Campagne cotonnière 2015-2016: 170 000 tonnes de coton annoncées dans la région de la Boucle du Mouhoun

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Publié le mardi 21 avril 2015 | Le Quotidien

© Autre presse par DR
Vente de coton

Les producteurs de coton de la région de la Boucle du Mouhoun se sont réunis en assemblée générale à Dédougou, le lundi 20 avril 2015, pour rassurer les acteurs de la filière coton de leur engagement à produire l’or blanc contrairement aux déclarations de ceux qui exigent la démission du conseil de gestion de la faitière. Ils ont, par la même occasion, prévu une production de 170 000 tonnes de coton pour campagne 2015-2016.
« En prévision pour la campagne 2015-2016, les producteurs de la région de la Boucle du Mouhoun envisagent emblaver 162 000 hectares de coton pour une production prévisionnelle de 170 000 tonnes contre une production de 150 000 tonnes sur une superficie de 144 000 hectares pour la campagne en cours, soit une augmentation de 12% » a d’emblée fait remarquer Mavé Tamini, formateur endogène de l’UNPCB, chargé de la lecture de la déclaration des unions provinciales de la région de la Boucle du Mouhoun.
En effet, c’est en réponse aux multiples déclarations des opposants à Karim Traoré et son équipe qui menacent de boycotter la campagne cotonnière 2015-2016 pour exiger la démission de ceux-ci que les producteurs de la région de la Boucle du Mouhoun, venus du Nayala, de la Kossi, des Banwa et du Mouhoun se sont rencontrés au chef-lieu de région (Dédougou) pour selon eux, rassurer les plus hautes autorités du pays, les sociétés cotonnières, les partenaires techniques et financiers et l’opinion publique de leur engagement à produire le coton, contrairement aux déclarations des « frondeurs ». « Nous, vaillants producteurs de la région de la Boucle du Mouhoun, organisés de la base au sommet, composés de 47 422 producteurs pour 1 668 groupements des producteurs de coton (GPC), marquons notre engagement à produire du coton de qualité et en quantité pour la campagne 2015-2016 » ont-ils clamé. A les entendre, ils ne se laisseront pas tromper par les frondeurs qui, selon eux, ne sont d’ailleurs pas des producteurs de coton mais plutôt des semenciers, des producteurs de céréales, d’orpailleurs, des producteurs de coton en situation d’impayés « n’ayant aucune responsabilité dans nos organisations de producteurs de coton ». Ainsi, ont-ils insisté, « Nous ne nous laisserons pas trompé. Nous ne produisons pour personnes mais pour nous-mêmes d’abord ».
Pour eux, la bataille que mènent les frondeurs n’a pour finalité que de faire partir l’actuel conseil de gestion et de prendre leur place sans pour autant passer par les voies légales. « Nous serions avec eux dans les rues si la lutte qu’ils menaient consistait à exiger du gouvernement le rabais du coût des intrants ou l’augmentation du prix du coton graine » ont-ils soutenu. De toutes les façons, ont-ils fait savoir, « ils sont libres de produire ou non. Pour notre part, nous allons produire le coton car c’est notre unique source de revenu ». Furieux, les producteurs de coton de la région de la Boucle du Mouhoun ne comprennent rien aux agissements des frondeurs. « Nous savons tous qu’ils veulent le contrôle des organisations des producteurs. Mais le débat est clos ! Notre ministre de tutelle a annoncé l’organisation des élections au sein de toutes les instances des organisations des producteurs de coton depuis la base jusqu’au sommet d’ici fin 2015. Qu’ils se présentent et les producteurs décideront. C’est par cette voie qu’ils pourront avoir le contrôle des organisations si telle est la volonté des producteurs. Ça ne sert à rien de mener des batailles stériles » a martelé le président de l’union provinciale des producteurs de coton de la Kossi, sous un tonnerre d’applaudissements. Par ailleurs, ont-ils marqué leur adhésion aux décisions gouvernementales de sortie et souhaitent du même coup que ces décisions soient respectées par toutes les parties et ce, sans exception.
Alors que les frondeurs sont pour le boycott de la campagne 2015-2016, les producteurs de la région de la Boucle du Mouhoun n’ont qu’un seul souci : « à l’orée de la campagne, notre seul souci est l’acquisition des intrants coton à des prix abordables pour une meilleure production afin que notre région cotonnière conserve sa place de leader en production de coton au niveau national et le Burkina Faso au niveau Africain ». Ils disent pouvoir donc compter sur l’Etat burkinabé pour les appuyer dans leurs efforts de production. Aussi, ont-ils réaffirmé leur soutien au conseil de gestion pour selon eux, toutes les actions qu’il mène pour les intérêts matériels et moraux de ses membres.

Par Mady BAZIE