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Le Pays N° 5198 du 18/9/2012

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Demande de report des élections : Un combat d’arrière-garde
Publié le mardi 18 septembre 2012   |  Le Pays


Barthélémy
© Autre presse
Barthélémy Kéré
Président de la CENI (Commission électorale nationale indépendante)


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Le 13 septembre dernier, au cours d’une conférence de presse, 17 partis de l’opposition burkinabè demandaient une prorogation de l’enrôlement biométrique en décembre ou début janvier 2013. Ce, après que le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a dit clairement qu’il n’y aurait pas d’opération de ratissage, vu les difficultés et les coûts que cette opération peut engendrer. Par cette sortie, que veut cette frange de l’opposition ? Ne se trompe-t-elle pas de combat ? En tout cas, les dés sont jetés.

L’heure n’est plus à la parade. Ces partis auraient dû entreprendre des actions mobilisatrices d’électeurs au lieu de verser dans des débats inutiles. C’est à croire qu’ils veulent a posteriori justifier leur échec lors des prochaines élections couplées. D’autant plus que la plupart de ces partis de l’opposition qui réclament ce ratissage ne pèsent pas lourd sur l’échiquier politique. D’ailleurs, ce ne sont pas tous les partis de l’opposition qui sont concernés par cette requête, ce qui dénote d’un manque de cohésion prononcée. Ils feraient mieux de rassembler leur force et leurs énergies pour créer une coalition capable de faire front face au parti au pouvoir. Sinon, au soir du 2 décembre prochain, ils risquent de se retrouver sans conseillers et sans députés en nombre souhaité. Et cela ne serait pas étonnant puisqu’ils ne mènent pas le vrai combat. C’est la même opposition qui réclamait à cor et à cri la biométrie, sans ignorer ses contraintes. Et quand elle a été instituée, pendant que le parti au pouvoir mobilisait ses électeurs pour l’enrôlement, ils étaient presqu’inexistants sur le terrain. Ils ne peuvent que s’en prendre à eux-mêmes. Et même si par extraordinaire le ratissage venait à avoir lieu, ce n’est pas sûr que ceux qui se feront enrôler voteront pour l’opposition. Au lieu de juger insuffisant le travail que la CENI a eu à abattre, ils gagneraient « à faire la cour » aux 4,5 millions d’électeurs déjà inscrits. Une séance de rattrapage suppose un report des élections. Et un nouveau report veut dire une nouvelle prorogation des mandats des députés et des maires. N’est-il pas temps d’en finir avec les prolongations répétées de mandats ? Ce qui est aberrant, c’est que les mêmes partis qui demandent un ratissage seront les premiers à crier à la fraude. Ce sont les mêmes qui seront prêts à dire que l’Assemblée nationale est illégale et que les maires n’ont plus droit de cité dans les mairies parce qu’ils sont illégitimes. A moins qu’ils ne veuillent pousser le gouvernement dans un piège. Selon toute vraisemblance, ils ne seront pas suivis (sauf cas de force majeure liée à des raisons techniques) dans leur requête. Ils ont plutôt intérêt à vite changer de chanson et à se battre sur le terrain.

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