Un groupe d’organisations de la société civile a organisé, le mercredi 15 avril 2015, une conférence de presse sur la situation nationale. Il a appelé la communauté internationale à soutenir le peuple burkinabè dans l’application du nouveau code électoral.
Des organisations de la société sont très remontées contre les dignitaires du régime Compaoré à qui elles reprochent des menaces proférées aux autorités de la Transition, depuis le vote de la loi consacrant l’inéligibilité de tous ceux qui ont soutenu un projet de changement anticonstitutionnel ayant conduit à une insurrection populaire. Elles l’ont fait savoir au cours d’une conférence hier 15 avril 2015, à Ouagadougou, animée par Safiatou Lopez/Zongo, de l’Association pour la promotion de la démocratie et de la citoyenneté (APDC), Marcel Tankoano du Mouvement « M21 », Idrissa Nogo du Mouvement Plus rien ne sera comme avant (M/PRSCA) et Désiré Guinko du Mouvement des patriotes du Faso (MPF). Dans la déclaration liminaire, Idrissa Nogo n’est pas passé par quatre chemins pour dénoncer l’attitude des anciens compagnons de Blaise Compaoré, dont l’agitation, selon lui, ne peut empêcher l’application du nouveau code électoral. « Le code électoral récemment voté est en droite ligne des aspirations du peuple burkinabè, une suite logique de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. Il sera appliqué dans son entièreté afin que tous ceux qui ont participé à la tentative de modification de l’article 37 comme le stipule l’article 25 de la Charte africaine de la démocratie et la gouvernance ne puissent pas prétendre sinon prendre part à ces élections en vue du rétablissement de l’ordre constitutionnel normal », a-t-il indiqué. Les conférenciers ont fait état d’une rencontre du Groupe de contact international pour faire pression sur les autorités de la Transition, en vue de prendre en compte une valeur comme l’inclusion et les OSC entendent donner de la voix. « Nous allons sortir pour montrer que le peuple burkinabè n’est pas prêt à se faire voler son insurrection qui a coûté la vie aux martyrs de la révolution », ont-ils annoncé. L’inclusion ne signifie pas impunité, les conférenciers estimant que chacun doit tirer leçon de ses actes et en assurer l’entière responsabilité. « Les acteurs politiques du régime déchu qui ont bafoué les principes de base de la démocratie se doivent donc de tirer les leçons de leurs manquements », a conclu Safiatou Lopez/Zongo, présidente de l’APDC. Ne craignez-vous pas des risques de guerre civile que cette exclusion pourrait provoquer? Pour Marcel Tankoano du mouvement M21, le peuple burkinabè est très mûr et ne saurait se laisser entraîner dans une crise génocidaire. Et d’ajouter, que l’exclusion ne concerne pas des partis politiques mais des individus qui écopent d’une sanction pour mauvais comportement envers un peuple. A la question de savoir pourquoi les autres OSC n’ont pas pris part à la conférence de presse, Mme Lopez a laissé entendre que la salle était trop petite pour contenir tous les représentants de la société civile. Les conférenciers ont appelé les Burkinabè à rester à l’écoute car un mot d’ordre sera bientôt lancé.
Beyon Romain NEBIE