L’aménagement bocager : la solution à l’insécurité alimentaire

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Publié le mardi 21 avril 2015 | Sidwaya

© Autre presse par DR
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L’aménagement bocager est une technique qui va révolutionner l’agriculture tout en préservant l’environnement et la biodiversité dans le Sahel. C’est une technique innovante de préservation durable des terres à même permettre aux familles d’atteindre l’autosuffisance alimentaire. C’est une pratique qui consiste à aménager plusieurs hectares de terrain pour plusieurs agriculteurs. A l’intérieur des terrains, on aménage des diguettes, des mares et des haies vives pour garder l’eau de la mousson et favoriser le développement de la biodiversité. L’aménagement bocager présente plusieurs avantages pour la production agricole et l’environnement. En effet, la présence de haie autour des cultures permet de diminuer l’érosion des sols, que ce soit l’érosion hydrique ou éolienne, ce qui permet, entre autres, de préserver la fertilité des sols. Les haies, talus et bordures herbeuses permettent de réguler la présence de ravageurs des cultures en accueillant une faune et une flore riches pouvant être des auxiliaires précieux, prédateurs des ravageurs phytophages, comme les punaises et les carabes ou encore des oiseaux insectivores, chauve-souris, musaraignes et crapauds ainsi que des parasitoïdes qui permettent une économie de produit de traitement. Les haies diminuent les dégâts mécaniques causés par le vent aux cultures, comme l’érosion éolienne, la verse des céréales et du maïs, les troubles de pollinisation dans les vergers, les chutes de fruits et les lacérations des feuilles. Ils permettent également de rendre l’arrosage par dispersion plus régulier et protègent les bâtiments contre les dégâts des tempêtes. Les haies brise-vents permettent de réduire la vitesse des vents (diminution de 30 à 50% par rapport à une zone ouverte) sur une distance de 15 à 20 fois la hauteur de la haie. Ce qui a pour effet de diminuer l’évapotranspiration : les plantes peuvent maintenir constamment leurs stomates ouverts, la perte d’eau est ainsi limitée et la fermeture des stomates est retardée. En plus d’augmenter le rendement, un brise-vent permet de diminuer la consommation d’eau par les plantes.
Cette technique, qui permet une gestion durable des terres, est utilisée déjà au Burkina Faso par l’association « Zoramb Naagtaaba » dans la région du Plateau central. Grâce à cette technique d’utilisation des terres, l’association a permis à plusieurs familles de la zone de subvenir à leurs besoins, par conséquent d’améliorer leurs conditions de vie. Cette technique innovante leur a value aussi le prix « Initiative équateur 2014 » du programme des Nation unies pour le développement. Le bocage, s'il est vulgarisé dans d’autres régions du Burkina Faso va permettre aux populations locales d’atteindre l’autosuffisance alimentaire, de lutter contre la pauvreté en milieu rural, de préserver la biodiversité et les terres de façon durable. L’aménagement bocager paraît être pour l’heure, la solution aux maux qui minent l’Afrique Subsaharienne, à savoir la désertification, l’érosion des sols, la sècheresse, la dégradation des terres, la famine. Elle offre aux producteurs agricoles d’excellent cadre de travail, assurant de bons rendements et durablement productif. Utilisé à long terme, le bocage va permettre à cette partie de l’Afrique d’atteindre l’autosuffisance alimentaire tout en préservant son environnement. Il y a donc la nécessité que les décideurs intègrent le bocage dans les programmes de lutte contre l’insécurité alimentaire en vue de lutter contre la pauvreté et tendre vers un développement durable et inclusif.

Somborigna Djélika DRABO