C’est ce jour 25 avril 2015 que plus de 3 millions de Togolais ont rendez-vous avec les urnes pour désigner celui qui présidera aux destinées de leur pays pendant cinq ans. Dans les starting-blocks, à côté de l’inusable Faure Gnassingbé.
Ce samedi 25 avril 2015, Faure Gnassingbé essaiera de décrocher le graal pour la troisième fois consécutive après avoir hérité du fauteuil présidentiel laissé par feu son père A ses côtés s’aligneront quatre autres candidats. Le plus redoutable de ce quatuor n’est autre que Jean Pierre Fabre, le cheval sur lequel mise une fois de plus les opposants irréductibles de l’Alliance nationale pour le changement (ANC) et de CAP2015. C’est aussi lui qui rejette sans concession, le «SUCCES», le système informatique de compilation des résultats du scrutin.
Sera-t-il encore longtemps suivi dans cette démarche de protestation par les trois autres candidats dont la voix n’a vraiment jamais porté haut dans le rejet de «SUCCES»? Rien n’est moins sûr à en croire certains spécialistes de la scène politique togolaise, dont certains continent de croire dur comme fer que chaque candidat y va pour ses intérêts. Ce qui pourrait bien ouvrir un boulevard pour le succès de «SUCCES».
Mais pourquoi tenir à avoir recours au «SUCCES» dont le seul succès pour l’instant est de faire fuir certains habitants de la capitale qui craignent encore des violences électorales et post-électorales? Et même si Faure gagne honnêtement ce scrutin à un tour que l’opposition s’apprête à aborder en rangs dispersés, son succès ne portera-t-il pas la souillure de «SUCCES» contesté? Pourtant, avec la division des opposants et l’appel au boycott d’autres, la clé du palais présidentiel pourrait bien demeurer dans les mains de Faure.
«Malgré ses défauts, le petit fait de bonnes choses pour le développement de ce pays» reconnaît Aloïs, un Togolais qui regrette que «Faure soit aujourd’hui en train de traîner le péché originel du long règne de feu Gnassingbé Eyadéma, son père».
La CEDEAO, la Francophonie et les partenaires veillent
Pendant que les Togolais vaquaient à leurs occupations, des responsables de structures soucieuses de l’organisation de l’élection présidentielle ont multiplié les rencontres. C’est ainsi qu’ils se sont retrouvés au premier étage d’un grand hôtel de la place ce 24 avril en réunion restreinte. L’initiative est coordonnée par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), du fait de l’appartenance d Togo à cet espace.
Selon des participants à ce huis-clos, dont Amos Sawyer, ancien chef de l’Etat du Libéria et patron de la délégation des observateurs de la CEDEAO, Kadré Désiré Ouédraogo, président de la Commission de la CEDEAO, Filippe Savadogo, représentant de l’Organisation internationale de la Francophonie à cette présidentielle togolaise, cette rencontre était de routine, vu la responsabilité des Togolais d’aller à une élection apaisée.
Mais elle s’imposait également afin d’harmoniser les points de vue des structures d’observation du scrutin, tout en respectant la liberté de ton de chacune d’elles. Pour un cadre de la CEDEAO, cette initiative s’incruste dans le protocole de la démocratie et de la bonne gouvernance instauré par la Communauté présidé par John Dramani Mahama, le chef de l’Etat ghanéen. «Du reste, c’est une initiative qui contribue à la promotion du processus démocratique et à la sauvegarde de la paix dans nos pays», conclue le cadre de la CEDEAO.
En tout cas, la paix, elle a prévalu au Togo durant toute la campagne électorale et les uns et les autres émettent le souhait qu’elle soit toujours au rendez-vous afin de faire mentir les mauvais présages.
Par Morin YAMONGBE- Envoyé spécial avec DIAKONIA et NDI
Cinq pour un fauteuil
- Mohamed Tassona Traoré, 55 ans, leader du Mouvement citoyen pour la démocratie et le progrès (MCD)
- Gerry Komandega Taama, 40 ans, le plus jeune des candidats. Le chef du Nouvel engagement togolais (NET)
- Aimé Tchabouré Gogué, 68 ans, candidat de l’Alliance des démocrates pour le développement intégral (ADDI)
- Jean Pierre Fabre, 62 ans, président de l’Alliance nationale pour le changement (ANC), candidat du CAP2015
- Faure Gnassingbé, 49 ans, président sortant