté, « au CDP, c’était la division. Pour être maire, il fallait forcement être proche d’un député ou de tout autre personne influente dans le parti. Mais au MPP, ce n’est pas le cas ». D’ailleurs, a-t-il fait savoir, « tous les 18 villages de la commune rurale de Kouka sont pour le MPP. Que celui qui le nie attende de voir les résultats au soir du 11 octobre prochain. Kouka votera à plus de 90% le MPP ».
Maire déchu de Kouka, Charles Sanou avait selon lui, des projets pour les populations de la commune et femmes en particulier. Mais, la situation qui prévalait en son temps n’aurait pas permis la mise en œuvre de ceux-ci. Qu’à cela ne tienne, l’homme est tout de même fier. Fier parce qu’il milite aujourd’hui dans un parti qui aurait ramené la paix dans la commune. Ainsi, a-t-il voulu solliciter les bénédictions des femmes pour la suite des batailles à venir. C’est alors que, « sans faire de la campagne », l’homme s’est saigné et ce, avec le concours de ses partenaires pour offrir 100 sacs de sel et 200 000 FCFA aux femmes de la commune. Aussi, cinq (5) puits à larges diamètres ont été remis à des villages et à des mosquées. Fières, les populations n’avaient que le mot « merci » sur leurs lèvres. Comme pour rassurer l’ancien maire de leur engagement à le soutenir, les uns et les autres ne clamaient que la « mort » du CDP et s’invitaient mutuellement à « faire de Roch March Christian Kaboré », le président du Faso au soir des élections du 11 octobre prochain. « Le CDP est mort. Avez-vous déjà vu un mort qui s’est réveillé ? Ne vous laissez pas berner. De toutes les façons, on se connait à Kouka. Il y a des choses à dire. Mais, ce n’est pas le moment » a martelé Sawadogo Tchetba Idrissa 1
Par Mady BAZIE