Une délégation du bureau politique national du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) conduite par le vice-président à l’Orientation politique, Salif Diallo, est en tournée dans le Centre-Est depuis le 17 avril et ce jusqu’au 23 du même mois. Objectif, rencontrer les structures du parti dans la région et sonner la mobilisation pour leur inscription sur les listes électorales.
Gounghin, Baskouré, Koupéla, Lioulgou, ce sont là, les premières escales de la tournée de la délégation du MPP conduite par son vice-président, Salif Diallo, et débutée le 17 avril dernier. Occasion pour les structures du parti du Soleil levant de ces localités d’assurer leurs premiers responsables de leur soutien et de transmettre leurs doléances.
« Nous sommes derrière vous mais ne nous oubliez pas. Nous aspirons au changement, au vrai changement et nous avons besoin d’eau, de routes, d’électricité et de centres de santé. Réponse itérative de Salif Diallo « Aidez-nous car nous allons vous aider» a-t-il répété à chaque fois.
Et de poursuivre : « Le MPP n’est rien sans vous, car c’est vous qui vous levez et vous mettez devant, et, nous, on suit. Nous allons travailler ensemble à changer vos vies. Le MPP, c’est vous dans les hameaux, dans les villages, dans les communes et dans les provinces. Il est né pour libérer de la misère, de la souffrance et de l’injustice nos frères, nos mères, nos pères. Et malgré les intrigues et les complots, la victoire prochaine est pour le peuple ».
Et de lancer ces piques à l’endroit de certains de leurs adversaires politiques déjà passés dans la région : «Nous n’avons pas besoin ni du lion ni de l’éléphant qui sont des animaux de brousse ; alors qu’ils restent en brousse. Quand tu croises quelqu’un qui est habillé en haillons qui te promet de t’offrir un vêtement neuf, il faut s’en méfier ». Chaque étape a été mise à profit pour saluer les autorités coutumières et religieuses locales au nombre desquels, Mgr Séraphin Rouamba à Koupéla.
Clou de l’étape de Tenkodogo, l’assemblée générale des structures régionales du Centre-Est du parti le 18 avril a été marquée par l’adhésion de démissionnaires du CDP.
L’ancien maire de Tenkodogo, Harouna Ouelgo, avec une liste de 90 personnes, « pour commencer» a ainsi rejoint le MPP car « c’est un parti de fraternité qui aime le Burkina Faso ».
De nouvelles recrues
Appréciation séance tenante du vice-président : « Félicitations aux nouveaux venus. Ils sont sincères, je connais le maire de Tenkodogo car nous avons étudié ensemble ; je crois que le groupe qu’il conduit est sincère et j’invite les responsables des structures de la région du parti à revoir les structures pour que les démissionnaires soient pris en compte. Finies les querelles de positionnement. Personne pour le moment n’a été désigné pour être quoi que ce soit. Y a pas que je suis venu le premier, même ceux qui sont venus ce matin ont les mêmes droits que ceux qui étaient là hier. Celui qui ferme les portes de nos structures, nous allons le jeter, lui-même, par la fenêtre dehors. Personne n’a aucune place au MPP. C’est le peuple qui va désigner ses représentants en mettant en avant la jeunesse et les femmes. J’ai appris que quelqu’un est venu réunir les Bissas pour dire que le maire Ouelgo est en train de vendre les Bissas au Mossi. Je le dis, c’est un minable politique. Le MPP est le parti des Bissas, des Mossis, des Bobos, des Peulhs et même des Togolais. Le MPP n’est pas là pour tromper le peuple, c’est ensemble que nous allons décider du programme à adopter. Nous ne sommes pas là pour passer la nuit à distribuer de l’argent ; nous faisons notre politique en plein soleil ».
Avec 652 comités de base, 30 sous-sections et 3 sections, le MPP selon les dires de son vice-président est le parti le plus implanté et le mieux organisé dans le Centre-Est. Pour lui, cela reflète l’amour de ses militants pour la patrie, le changement et le progrès.
Et de les exhorter à continuer dans ce sens, en allant chercher leurs dabas (cartes d’électeur) car l’hivernage électoral arrive, et en créant des « Brigades » pour rentrer dans chaque concession de la région pour sensibiliser en nombre et aller voter en octobre prochain.
« Votez pour vous-mêmes ! Si nous ne votons pas le 11, ça veut dire qu’on aurait trahi nos propres convictions. Et si on vote pas, Blaise Compaoré va profiter venir faire la guerre civile et un coup d’Etat à notre pays. Il va amener des armes pour nous tuer tous. De plus, si la communauté internationale voit que nous sommes six millions d’inscrits, elle va comprendre que le pouvoir répond aux aspirations du peuple ».
Foi de l’ancien ministre de l’Agriculture, la région du Centre-Est peut à elle seule assurer l’autosuffisance alimentaire du Burkina : « Kosyam a coûté vingt milliards sinon plus, ce château aurait pu servir à aménager Bagré. Ce n’est pas en allant emprunter un milliard de dollars qu’on va régler le problème des jeunes, mais c’est, entre autres, en consacrant 50% des ressources minières à revoir et développer l’agriculture et l’enseignement, en transformant nos matières premières sur place pour créer des emplois, en résolvant l’épineuse question de nos paysans par la modernisation de l’agriculture et la suppression des droits de douanes sur les matériels agricoles, en mettant en place un programme spécial de désenclavement interne et d’éradication de la pauvreté ».
Après avoir demandé aux structures du Centre-Est de faire preuve de cohésion et d’unité d’action, Salif Diallo a annoncé que du matériel de sonorisation, un groupe électrogène et des motos seront offerts à chaque sous-section non sans ajouter, « Mais, je préviens, ce matériel appartient à tous les militants ; si un SG de sous-section prend le groupe et rentre dans son village et que c’est lui seul qui est éclairé pendant que le village est dans le noir, nous allons le sanctionner. Ce matériel doit être utilisé pour que le quart de tour au Boulgou soit une réalité au soir du 11 octobre ».
Béguédo, Garango, Bagré, Bittou, Cinkansé, Pouytenga sont entre autres, les autres escales de la tournée prévue pour prendre fin le 23 avril prochain.
Hyacinthe Sanou
Encadré
Nouveau code électoral
« Le CNT a bien fait et même très bien fait »
Sur la tribune de l’assemblée générale des structures régionales du Centre-Est du MPP, le samedi 18 avril dernier à Tenkodogo, Salif Diallo s’est exprimé sur la situation nationale notamment le nouveau code électoral. Morceaux choisis : «… Le CNT a adopté une loi qui exclut des gens. Je voudrais tout d’abord souligner que le CNT est l’assemblée nationale la plus légitime que notre pays a eue depuis 1960 car elle a été enfantée par notre peuple. Il n’est plus question de passer par la fraude, les plus forts restes, les plus fortes moyennes, etc. Le CNT, c’est notre volonté de changement irriguée par le sang de nos martyrs. Ce n’est pas seulement le CNT qui a voté cette loi mais tout le peuple burkinabè. Dénier donc le choix du CNT, c’est insulter de nouveau notre peuple et qui insulte notre peuple le rencontrera. Ensuite, ceux qui ont voulu exclure 17 millions de Burkinabè en modifiant notre Constitution ne peuvent pas dire qu’ils ne veulent pas de l’exclusion. Blaise s’est cru l’égal de Dieu, mais Dieu l’a laissé tomber grâce à nos prières. Les gens font une mauvaise querelle aux autorités de transition et au CNT. La loi votée est fondée sur les plans moral, juridique et politique. Elle doit être appuyée car elle est le reflet de l’insurrection populaire et des aspirations profondes de notre peuple.
Nous devons cela à ceux qui ont donné leur vie pour le peuple. La charte de l’ONU reconnaît le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Notre destin nous appartient à nous d’abord, ce n’est pas dans les salons huppés ni dans les bureaux glacés que notre sort va se décider.
Et s’il nous faut une deuxième insurrection pour défendre nos choix et nos aspirations, nous l’aurons. Ceux qui rêvent de coup contre la transition et de coup contre notre peuple qu’ils viennent, nous sommes prêts jusqu’au sacrifice final. Le CDP est un parti d’oligarques où il reste des débris que nous allons écraser ».
H. S.
