OUAGADOUGOU, Des jeunes burkinabè ont manifesté
violemment dimanche à Ouagadougou pour protester contre le meurtre par un
soldat de son ex-compagne, a constaté un journaliste de l'AFP.
Plusieurs dizaines de jeunes de l'est de la capitale, armés de gourdins ou
de cailloux, ont brûlé durant la nuit des pneus sur la voie publique. Ils ont
incendié des points de vente de la loterie nationale ainsi qu'un monument près
de deux grandes artères de la ville.
En fin de matinée, quelques jeunes continuaient de manifester, sous le
regard de la police qui se tenait à distance. "Nous n'allons pas laisser
passer ça, les militaires nous fatiguent!", a déclaré à l'AFP un manifestant
en colère.
Samedi soir, "un soldat s'est rendu au domicile de son ex-petite amie et a
tiré sur elle mortellement. Cela a provoqué l'indignation et la colère
légitimes des jeunes", a déclaré à l'AFP le ministre de l'Administration et de
la Sécurité, Jérôme Bougouma.
Le soldat "est en fuite mais nous faisons tout pour le retrouver et nous le
retrouverons", a-t-il ajouté.
Membre du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), la garde du président
Blaise Compaoré, le soldat "est arrivé avec une +kalach+", a forcé l'entrée de
la chambre où la jeune femme s'était réfugiée et "il a tiré deux fois" sur
elle, a raconté le frère de la victime, Jean-François Tiendrébéogo.
Les violences impliquant des militaires sont courantes à Ouagadougou.
Le régime du président Comparé, au pouvoir depuis 1987, a été confronté à
une crise sans précédent au premier semestre 2011, marquée par de violentes
manifestations populaires et une vague de mutineries. Les mutineries avaient
éclaté après la condamnation d'un soldat impliqué dans des violences.
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