Plus de 202 000 volailles mortes ou abattues et des pertes estimées à plus de 3 milliards de FCFA, c’est le triste bilan de l’épizootie de l’Influenza aviaire hautement pathogène à H5N1 ou grippe aviaire qui sévit dans notre pays depuis le 1er avril 2015. Au cours d’une rencontre avec les Partenaires techniques et financiers (PTF), le gouvernement burkinabè les a sollicités pour un appui d’urgence de quelque 3 milliards de nos francs pour lutter contre ce fléau aviaire. C’était le 14 avril 2015 à Ouagadougou.
L’Influenza aviaire hautement pathogène à H5N1, vous connaissez ? Pas si sûr ! Mais lorsqu’on dit grippe aviaire, du coup, beaucoup de gens, pour ne pas dire tout le monde, savent de quoi on parle. Eh bien, l’épizootie qui décime la volaille est de retour dans notre pays après avoir, on se rappelle, semé la désolation en 2006 dans les élevages traditionnel et moderne du Burkina Faso.
A la grande terreur des aviculteurs, le terrible virus est réapparu dans notre pays le 20 mars 2015 dans les provinces du Sanguié et du Kadiogo. Les analyses du laboratoire national seront confirmées le 31 mars par un laboratoire mondial de référence basé à Padoue en Italie. Dès le lendemain, 1er avril, le Burkina déclarait la circulation de l’Influenza aviaire hautement pathogène à H5N1.
A la date du 13 avril, la grippe aviaire a été recensée dans 5 provinces du pays (le Boulkiemdé, le Houet, le Kadiogo, le Poni et le Sanguié) où la volaille fait les frais du virus hautement mortel qui a déjà décimé 200 000 poules et 2 000 pintades dans 19 foyers d’épizootie. Les pertes sont estimées à 3,05 milliards de FCFA.
Le ministre des Ressources animales, Jean Paul Rouamba, a, au nom du gouvernement, rencontré les PTF du Burkina pour requérir leurs appuis dans la lutte contre ce fléau aviaire, car «il est impérieux de mobiliser et de déployer des moyens conséquents de lutte». Le ministre a indiqué que le Burkina a déjà mobilisé 390 millions FCFA pour la mise en œuvre du plan de riposte à l’Influenza aviaire hautement pathogène à H5N1. Le financement à rechercher s’élève à 2,6 milliards.
Dans une présentation, le Dr Lassina Ouattara, directeur général des services vétérinaires, a fait la situation exhaustive de ce fléau et indiqué que dans les provinces touchées par l’influenza, ce sont près de 11,4 millions de têtes de volaille qui sont exposées au virus mortel. Il a précisé que l’épizootie a déjà coûté aux producteurs plus de 3 milliards de FCFA de pertes cumulées (Cf. encadré).
Depuis la déclaration du virus aviaire, une cellule de crise a été mise en place ; des actions de communication, de surveillance, de riposte et de mobilisation financière ont été menées pour contrer la menace.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que les PTF ont suivi avec attention la situation exposée par les autorités burkinabè. Il reste à espérer qu’ils acceptent accompagner le Burkina dans cette lutte contre l’épizootie aviaire dont l’impact négatif sur l’économie nationale n’est plus à démontrer.
Signalons qu’un plan de dédommagement est mis en place pour soutenir les éleveurs de volaille.
San Evariste Barro