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Gendarmerie-presse nationale : Echanges pour une bonne collaboration sur le terrain
Publié le vendredi 17 avril 2015  |  Le Quotidien
Couvre-feu
© aOuaga.com par G.S
Couvre-feu : une dizaine d`interpellations dans la nuit du 7 au 8 novembre
Samedi 8 novembre 2014. Ouagadougou. Etat-major général de la Gendarmerie nationale. La coordination du commandement opérationnel a animé une conférence de presse pour faire le bilan du couvre-feu instauré le 31 octobre dernier et qui a été marqué dans la nuit du 7 au novembre par l`interpellation de 14 personnes




Depuis un certains temps les pandores et les hommes de média ne respirent pas le parfum de la bonne entente dans l’exercice de leurs métiers respectifs. Chaque acteur voulant bien jouer son rôle, des couacs ne manquent pas et interpellent sur la nécessité de dialoguer pour éviter des incidents que la simple communication suffirait à éviter. C’est dans cette optique que la direction de la communication et des relations publiques de la gendarmerie nationale et la presse nationale ont eu une rencontre d’échanges, le 16 avril 2015.


Reçus dans la salle de réunion de la gendarmerie, bien des hommes de médias conviés, y étaient avec de quoi couvrir une cérémonie telle ‘’ la présentation d’une grosse prise’’ ou pour nourrir davantage l’actualité marquée par l’opération ‘’mains propres’’. Mais le capitaine Guy Siessan Hervé Yé, directeur de la communication et des relations publiques de la gendarmerie s’empressera de situer le cadre de la rencontre. « Je vous préviens que ce n’est pas une conférence de presse. C’est juste des d’échanges ». Avertis, mais pas à temps tout de même puisque les chasseurs d’images avaient déjà effectué le déplacement et s’étaient positionnés pour déclencher les premiers flashs. Plus tard dans les échanges, nous avons été implicitement autorisés de vous faire lire le compte rendu de cette rencontre. Les échanges se sont engagés autour de deux faits principaux.

Le premier relatif à notre confrère Le Reporter qui a eu une prise de bec avec des éléments de la gendarmerie en poste sur le pont Nazinon, en interminable réhabilitation. En bref, au cours d’une de ses sorties, notre confrère aurait fait la photo du pont avant d’être sommé par des éléments de gendarmerie de supprimer l’image. Sans aucune explication. Toute chose, somme toute naturelle, que notre confère a dénoncé dans un article où le titre était dosé de satire.

Mais pour la gendarmerie, notre confrère est allé très loin. Selon le capitaine Guy Hervé Yé, les éléments n’ont demandé que la suppression des images prises, ce qui était à l’en croire, une mesure de souplesse. Pour la gendarmerie, certains espaces même publics sont stratégiques dans la lutte contre le banditisme. Et de préciser que le pont de Nazinon est une zone très dangereuse.

Mais comment persuader le journaliste en quête d’image capable de mieux illustrer son compte rendu qu’un ouvrage public érigé sur un espace public est interdit de prise de vue, alors même qu’aucune inscription formelle n’interdise cela? Alors, le Capitaine Yé a demandé aux hommes de médias de comprendre qu’il y a souvent des enjeux sécuritaires qui guident leurs actions sur le terrain. Mais des enjeux qui sont étrangers à la recherche de l’information du journaliste. Du côté des hommes de médias, on a dénoncé la conduite peu amicale de certains éléments sur le terrain et qui est de nature à susciter l’indignation du Reporter.

L’excès de zèle chez certains éléments ajouté à l’inclination, somme toute naturelle, de la relation publique à défendre immédiatement certaines conduites déplorables semblent laisser peu de place à l’espoir d’une parfaite entente dans l’exercice des métiers des uns et des autres. Une autre affaire appelée en échanges, c’est celle dite du gèle dans laquelle un journaliste indépendant a été arrêté par la Gendarmerie de Boulmiougou et son domicile perquisitionné parce qu’un boutiquier pris d’une paranoïa morbide, s’est lancé dans une logique d’accusation de malfaiteur.

En fait, alors que le journaliste se rendait à des fiançailles, il s’est, à un moment donné, arrêté devant une boutique pour prendre quelques sachets d’eau afin d’étancher sa soif. Mais s’étant rappelé qu’il a serré la main de plusieurs personnes, il s’est empressé de sortir son gèle antibactérien pour l’appliquer dans ses mains. A la vue de ce geste, le boutiquier s’est mis à paniquer et à alerter son entourage sur le fait que le journaliste indépendant aurait par devers lui le genre de parfum utilisé par certains malfaiteurs pour endormir leurs victimes afin de commettre leurs forfaits.

La suite est connue. Le journaliste sera d’abord gardé dans un débit de boisson par un homme de tenue qui a appelé la Gendarmerie de Boulmiougou pour procéder à l’arrestation du pauvre journaliste. Au lieu d’être à des fiançailles dans son village de Simiougou, il sera retenu toute la journée pour des longues et épuisantes enquêtes qui ont même conduit à la perquisition de son domicile. Même le fait qu’il ait déclaré sa profession de journaliste et fourni, à la demande des pandores, une longue liste de collaborateurs ne lui a été d’aucun secours.

L’affaire a alors été saisie par la presse et le journaliste indépendant Benjamin Ilboudo a esté en justice pour obtenir la condamnation du boutiquier pour accusation mensongère. Sur ce point, aussi, nos amis en tenue se sont plaints du fait que les confrères qui ont traité de la question n’ont pas cherché à rencontrer la Brigade de gendarmerie concernée aux fins d’avoir son son de cloche. A l’occasion, le commandant de la Brigade de gendarmerie de Boulmiougou, l’adjudant- chef major Madi Nitiéma est revenu sur les faits qui se sont produits le 14 mars.

A la conclusion desquels il a affirmé la volonté de ses éléments de protéger le journaliste qui était exposé à la clameur populaire. En ce qui concerne le mandat de perquisition il a invoqué les articles 58 et 74 du code de procédure pénale pour soutenir que l’officier de police judiciaire peut procéder à des perquisitions même en l’absence de mandat. La victime a, par ailleurs, adressé une lettre au chef d’Etat-major de gendarmerie pour lui faire part de ce qu’il a subi.

Aux dernières nouvelles, celui-ci a été convoqué à l’Etat-major de gendarmerie pour être entendu en présence des gendarmes concernés. Selon Benjamin Ilboudo, c’est avec un ton menaçant qu’il a été convoqué à cette rencontre. Et pour lui, pas question de déférer à la convocation en l’absence de son avocat. Du côté de la gendarmerie, on dit l’avoir invité pour confronter ses propos à ceux des gendarmes mis en cause afin de voir s’il y a eu une faute disciplinaire.

Elle a dit ne pas comprendre la présence d’un avocat dans la mesure où il ne s’agit pas d’une procédure pénale. D’ailleurs, elle s’est dite surprise de la réaction de la victime. Bref, la rencontre avec les pandores aura permis de voir que la seule rencontre ne suffit pas à éviter que le journaliste en quête d’informations pertinentes et de meilleures images d’illustration et le gendarme soucieux du respect des principes inscrits dans les méandres impénétrables de la sécurité ne soient en situation conflictuelle sur le terrain1

Par S.R.P
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