Combien d’Africains devraient-ils s’offrir à la mer pour mettre un terme à la tragédie de l’immigration clandestine? C’est la question qui brûle, une fois encore, les lèvres à la suite du nouveau drame qui s’est produit dans la nuit du samedi au dimanche dernier aux larges des côtes italiennes. Au moins 700 personnes –selon les chiffres de naufragés miraculés- seraient à bord d’un chalutier qui a chaviré près de l’île de Lampedusa. Probablement pris de panique à la vue d’un navire qu’ils ont pris pour la police, ils se sont jetés dans la gueule de l’océan.
Comme d’habitude, le monde entier s’est pris d’émotion. Mais, c’est toujours les mêmes complaintes. Même si le pape François croit avoir jeté un pavé dans la mare en demandant à la communauté internationale de mettre un holà au phénomène, cela ressemble fort à de nouvelles bouteilles jetées à la mer. Plus les années passent, plus on a l’impression que le problème de l’immigration clandestine est insoluble entre la Lybie et les côtes italiennes.
Depuis la disparation tragique du colonel Mouammar Kadhafi qui a transformé son pays en un navire sans capitaine, ce n’est pas demain la veille qu’il faut arrêter les vagues successives d’immigrés clandestins.
Cet énième drame de Lampedusa vient simplement rappeler que l’Europe demeure imprenable et suicidaire pour ces milliers de candidats à l’immigration en quête d’un bonheur matériel introuvable sur leurs terres. Leur message n’est pas moins invariablement tragique. Ils préfèrent la mort à la misère et au mal-être qui les poussent au pire.
Il est temps d’arrêter le refrain hypocrite des condamnations de ces drames et de solidarité avec les familles en instaurant en Afrique de véritables politiques de développement qui pourraient maintenir les migrants chez eux.
Bark Biiga