En marge de son conseil d’administration, ONU-Habitat a organisé, le mardi 21 avril dernier, à son siège, à Nairobi au Kenya, la cérémonie de remise de prix aux lauréats du concours de films institutionnels portant sur une de ses initiatives en faveurs des pays en voie de développement, le programme participatif d’amélioration des bidonvilles (PPAB). Le Ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, René B. BAGORO a reçu le prix du Burkina.
Le Burkina Faso est arrivé en tête du peloton, parmi les vingt pays sélectionnés pour cette compétition, devant le Cameroun et le Nigeria, avec son film institutionnel intitulé « A la rescousse des bidonvilles ». C’est un film de plaidoyer de 13 minutes réalisé par le ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme, en collaboration avec Jade production, en vue de mobiliser le financement pour la mise en œuvre du programme participatif d’amélioration des bidonvilles.
Le film donne la parole aux populations des zones d’habitats spontanés communément appelés zones non loties, pour parler de leurs préoccupations: pas de réseau d’adduction d’eau potable, pas d’électricité, pas de logements durables, conditions de vie précaires, manque d’assainissement et insécurité foncière. Le film montre également la démarche du programme participatif d’amélioration des bidonvilles.
Dans le cadre de ce projet, en effet, ce sont les populations elles-mêmes qui identifient et priorisent les investissements à même d’améliorer leurs conditions de vie. C’est sans doute ce qui a séduit les membres du jury de cette compétition organisée par ONU-Habitat pour « voir réellement ce qui se passe sur le terrain, au-delà des rapports fournis par les techniciens », selon les mots du directeur des projets d’ONU Habitat, Alioune BADIANE.
Ce dernier a félicité les autorités de la Transition du Burkina Faso pour avoir su assurer la continuité du programme malgré la crise politique d’octobre dernier et les changements intervenus. Le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, René B. BAGORO a dédié le prix aux populations des zones concernées par le PPAB à savoir Bissighin, Nonghin et Watinooma, des quartiers périphériques de la ville de Ouagadougou.
Il a surtout transmis à l’assistance le vœu d’un représentant de la population concernée, qui dit souhaiter, au regard de son âge avancé, assister à la mise en œuvre de ce programme sur lequel il a fondé de grands espoirs. Un témoignage qui n’a pas laissé indifférents les responsables de ONU-Habitat. L’organisme onusien pour les établissements humains a accordé au Burkina les 600 mille Dollars nécessaires pour la réalisation des équipements souhaités par les populations.
Le programme participatif d’amélioration des bidonvilles (PPAB) est une initiative de ONU- HABITAT qui vise à réduire la proportion de la population n’ayant pas un accès durable à l’eau potable, et parvenir à améliorer de façon significative les vies d’au moins 100 millions d’habitants des bidonvilles dans 30 pays d’ici à 2020.
De manière concrète, ce programme permettra, dans les zones concernées au Burkina Faso, de sécuriser les bancotières en leur donnant une autre vocation, d’aménager des caniveaux en méthode HIMO, de réaliser des infrastructures scolaires et sanitaires, d’implanter un réseau d’éclairage public par énergie renouvelable, de réaliser des ouvrages d’assainissement dans les cours familiales et les lieux publics et de faciliter l’accès à d’eau potable. Le PPAB est une solution d’avenir pour éviter que les villes ne continuent de s’étendre et que les communes ne puissent plus faire face aux charges que cela engendre.
DCPM/MHU