Le dossier Sankara est atypique comme le personnage lui-même. Avant même qu’il ne pénètre dans le bureau d’un juge d’instruction, son instruction est presque bouclée avec de nombreux témoignages et des aveux des acteurs directs ou indirects du drame. Des enquêtes journalistiques permettent aujourd’hui de reconstituer un pan important des circonstances du drame. Parmi ces nombreux témoignages, ceux de Blaise Compaoré et de Gilbert Dienderé sont particulièrement importants dans le sens où ils les relient directement au massacre du 15 octobre 1987. Nous vous proposons ce que ces deux acteurs disent de cette tragédie de notre histoire politique, il y a 27 ans.
Le récit de Blaise Compaoré
Ses témoignages sont contenus essentiellement dans le livre du Belge Ludo Martens «Sankara, Compaoré et la révolution burkinabè» paru en 1989 aux éditions EPO et dans le journal Jeune Afrique de novembre 1987. Aux pages 65 à 67, l’écrivain belge retranscrit les entretiens que lui a accordés Blaise Compaoré le 8 juillet 1988 à 17h30, puis le 26 juillet 1988 à 19h. Voici ce qu’il a dit en 1988 à Ludo Martens. Il commence par décrire ses rapports avec la troupe et ses nombreuses occupations en tant que responsable militaire et politique : «C’est en février 1981 que j’ai remplacé Thomas à Pô. A cette époque, il y avait environ cent cinquante commandos. Par la suite, j’ai pu former un grand nombre de commandos. Au mois de septembre 1987, des hommes de la garde présidentielle qui étaient des inconditionnels de Thomas sont allés à Pô. J’ai dit à Thomas que j’avais appris que certains de ses soldats s’étaient rendus à Pô pour y recruter des gens. Il m’a répondu que je n’avais qu’à prendre des sanctions contre eux. Je ne l’ai pas fait, mais je voulais qu’il sache. Depuis deux ans, je ne me mêle plus des questions de gestion et d’organisation du Centre de Pô. Je n’en ai plus le temps, vu mes occupations au gouvernement et comme commandant de la cinquième région militaire. Mon adjoint, le lieutenant Dienderé, était en charge à Pô. Depuis le début de 1987, je n’ai rencontré les hommes de Pô qu’à deux reprises, une fois en janvier, puis vers le 10 août. En plus, je n’ai jamais abordé avec Dienderé les divergences politiques que j’avais avec Thomas, sauf les tout derniers jours.
Au mois de septembre, j’ai fait des visites en Libye, au Ghana et au Congo. Je ne me suis jamais rendu en Côte d’Ivoire en compagnie du capitaine Pierre Ouédraogo.»
Blaise Compaoré aborde ensuite l’ambiance de ses rapports avec Sankara quelques jours avant le drame : «Le 1er octobre, je me suis retrouvé avec Thomas, Jean-Baptiste et Henri, jusqu’à deux heures du matin. On s’est dit : rien ne va plus, il faut que nous nous entendions. Sankara a fait une proposition : Nous allons repartir à quatre, un nouveau noyau, et puis nous sélectionnerons et coopterons tous les autres. A trois, nous lui avons dit que ça ne pouvait pas marcher ainsi ; on s’est séparé sur un désaccord. Je sais qu’il est difficile de s’imaginer l’ambiance de crise qui régnait ici. Normalement, il y a une hiérarchie et une discipline dans l’armée. Or, Boukary Kaboré et d’autres officiers se rendaient directement au Palais, ils sautaient tous les échelons de la hiérarchie. Leurs chefs n’étaient pas au courant de ce qu’ils y discutaient. Dans les faits, Lengani n’était plus à la tête de l’armée.
Le 8 octobre, Thomas nous avait claqué la porte au nez à Zongo et moi. Nous avons compris alors que nous étions gênants pour lui. Le 11 octobre au matin, j’étais avec Jean-Baptiste Lengani chez Henri. En stratégie militaire, on apprend qu’on a toutes les chances d’être battu, si l’on se laisse surprendre. Pour nous l’essentiel était donc de ne pas nous faire surprendre en groupe. Nous avons décidé de ne pas offrir l’occasion de nous coffrer tous les trois ensemble.
Le 11 octobre, je me suis rendu à Dédougou pour le tournoi sportif. A mon arrivée, Boukary qui y commandait, m’a refusé les honneurs militaires. C’était trop flagrant. Il faut savoir que j’ai commandé cette unité avant Kaboré. Les soldats ont remarqué qu’on présentait les honneurs à d’autres chefs de l’armée mais pas à moi, le deuxième responsable du pays. J’ai dit à Kaboré que je voulais lui parler. Il m’a répondu : plus tard, je pars immédiatement pour Ouaga, puis je me rends au Ghana. A Dédougou, j’ai hésité à rentrer à Ouaga ; je suis resté jusqu’à minuit. Je ne savais pas si j’allais arriver vivant à Ouaga.
Le 13 octobre au soir, il y a eu la réunion de l’OMR où Sankara a arrêté la décision que les membres de l’OMR ne pouvaient pas appartenir à une autre organisation politique. A un moment, Thomas a dit qu’il n’était pas au courant d’une éventuelle appartenance de certains militaires à l’UCB. Lui qui était le président de cette organisation ! Cela me rendait malade, j’étais réellement abattu ce soir-là. Boukary Kaboré était présent à la réunion. Mais il n’a plus rien dit de l’entretien qu’il m’avait promis. »
Les dernières heures fatidiques
«Le 14 octobre, il y avait Conseil des ministres ; je n’y ai pas assisté. La semaine précédente, le 7 octobre, c’est moi qui ai présidé le Conseil en l’absence de Thomas. Comme j’étais opposé à la FIMATS, la question de sa création officielle n’a pas été évoquée. Mais les 250 hommes de la FIMATS recevaient déjà leur entrainement depuis la nomination de Sigué comme lieutenant, en janvier 1987. Le 14, Salif Nébié [le juge assassiné en mai 2014 sur la route de Saponé] est venu me voir à la maison pour le voyage que nous devions entreprendre au cours de la semaine à venir en Libye. J’ai fixé un rendez-vous avec lui pour le lendemain à 17h au Conseil.
Le soir après 23h, Pierre Ouédraogo a téléphoné pour dire qu’après la réunion avec l’UCB, ils voulaient me voir. Le soldat a répondu que je dormais déjà.
A ce moment, je pensais me retirer pendant le week-end à Pô pour réfléchir. La situation devenait étouffante. Au cas où Thomas devait nous attaquer -ce qui se passerait tôt ou tard- Pô était notre seul point de repli.
L’après-midi du 15 octobre, j’étais chez moi au salon avec Salif Diallo, lorsque vers 16h, je croyais entendre le bruit de détonations. Je suis sorti et j’ai demandé aux gardes s’ils avaient entendu des coups de feu. Ils ont dit non et je suis rentré. Mais ensuite j’entendais clairement les tirs, je pensais qu’ils venaient du côté de la Présidence et qu’ils s’approchaient. J’ai pris mon arme et Salif Diallo et moi, nous nous sommes planqués contre le mur de l’autre côté du goudron. Les gardes nous ont fait rentrer. Vers 16h30, Mariam Sankara m’a téléphoné pour savoir ce qui se passait. J’ai dit que j’allais vérifier et que je la rappellerais.
Ensuite, Lengani a appelé et nous avons décidé d’aller voir ensemble. Il est arrivé chez moi et il a téléphoné aux différentes unités pour les mettre en alerte. A 17h enfin, j’ai eu le standard du Conseil. Je l’entendais mal. Il m’a dit qu’il se cachait sous le bureau et que Thomas Sankara et d’autres camarades étaient morts. Lengani et moi, nous nous sommes rendus au Conseil et nous avons vu les cadavres. J’étais vraiment très dégoûté. Un soldat m’a dit : Il voulait vous tuer à vingt heures, alors nous avons décidé de l’arrêter.»
Blaise Compaoré n’a pas été non plus avare de parole dans Jeune Afrique n°1400 du 4 novembre 1987. Il livre au journaliste Jean-Baptiste Placca ses sentiments une fois au Conseil devant le corps de Thomas Sankara : «Lorsque je suis arrivé au Conseil de l’Entente après la fusillade et que j’ai vu le corps de Thomas à terre, j’ai failli avoir une réaction très violente contre ses auteurs. Cela aurait sans doute été un carnage monstre dont je ne serais certainement pas sorti vivant. Mais quand les soldats m’ont fourni les détails de l’affaire, j’ai été découragé, dégouté. Je suis resté prostré pendant au moins vingt-quatre heures.»
Blaise Compaoré fournit des explications complémentaires dans le journal français Libération du 26 octobre 1987 : «Quand j’ai demandé à mes hommes pourquoi ils avaient arrêté Sankara sans me le dire, ils ont répondu que s’ils l’avaient fait, j’aurais refusé. Et c’est vrai. Je savais que mon camp politique était fort. Thomas ne contrôlait plus l’Etat. Je n’avais pas besoin de faire un coup d’Etat. Mais mes hommes ont pris peur quand ils ont appris, l’après-midi, que nous devrions être arrêtés à vingt heures.» Une semaine auparavant, dans le même journal (Libération), Blaise Compaoré confiait : «Si j’avais su, en 1983, qu’après des années au pouvoir, nous n’aurions pas d’autres moyens de régler nos conflits qu’un coup d’Etat militaire, croyez-moi, je ne me serais pas engagé.»
La version de Gilbert Dienderé, à l’époque lieutenant
Diendéré s’est longuement confié également au Belge Ludo Martens. Leur entretien aurait duré deux heures (entre 8h et 10h) le 7 juillet 1988. Il commence par décrire la structuration des unités et leur chaîne de commandement : «Le 8 octobre, j’étais à Dédougou en compagnie du commandant en chef Lengani. Ce soir, plusieurs unités, dont la garde présidentielle, ont été mises en alerte par Sankara. Nos hommes se trouvaient dans une situation tout à fait anormale. Il faut que je vous explique tout d’abord la structure de nos unités. Le chef de corps est Blaise et moi je suis son adjoint. Je commande le bataillon de Ouaga qui est constitué de deux unités : la garde de la Présidence et la garde du Conseil. Je commande ces deux unités, quoique pour des missions spécifiques, Sankara donnait directement des ordres à la garde présidentielle. Normalement, quand il y a un problème, c’est d’abord le cercle de protection extérieure, c’est-à-dire l’unité du Conseil de l’Entente, qui est mis en alerte. Maintenant la garde du président était en alerte, mais le cercle extérieur ne savait rien. Ceci inquiétait nos hommes au plus haut point. En plus, les supérieurs directs des unités, moi-même et Blaise Compaoré, n’étions pas au courant. La tension parmi les hommes monta encore lorsqu’ils ont appris que la FIMATS aussi avait déclenché l’alerte. On y avait posté des mitrailleurs tout autour de la caserne et on pouvait donc remarquer de l’extérieur que quelque chose d’exceptionnel se produisait.
La guéguerre entre les unités
«Les militaires de Pô qui gardaient le Conseil savaient que la FIMATS avait été créée pour les remplacer et les renvoyer à Pô. La constitution de la FIMATS les avait déjà fort énervés. Ils la concevaient comme un acte dirigé contre leur unité et ils avaient le sentiment qu’on ne leur faisait plus confiance. Pourtant, nous avons toujours été prêts à remplir n’importe quelle mission, nous n’avons jamais pris position pour telle ou telle ligne.
Le 8 octobre, le lieutenant Gambo qui commandait l’unité du Conseil a envoyé quelques hommes du piquet d’intervention à la Présidence pour voir ce qui s’y passait. Au palais, on les a refoulés. Gambo a ensuite téléphoné au lieutenant Etienne Zongo, l’aide de camp de Sankara, qui disait qu’il n’y avait pas d’alerte mais simplement une réunion de cadres. Une telle réunion pouvait effectivement être convoquée par Zongo sans l’autorisation de ses supérieurs.
Je suis revenu le 9 octobre et on m’a mis au courant. Des soldats de la garde présidentielle ont affirmé qu’il y avait bien eu alerte au palais. Dès le 9 octobre, elle était supprimée, mais les gradés passaient la nuit au palais, donc il y avait quand même une situation spéciale.
Comme je suis aussi responsable de la division de l’Information, j’étais tenu au courant du fait que l’alerte dans les autres unités continuait.
Le 11 octobre, Blaise Compaoré était parti à Dédougou pour assister à la finale du tournoi sportif où sa région militaire a d’ailleurs gagné la coupe. Il est revenu le 12 et je l’ai rencontré chez lui à la maison. Il était malade. Le 13 à dix-huit heures, il a donné un repas pour ses compagnons au mess des officiers. Il a dit que la situation était anormale, vu les alertes déclarées à l’insu des responsables militaires, mais nous n’avons pas parlé de la crise.
Le 14 octobre, j’ai convoqué une assemblée générale au Conseil, à laquelle ont participé des éléments du palais, ceux du Conseil ainsi que des hommes du Bataillon d’Infanterie Aéroportée et une délégation de Pô. J’ai surtout essayé de calmer les esprits des soldats du Conseil. Les gradés de la garde présidentielle leur ont assuré que le 8 octobre, il y a eu seulement une réunion de cadres.»
La réunion de la dernière chance
«Le lendemain 15 octobre, une réunion de tous les gradés s’est tenue de dix heures à midi. Il y avait la garde présidentielle, la garde du Conseil et des éléments de Pô.
Ce jour, il n’y avait pas eu un changement de la garde. Les commandos de Pô mobilisés dans notre bataillon restent deux ans sur place ; auparavant ils étaient relevés tous les ans et non pas toutes les deux semaines.
Avant le 8 octobre, j’avais envoyé un message à Pô pour faire venir des missiles pour la vérification annuelle. Le 8, un soldat est arrivé en jeep avec les missiles. Le lendemain, il a été appelé à la Présidence où on lui a dit qu’il était venu de Pô avec deux Peugeot bâchées et des armes. Le type ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Au même moment, des soldats de Pô étaient présents à Ouaga pour un tournoi de volley. Ils ne logeaient pas au Conseil, mais au mess des officiers.
Le 15 octobre donc, à la réunion des officiers, des éléments du palais ont accusé les militaires de Pô d’être venus pour tramer un complot. L’atmosphère a chauffé. Nous nous sommes séparés sans qu’un accord soit réalisé. Il parait qu’au même moment, Sigué et d’autres chefs de corps assistaient. Mais le registre de la présidence a disparu après le 15.
Comme les soldats de la garde présidentielle appartiennent à notre bataillon, tous n’étaient pas partisans de l’affrontement. Ainsi le chauffeur de Sankara, le caporal Der et d’autres sont venus nous prévenir que Compaoré, Lengani et Zongo seraient arrêtés ce soir. Pendant la réunion de l’OMR, le Conseil serait encerclé par les troupes de la FIMATS et de l’ETIR. Un groupe de militaires devrait mettre les trois en état d’arrestation, tandis que le gros des forces devrait se tenir prêt à toute éventualité. Bien qu’on ne nous avait pas exactement parlé de liquider les trois, nous étions convaincu qu’une tuerie ne pourrait être évitée. Les trois ne se laisseraient pas prendre sans réagir et des hommes comme Sigué et Koama n’hésiteraient pas une seconde à les descendre.
Le passage à l’acte, « neutraliser » le président avant 20h
«Notre réaction a été qu’il fallait arrêter Sankara avant que l’irréparable ne se produise. La décision a été prise dans un climat général d’inquiétude proche de la panique. Nous n’avions pas vraiment de choix. Nous n’avons jamais pu croire que Sankara allait s’en prendre à ses trois compagnons. Blaise était à la maison, malade. Nous n’avons pas voulu le prévenir parce que nous savions qu’il ne serait pas d’accord pour arrêter Sankara. C’était une décision grave, mais il faut s’imaginer la panique qui régnait à ce moment parmi nos soldats.
Nous savions que Sankara avait une réunion au Conseil à seize heures et nous avons décidé d’aller l’arrêter là-bas.
Nous n’avions évacué personne du Conseil. Tous les travailleurs civils sont restés. C’est seulement quand ça tiré, que beaucoup d’entre eux ont pris la fuite.
Le 4 août 1983, c’est mon unité qui a occupé la radio et moi j’ai annoncé la prise du pouvoir. Depuis ce jour, des militaires gardent la radio et ces hommes dépendent de mon commandement. Rien de particulier ne s’est donc produit à la radio, le 15 octobre.
Peu après seize heures, la Peugeot 205 de Sankara et une voiture de sa garde sont arrivées devant la porte du pavillon ; une deuxième voiture de la garde est allée stationner un peu plus loin. Nous avons encerclé les voitures. Sankara était en tenue de sport. Il tenait comme d’habitude son arme, un pistolet automatique, à la main. Il a immédiatement tiré et tué un des nôtres. A ce moment, tous les hommes se sont déchainés, tout le monde a fait feu et la situation a échappé à tout contrôle.
Des personnes qui l’attendaient à l’intérieur du bâtiment sont venues à sa rencontre ; d’autres sont sorties quand elles ont entendu des coups de feu. Parmi ceux qui sont tombés, il y avait Patrice Zagré, un homme avec qui nous avons beaucoup travaillé et dont tout le monde a regretté la mort. Les gardes de corps de Sankara dans la deuxième voiture n’avaient pas réagi ; ils ont simplement été désarmés.
Après les événements, j’ai téléphoné à la maison de Blaise pour le mettre au courant. Quand il est arrivé, il était fort découragé et mécontent, surtout quand il a constaté qu’il y avait treize morts.»
Ces témoignages ont été recueillis il y a près de trois décennies. Leurs auteurs ne sont jamais revenus sur quelques passages que ce soit. Le juge d’instruction va certainement les examiner et donner suite. Il a l’embarras du choix quant aux témoins. En dehors de nombreux journalistes qui ont interviewé à l’époque Blaise Compaoré et Gilbert Dienderé, il y a ceux que ces derniers citent dans leurs témoignages. Plusieurs noms sont en effet cités. Ces personnes sont pour la plupart vivantes. Dans le récit de Blaise Compaoré, il s’agit de Dienderé lui-même, Pierre Ouédraogo, ancien secrétaire général des CDR, actuellement à la Francophonie, Boukary Kaboré dit le Lion, Salif Diallo, l’actuel vice-président du MPP, Mariam Sankara, la veuve du président assassiné, le standard du Conseil ce jour-là, etc.
Pour Gilbert Dienderé, parmi les vivants, il a cité les noms suivants : Blaise Compaoré himself, le lieutenant Gambo, le lieutenant Etienne Zongo, l’ancien aide de camp de Thomas Sankara, les cadres militaires des deux unités (Présidence et Conseil) présents aux différentes réunions dont parle Dienderé. On peut tous les identifier.
Comme on le voit, il y a une dizaine de personnes que le juge d’instruction peut décider d’entendre pour confirmer ou infirmer des propos contenus dans ces deux témoignages. Il pourrait ajouter bien sûr ceux qui ont recueilli ces récits. Il s’agit de Ludo Martens qui vit en Belgique, Jean-Baptiste Placca, chroniqueur à RFI et Pierre Haski, journaliste à Libération.
Abdoulaye Ly