En ce qui me concerne, je donnerai un avis technique. C’est vrai que ces derniers jours, on assiste à des arrestations de maires avec pour motif, la mauvaise gestion. A mon avis, tout citoyen, dans le cadre de ses fonctions, qui a eu à mal gérer, doit être poursuivi. Mais, quand on regarde le contexte dans lequel cela se fait, on se demande si ce n’est pas de la discrimination. Je dis cela parce qu’on a constaté que presque tous les maires qui ont été arrêtés sont du CDP. C’est ce qui m’amène à penser que c’est une chasse aux sorcières. Je pense qu’il faut revoir les choses pour éviter que cela soit une justice à deux vitesses. En tout cas, c’est le caractère discriminatoire qui fait qu’on croit réellement à une opération mains propres. Et, si ce n’est le cas, qu’on touche tous les maires. Au regard de leur fonction, on sait que les problèmes les plus récurrents que connaissent les maires, sont ceux des parcelles. Le travail des maires, en général, c’est la gestion du foncier. A ce niveau, il y a des lotissements et des attributions de parcelles qui cristallisent toutes les attentions. Il n’y a pas quelqu’un au Burkina qui ne veut pas une parcelle. Vu la pression qu’on exerce sur eux, leur gestion peut être entachée d’irrégularités. Si brutalement, pendant la période de la transition, ce sont ces dossiers qu’on veut dépoussiérer, cela peut amener à croire qu’on cherche à noyer des militants dans des affaires qui sont difficiles à gérer, et qui ne sont vraiment pas le propre des militants du CDP, mais de tous ceux qui ont eu à gérer des mairies. Je pense que ça doit concerner tout le monde. Je crois également qu’il y a des maires qui ont eu à mal gérer, mais compte tenu de leur position aujourd’hui ne sont pas inquiétés. C’est ce qui m’inquiète. Et si c’est le cas, ce n’est pas de la justice.