La première Dame du Burkina Faso a séjourné à New York, les 4 et 5 mars derniers dans le cadre de sa croisade pour l’interdiction des mutilations génitales féminines. Les efforts de la première Dame, Chantal Compaoré, ont été reconnus à la 57e session de la commission de la condition de la femme.
Le lundi 4 mars dernier, Mme Chantal Compaoré, ambassadrice de bonne volonté du comité interafricain sur les pratiques traditionnelles ayant effet sur la santé des femmes et des enfants et coordonnatrice de la campagne internationale pour l’interdiction mondiale des Mutilations génitales féminines (MGF) a pris part, aux côtés de Mme Michelle Bachelet, directrice exécutive d’ONU-Femmes, de Mme Fatou Bensouda, la procureure générale de la Cour pénale internationale, de Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre française des Droits de la femme, à la concertation francophone de haut niveau sur la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles placée sous le thème : « Se mobiliser pour la mise en œuvre des engagements politiques ». Cette concertation était organisée par l’Organisation internationale de la Francophonie, en partenariat avec ONU-Femmes à l’occasion de la 57e session de la commission de la condition de la femme. Dans le message qu’a adressé le Secrétaire général de la Francophonie aux participants à ce panel, Abdou Diouf les a remerciés pour leur mobilisation et leur présence à cette concertation de haute importance pour la francophonie, laquelle se tient en pleine célébration de la francophonie à New York en ce mois de mars 2013. Il convient de rappeler que l’engagement francophone en faveur de l’autonomisation de femmes et de l’égalité remonte à 1994, dans le cadre de la préparation de la conférence de Pékin. Et depuis 2000, date de la première conférence des femmes de la francophonie au Grand-Duché du Luxembourg, la Francophonie se reconnaît une responsabilité dans la lutte contre les discriminations et les violences à l’égard des femmes dans tous les domaines relevant de sa compétence.
En juillet 2010, l’Assemblée générale des Nations Unies a créé ONU/Femmes, et ce faisant les femmes ont pris des dispositions historiques pour accélérer les objectifs onusiens liés à l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes. C’est donc aussi sur la base de cet engagement commun pour l’égalité entre les femmes et les hommes qu’ONU/Femmes et l’Organisation Internationale de la Francophonie ont signé un accord-cadre de coopération en mai 2012 afin de promouvoir ensemble la participation et le leadership politique des femmes, de mettre fin aux violences faites aux femmes et aux filles, et enfin, d’éliminer toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes dans la loi et en pratique.
Mme Chantal Compaoré a saisi l’occasion pour partager son expérience ainsi que celle de son pays dans la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles. Elle a également lancé un appel pour une mise en œuvre des engagements pris dans ce domaine. Le mardi 05 mars, Madame Chantal Compaoré a été l’invitée d’honneur d’un événement parallèle de haut niveau, organisé en marge de la Commission de la condition de la femme, par les Missions permanentes du Burkina Faso et de l’Italie auprès des Nations unies, en coopération avec le Fonds des Nations unies pour la population, l’UNICEF et l’Organisation internationale de la Francophonie sur le thème : « De la résolution à l’élimination : actions gouvernementales et intergouvernementales pour intensifier les efforts vers l’élimination des mutilations génitales féminines ».
Cette rencontre se tenait dans un contexte qui nous rappelle l’adoption le 20 décembre 2012, par l’Assemblée générale des Nations unies de la résolution « Intensification de l’action mondiale visant à éliminer les mutilations génitales féminines ». Cette résolution exprime la volonté renforcée d’éliminer la pratique des mutilations génitales féminines au niveau mondial et réaffirme que les mutilations génitales féminines sont une pratique néfaste sérieuse à la santé des femmes et des filles, y compris leur santé psychosociale, sexuelle et reproductive, ce qui peut augmenter les risques de contracter le virus du VIH/SIDA et peut avoir des conséquences dramatiques en termes prénataux et obstétriques. La portée de la résolution onusienne sur le MGF traduit les efforts de l’ambassadrice de bonne volonté du Comité Interafricain et amplifie le message qu’elle a toujours tenu, à savoir d’intensifier les campagnes de sensibilisation et de prendre des mesures concrètes contre ce fléau.
La rencontre de ce 5 mars avait donc pour objectif de s’assurer que l’engagement politique signalé par l’adoption d’une résolution de l’Assemblée générale des Nations unies est maintenu et amplifié ; Il est aussi question d’entendre les engagements pris par les Etats membres et les agences Onusiennes pour l’intensification de leurs efforts envers l’abandon des mutilations génitales féminines, et enfin de mobiliser des fonds supplémentaires, y compris pour le programme conjoint Fonds des Nations unies pour la population et UNICEF sur les MGF, en vue d’accélérer le changement comme demandé par la résolution des Nations unies.
Outre, Mme Chantal Compaoré, les autres panélistes étaient Madame Irina Bokova, Directrice Générale de l’UNESCO, Mme Lynn Featherstone, Sous-secrétaire d’Etat au Développement International et membre du parlement du Royaume-Uni, Mme Elsa Fornero, ministre du Travail et des Affaires sociales et de l’égalité des chances de l’Italie, et bien d’autres personnalités de haut rang. Participaient à cet échange, les délégués assistant à la Commission de la Condition de la femme, le personnel des missions et des agences des Nations unies à New York, les membres de la société civile et les médias.
La rencontre s’est achevée par la remise à Madame Chantal Compaoré, d’une distinction par le magazine Icônes d’Amérique, une publication francophone qui a tenu à exprimer sa reconnaissance aux efforts de la première Dame du Burkina Faso pour son inlassable croisade pour l’interdiction des MGF, et s’engage ainsi, à ses côtés, à l’accompagner sur le terrain médiatique, en complément de ce qui a été fait sur les terrains diplomatique et politique.
Christian NGALLE
Directeur de Publication & Rédacteur en Chef
Icônes d’Amérique
Le magazine Francophone des Etats-Unis