Accusés de vols, viols et dégâts dans les champs, une communauté établie à Pousg-Ziga, village situé à trois (3) kilomètres de Ziniaré, a été contraint, le 22 avril dernier, de quitter le village sous la pression des Mossé de ladite localité.
Ziniaré a été un véritable champ de bataille le mercredi 22 avril 2015. En effet, la population de Pousg-Ziga, commune de Ziniaré, a sommé une communauté de quitter les lieux. Selon les propos des autochtones de ce village, la communauté en question serait à l’origine de plusieurs vols de bétail, de viols de leurs femmes et de dégâts enregistrés dans leurs champs. Selon le gouverneur de la région du Plateau central, Abdoulaye Ouédraogo qui a tenu une conférence de presse dans l’après-midi du 22 avril dernier au gouvernorat, une plainte avait été déposée le 14 avril pour un cas de vol de bétail à la gendarmerie de Ziniaré. Les présumés voleurs seraient issus de la communauté mise en cause dont un mineur de 12 ans. Seul ce dernier avait été rattrapé par la population et confié à la gendarmerie qui l’a libéré quelques jours après, au regard de son jeune âge. Toute chose qui n’a pas été du goût des autochtones pour qui, à travers cette relaxe, les forces de l’ordre encouragent ainsi le vol. C’est en réponse qu’elle (la communauté moaga) a donc décidé de régler le problème à sa manière, ce qui a entrainé le conflit du 22 avril. Auparavant, le gouverneur, à la tête d’une délégation, s’était rendu dans ledit village le dimanche 19 avril 2015 et lors des concertations, celui-ci, se référant à un proverbe moaga, avait laissé entendre que « ce qui existe chez les Mossé existe également chez les autres ». Des propos qui n’ont pas plu aux mossé et qui, pour certains, traduisaient un parti pris du gouverneur. La situation a donc dégénéré le 22 et malgré les appels au calme, rien n’y fit. Alertée, la gendarmerie est intervenue pour calmer la situation. Selon le 1er fils du chef de village, quand les gendarmes sont arrivés, ils ont demandé à voir le responsable des villageois qui ne s’est pas présenté, des personnes âgées lui ayant intimé l’ordre de ne pas le faire et qu’il revenait aux gendarmes de donner les raisons de leur présence dans le village. N’ayant pas obtenu gain de cause, les gendarmes sont repartis non sans avoir jeté du gaz lacrymogène qui a provoqué l’incendie d’un des greniers du chef du village et le fourrage des animaux. Cette situation a amené la population dans la ville de Ziniaré à manifester son mécontentement, brûlant des pneus sur la route nationale 3, l’axe Ouaga- Kaya. Aussi a-t-elle bravé les forces de l’ordre pour tenter de libérer mais en vain les quatre personnes détenues dans les locaux de la gendarmerie de Ziniaré. La ville était sous tension le 22 avril jusqu’au-delà de 23h et le gouverneur devait rencontrer les acteurs le lendemain 23 pour apaiser la situation.
Jean-Pierre OUEDRAOGO
(Correspondant)