Les femmes de la Nouvelle alliance du Faso (NAFA), jugent le nouveau Code électoral dangereux pour la cohésion sociale et demandent la libération d’une des leurs, Sita Ouattara, interpellée le 8 avril dernier, puis incarcérée à la Maison d’arrêt et de correction de Bobo-Dioulasso. Elles l’ont fait savoir lors du point de presse qu’elles ont animé le 23 avril 2015, au siège de leur parti sis aux 1200 Logements, à Ouagadougou.
Prendre l’opinion nationale et internationale à témoin sur le fait que le Burkina est en train de rentrer dans une ère de confiscation des libertés politiques, notamment celles d’expression et de manifestation, c’est l’objectif du point de presse tenu par les femmes de la Nouvelle alliance du Faso (NAFA), le 23 avril dernier à Ouagadougou. A en croire Nathalie Ouédraogo, responsable NAFA des femmes de l’arrondissement 7 de Ouagadougou, avant le vote et la promulgation de la loi portant révision du Code électoral, les militants dudit parti ont fait l’objet de pressions diverses marquées par des interpellations et des arrestations au motif que certains d’entre eux prépareraient des actions qui portent atteinte à la sûreté de l’Etat. « Il s’agit là de dérives très graves à même d’affecter durablement la paix et la cohésion sociale au Burkina Faso », a-t-elle estimée. Une situation qui, selon les animateurs du point de presse, pourrait conduire le Burkina Faso à une crise sociopolitique plus grave que celle que le pays a connue.
Sita Ouattara, une prisonnière politique
Pour ce qui est du cas particulier de Sita Ouattara, ex-députée du CDP et militante de la NAFA, les femmes de la NAFA l’ont jugé préoccupant car, selon elles, l’accusation de complot contre la sûreté de l’Etat pour laquelle elle est incarcérée est insoutenable et inacceptable. Elles ont souhaité que les autorités apportent publiquement la preuve que Sita Ouattara est une menace pour la République. De plus, ont-elles poursuivi, après 16 jours d’incarcération, leur camarade n’aurait toujours pas été présentée à un juge. « Nous restons convaincues qu’elle a été arrêtée pour son activisme politique, ce qui ne saurait constituer un motif valable pour son arrestation et son incarcération. Ce sont là des agissements dignes d’un régime d’exception », ont martelé les animatrices du point de presse. Selon elles, Sita Ouattara est la première femme prisonnière politique, d’où l’interpellation faite aux autorités, notamment le président Michel Kafando, le chef du gouvernement et la ministre de la Justice, afin que Sita Ouattara soit libérée.
Thierry Sami SOU