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Sidwaya N° 7372 du 11/3/2013

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Maltraitance d’enfants à Ténado : un orphelin ligoté par son oncle perd ses deux mains
Publié le lundi 11 mars 2013   |  Sidwaya


Le
© L’Observateur par DR
Le jeune Dieudonné Bayala Obou a été amputé de ses deux mains dans la matinée du mercredi 6 mars 2013 au CHR de Koudougou


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Obou Bayala, 12 ans, orphelin de père et de mère, a été maltraité par son oncle, agent à la mairie de Koudougou. L’acte s’est passé en février dernier à Ténado dans la province du Sanguié. La victime conduite à l’hôpital de Koudougou a vu ses deux mains amputées.

C’est très tôt que Obou Bayala perd son père et sa mère, devenant ainsi un orphelin complet selon les termes des structures spécialisées du ministère de l’Action sociale et de la Solidarité nationale. En pareilles circonstances, les parents proches sont commis de façon naturelle pour la garde des enfants. Et ici, Obou avait la protection de sa grand-mère maternelle à Ténado. Quoi de plus normal quand on sait l’amour d’une grand-mère ou d’un grand-père pour son petit fils ou sa petite fille. Et cet amour, Alphonse Bayala ne l’a pas pour son neveu Obou. C’est ainsi que le 16 février 2013, il quitte Koudougou où il est employé à la mairie pour aller corriger Obou au village. Sur son lit d’hôpital, Obou Bayala raconte comment les faits se sont déroulés. "A l’arrivée de mon oncle, nous étions en train d’effectuer des travaux manuels dans la cour. Entre-temps, je sentais qu’un de mes doigts me faisait mal. J’ai alors abandonné le travail que je faisais et je suis allé me reposer en dehors de la cour. C’est en ce moment que mon oncle Alphonse m’a fait venir dans la cour et m’a fait comprendre que je suis mal éduqué et que s’il est là, c’est pour me donner la correction qui sied. Puis, il me laisse entendre qu’aujourd’hui, je saurai comment on éduque un enfant. Il m’a saisi par la main, m’a ligoté des pieds et des mains et s’est servi d’un antivol pour me frapper" (les traces de la bastonnade sont toujours visibles sur le corps de l’enfant). Après la bastonnade qui s’est déroulée dans la matinée, Obou Bayala est laissé dans son état d’enchaînement jusqu’au petit matin du dimanche. Et durant tout ce temps, Alphonse Bayala ne lui aurait donné que trois cuillérées d’eau avec interdiction à quiconque de lui donner à manger, raconte le malheureux. "C’est entre-temps que ma grand-mère s’est cachée pour me donner à boire", raconte avec beaucoup d’amertume le pauvre Obou Bayala. Et d’ajouter : "Lorsque que j’ai été détaché, mes deux mains sont restées inertes". En réalité, le sang avait cessé de circuler dans les veines de l’infortuné Obou pendant tout le temps qu’il est resté attaché. Alphonse Bayala après son forfait et au regard de l’état de l’enfant, pensait à une situation passagère et décide de ne pas l’envoyer au CSPS de Ténado. Puis, avec le temps, il se ravise du danger et décide de se rendre au CSPS avec lui. Au CSPS, on lui fait comprendre qu’il faut évacuer Obou à Koudougou. C’est en ce moment qu’il réalise la gravité de son acte. Ainsi, il recommanda fortement à Obou que lorsque les médecins ou la gendarmerie lui poseront des questions, il devra dire qu’il est allé voler et c’est la population qui l’a frappé et ligoté. Ordre lui a été intimé également de dire qu’il ne connaît malheureusement personne parmi ceux qui l’ont frappé. C’est cette version erronée de l’affaire qui a été répandue dans la commune de Ténado. Mais à l’hôpital de l’Amitié de Koudougou, Obou décide de raconter ce qui lui est réellement arrivé. Et cela grâce à l’insistance d’un étudiant de l’Université de Koudougou, en première année de psychologie. C’est d’ailleurs lui qui honore pour le moment les ordonnances du petit Obou. Le vendredi 8 mars en début de soirée, il avait d’ailleurs sous la main une ordonnance de plus de 20 000 FCFA et ne savait quoi faire avec. La direction régionale de l’Action sociale et de la Solidarité nationale du Centre-Ouest ainsi que la gendarmerie se sont saisies de l’affaire et chacune joue présentement sa partition pour faire la lumière sur l’amputation des deux mains de l’orphelin Obou Bayala. Dans la matinée du 7 mars, Alphonse Bayala a été interpellé par la gendarmerie de Koudougou. Après renseignements, le dossier serait transféré à la gendarmerie de Ténado, puisque c’est là-bas que le forfait a été commis. En attendant, le problème qui urge est qu’il manque de moyens pour honorer les ordonnances et le repas quotidien du pauvre Obou Bayala. Avis donc aux bonnes volontés. Obou, certainement à cause de son statut d’orphelin, n’a pas eu la chance d’aller à l’école très tôt et c’est maintenant qu’il fréquente la classe de CP2. Il souhaite ne plus revoir la famille de son oncle maternel. Mais où aller après guérison et surtout comment s’adapter à son nouveau statut de handicapé ?

François KABORE

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