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Le Pays N° 5312 du 7/3/2013

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Licenciement d’un agent de sante SEGUENEGA : le personnel de santé en débrayage à Ouahiyouya
Publié le lundi 11 mars 2013   |  Le Pays




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Le Conseil des ministres, en sa séance du mercredi 6 mars 2013, a pris une décision de taille : le licenciement de l’attaché de santé Nonguézanga Kaboré officiant au district sanitaire de Séguénéga au Yatenga. Ce dernier a été licencié, précise le compte rendu du Conseil des ministres, avec poursuite judiciaire pour n’avoir pas apporté assistance à une patiente dont le cas était suffisamment critique. Conséquence : la dame en situation de grossesse compliquée est décédée le 17 décembre 2012. L’annonce de la sanction a été un choc pour l’intéressé et le Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale(SYNTSHA), section Yatenga. A l’issue d’une assemblée générale extraordinaire tenue le 8 mars, les travailleurs ont décidé de débrayer.

C’est par le canal d’une conférence de presse, organisée le samedi 9 mars à Ouahigouya, que les responsables du SYNTSHA /Yatenga ont informé l’opinion du débrayage qu’ils ont entamé le 8 mars dernier et qui a pour but de protester contre cette sanction qu’ils jugent disproportionnée et injuste. Dans sa très brève déclaration liminaire, Issiaka Ouattara, Secrétaire général du SYNTSHA, section Yatenga, s’est voulu intransigeant en dénonçant la décision gouvernementale, qu’il qualifie d’arbitraire. Selon lui, le gouvernement était bien au courant que les syndicats étaient en préavis de grève. Un mouvement qui s’est étalé du 12 au 22 décembre 2012. Or, à en croire M. Ouattara, la patiente en question est arrivée le 16 décembre à 22 h et est décédée le lendemain à 6 heures.’’ A moins que l’on veuille une chose et son contraire, je ne vois pas la légitimité de cette sanction à partir du moment où notre camarade répondait à un mot d’ordre du SYNTSHA. Le droit de grève est bien reconnu au Burkina Faso.’’ Dans ses explications, le responsable syndical, tout en déplorant tristement la mort de la dame, a dit que son cas nécessitait une évacuation vers Ouahigouya ou Ouagadougou. Pour lui, techniquement, le district sanitaire de Séguénéga n’était pas habilité à trouver les soins appropriés pour la malade. Dans ce contexte, il trouve que les premiers responsables de ce cas malheureux sont ceux qui devaient référer la dame et qui ne l’ont pas fait. Mais pour lui, le deuxième responsable dans cette affaire est bien l’Etat qui a bien reçu la lettre datée du 26 novembre 2012, dans laquelle les syndicats faisaient valoir leur droit de grève allant du 12 au 22 décembre sur toute l’étendue du territoire national.

Le débrayage a commencé le 8 mars

Pour le conférencier, le sieur Kaboré n’est qu’un bouc émissaire injustement sanctionné. Mais comment l’intéressé a-t-il appris son licenciement de la Fonction publique ? « J’avais accompagné un ami à Ouagadougou pour des examens médicaux. Nous y sommes allés à moto et au retour nous avons eu une panne. Ce qui a fait que nous sommes arrivés tard dans la nuit du mercredi 6 mars à Séguénéga. Vers 23 heures, j’ai voulu aller manger dans un kiosque. C’est là qu’une de mes connaissances, croyant que j’étais au courant de la sanction qui m’est infligée m’a approché avec des propos compatissants. J’étais surpris et je lui ai demandé de quoi il parlait. C’est lui alors qui m’a dit qu’il a suivi la télé et que j’ai été licencié en Conseil des ministres. Ce fut un choc, mais je me suis immédiatement confié à Dieu. Mon portable était déchargé. Quand je l’ai chargé, je ne voyais que des messages d’appels manqués qui pleuvaient. Je suis rentré à la maison. Honnêtement, je suis serein et je ne me reproche de rien. Mon épouse qui croit en Dieu et qui est un agent de santé à Bobo m’a également dit de ne pas trop m’alarmer. Elle m’a dit qu’on pouvait ne même pas travailler. Et que c’est Dieu qui a voulu qu’il en soit ainsi. Au moins, je m’attendais à ce qu’une enquête approfondie soit diligentée pour situer les responsabilités. L’Inspection du travail qui est venue ici n’a pas rencontré toutes les parties. Mais s’il faut obligatoirement trouver un coupable, je prends acte », nous a-t-il confié.

Il faut préciser qu’à Séguénéga comme à Ouahigouya, les centres de santé sont paralysés. Aux dernières nouvelles, nous avons appris l’arrivée du Secrétaire général du ministère de la Santé à Ouahigouya où il a rencontré les responsables du SYNTSHA. Que se sont-ils dit ? Mystère et boule de gomme !

En rappel, le débrayage, commencé le 8 mars, devrait en principe prendre fin ce lundi 11 mars 2013 à 7 heures ». Si nous n’obtenons pas gain de cause, nous allons entreprendre d’autres actions pour amener le gouvernement à lever cette sanction », a déclaré Issaka Ouattara. Nonguézanga Kaboré, responsable du bloc opératoire au District sanitaire de Séguénéga est entré dans la Fonction publique en 1997. Il aura 40 ans en décembre prochain. Celui dont le licenciement a provoqué la colère des travailleurs de la Santé est attaché de santé en anesthésie-réanimation. Il est marié et père de deux enfants.

Hamed NABALMA

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