Le ministre des Ressources animales et Halieutiques, Dr Tinga Jérémy Ouédraogo a présidé, le 5 mars 2013 à Dori, l’atelier regional sur la prévention des conflits liés au foncier. La rencontre a eu pour objectif d’échanger avec les forces vives de la région sur les conflits entre exploitants des ressources naturelles du Sahel et de trouver des solutions idoines à ces conflits inhérents au foncier.
Le ministre des Ressources animales et Halieutiques, Dr Jérémy Tinga Ouédraogo, a échangé avec les forces vives et les exploitants des ressources naturelles de la région du Sahel, sur la nécessité de dégager des pistes de solutions durables aux conflits entre éleveurs et agriculteurs en particulier et exploitants des ressources naturelles en général. Cet atelier s’inscrit en droite ligne de la vision du Président du Faso, Blaise Compaoré, qui a engagé un dialogue avec les couches socioprofessionnelles par le truchement d’émissaires du gouvernement.
L’objectif général, est de contribuer au renforcement de la paix sociale à travers des sessions de formation et d’information sur la prévention et la gestion des conflits liés à l’exploitation des ressources naturelles, au profit des acteurs des régions. En effet, la compétition entre les acteurs du monde rural s’intensifie et accumule des ressentiments vindicatifs dans les rapports intercommunautaires, a précisé le ministre en charge des Ressources animales et Halieutiques. En général, le Burkina-Faso enregistre environ, 700 conflits par an, liés à l’exploitation des ressources naturelles entre éleveurs et agriculteurs ou intracommunautaires. Ainsi, ce panel, a indiqué le ministre, se veut une tribune pour informer les participants sur les textes réglementaires régissant l’exploitation des ressources naturelles. Eu égard aux statistiques annuelles, la moyenne régionale est de 120 conflits . Pour le ministre, ce taux s’explique principalement par le mode de règlement des conflits à l’amiable, non recensés. Il a relevé que certains conflits sont liés au non respect des textes qui prévoient des pistes de bétail et déterminent les modalités de respect de la mobilité des animaux. Il s’est aussi inquiété de l’expansion du phénomène de l’orpaillage artisanal qui nécessite une réglementation. Cet atelier, coparrainé par les ministres Hama Baba et Diemdoda Amadou Dicko, respectivement des départements de la Culture et du Tourisme et de l’Education nationale chargé de l’Alphabétisation, a été placé sous le patronage de l’émir de Gelgodji, sa Majesté Boukary Dicko. Selon Baba Hama,la culture de la paix et la sérénité sont une condition sine qua none au développement du pays. « Le Burkina Faso qui vise une croissance accélérée veut assumer son développement par l’exploitation de ses ressources naturelles. Cette exploitation doit se faire dans le respect des textes. Nous avons déjà des sites miniers, la construction des casernes etc. tout cela peut toucher au foncier. Nous souhaitons le dialogue et le respect de la justice », a-t-il déclaré. Trois éleveurs ont reçu chacun un chèque du Fonds de développement de l’élevage(FODEL) d’une valeur allant d’un million à trois millions de FCFA. Pour les donateurs, ce sont des montants de15 millions pour l’embouche bovine, 4 millions pour l’embouche ovine et un million pour l’embouche porcine, en cours qui seront concédés aux bénéficiaires. En outre, des communications ont sensibilisé les participants, aux causes et conséquences du contentieux foncier, les textes régissant l’exploitation des ressources naturelles, le coaching, etc.
La sédentarisation de l’éleveur afin de réduire les heurts
Ensuite, les préoccupations des intervenants se résument en cinq points. Il s’agit de l’application des textes, l’étude sociologique de chaque région, le problème de communication, la délimitation des zones de pâturage et le mode de résolution des conflits. L e coparrain, Diemdoda Amadou Dicko, a préconisé la sédentarisation de l’élevage afin de réduire les heurts liés au pastoralisme et d’atteindre un rendement optimal de la production surtout laitière. A son avis, l’alphabétisation est l’alternative pour rompre avec cette mentalité traditionnelle(le nomadisme) à l’origine du sous-développement de ce secteur d’activité. Pour le maire de Solahan , Dr Aboubacar Ly, le conflit est inné et les relations interpersonnelles souffrent souvent de conflits d’intérêt. Pour lui, l’homme doit s’harmoniser avec son entourage en utilisant des espèces de plantes appropriées pour instaurer un climat de paix et d’amour dans ce cas de figure.
Il a également expliqué les vertus du lait comme source atténuante de conflit. Dr Ly a, de ce fait, proposé au présidium la sagesse africaine et la connaissance des espèces naturelles locales et exotiques dans la prévention et résolution des conflits. Le ministre des Ressources animales et Halieutiques a pris note des différentes propositions qui, selon lui, constitueront un canevas et servira de référentiel pour l’atelier national à Ouagadougou.