Combien d’Africains devront-ils encore s’offrir à la mer pour mettre un terme à la tragédie de l’immigration clandestine? C’est la question qui brûle, une fois encore, les lèvres à la suite des nouveaux drames consécutifs qui ont eu pour théâtre le large des côtes italiennes. La comptabilité macabre de ces naufrages ne fait que croître selon les chiffres de naufragés miraculés qui seraient à bord des chalutiers de la mort qui ont chaviré près de l’île de Lampedusa et sur les côtes libyennes. Ils sont plus du millier, jetés dans la gueule de l’océan, ces derniers temps grâce à l’avidité de passeurs insatiables, sans foi ni loi.
Comme d’habitude, le monde entier s’est pris d’émotion. Mais, c’est toujours les mêmes complaintes. Même si le pape François croit avoir jeté un pavé dans la mare en demandant à la communauté internationale de mettre un holà au phénomène, cela ressemble fort à de nouvelles bouteilles jetées à la mer. Plus les années passent, plus on a l’impression que le problème de l’immigration clandestine est insoluble entre la Lybie et les côtes italiennes.
Depuis la disparation tragique du colonel Mouammar Kadhafi qui a transformé son pays en un navire sans capitaine, ce n’est pas demain la veille qu’il faut arrêter les vagues successives d’immigrés clandestins, abusés par d’ignobles trafiquants d’êtres humains qui les embarquent comme des sardines sur de véritables épaves.
Ces nouvelles tragédies viennent simplement rappeler que l’Europe demeure une citadelle imprenable et suicidaire pour ces milliers de candidats à l’immigration en quête d’un bonheur matériel introuvable sur leurs terres. Leur message n’est pas moins invariablement tragique. Ils préfèrent la mort à la misère et au mal-être qui les poussent au pire.
Il est temps d’arrêter le refrain hypocrite des condamnations de ces drames et de solidarité avec les familles, en instaurant en Afrique et dans les pays d’origine des migrants, de véritables politiques de développement qui pourraient les maintenir chez eux. Il faut déjà mener une lutte sans merci aux passeurs qui s’enrichissent sur les cadavres de migrants qui ne cherchent qu’un peu plus de mieux-vivre derrière l’océan.