Zorgho - Le Directeur national de la société minière Tanlouka SARL Pierre Tapsoba, a rencontré, le mardi 1er avril 2015, les orpailleurs locaux qui étaient sur le site d’exploration de sa société. L’objectif était d’échanger avec eux sur l’occupation de son périmètre en vue d’un consensus. Ce fut dans la salle de réunion de la mairie de Boudry en présence du haut commissaire de la province, Robert Zoungrana, des autorités administratives communales et des autorités provinciales de police et de gendarmerie.
Les orpailleurs sont venus nombreux des différents villages du périmètre d’exploration de la société Tanlouka Sarl (Pousghin, Tallé, Manessé…) pour ces échanges tant attendus. Après le mot de bienvenue de Madame le préfet, président de la délégation spéciale de Boudry, le Haut commissaire a situé le contexte de la rencontre avant de laisser la parole à M. Pierre Tapsoba pour son intervention. Il a rappelé que suite à l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 qui a engendré une vague de pillage à travers le pays, des orpailleurs avaient envahi le périmètre d’exploration de la société minière Tanlouka Sarl. Cette «occupation sauvage», selon le DG, a occasionné des pertes énormes (plus de 300000000 FCFA) à la société. Malgré les négociations entrepris en son temps, les orpailleurs n’avaient pas voulu quitter les lieux et il avait alors fallu l’intervention des forces de l’ordre pour les déguerpir du site. Ce coup de force n’avait pas permis de maintenir sur place les orpailleurs locaux qui cohabitaient pacifiquement avec la société depuis longtemps. Après l’accalmie, ces derniers ont alors demandé à revenir reprendre leur exploitation artisanale afin de subvenir aux besoins de leurs familles. Mais, selon Pierre Tapsoba, il se trouve aussi que la société est avancé dans ses études et est à peu près à une année du démarrage des activités de construction et d’installation des unités industrielles de la mine. La zone retenue par la société pour ces travaux s’étend sur une superficie de 20 Km2 et couvre entièrement les trous des orpailleurs. De ce fait, pour le DG de la société, il n’est pas possible de permettre une quelconque activité d’orpaillage dans ce périmètre. Il a donc voulu cette rencontre pour donner les limites du périmètre d’exploration dans lesquelles la société peut tolérer l’orpaillage et cela dans le cadre de la recherche de la paix sociale et de la cohabitation pacifique. C’est alors que M. Issouf Ouédraogo, géologue de la société a présenté sur une carte les différentes limites. Sur les 116 km² du périmètre d’exploration, la société interdit formellement l’orpaillage sur 20 km². Le reste du périmètre qui contient aussi des gisements aurifères est toléré aux orpailleurs en attendant que la société ait les moyens nécessaires pour approfondir ses recherches. Les orpailleurs à l’image de Compaoré Issa, président du syndicat des orpailleurs du Plateau central et de Compaoré Mouni ont remercié Pierre Tapsoba pour cette rencontre. Ils ont tous déploré l’envahissement de site par les orpailleurs mais ont souhaité le dédommagement des locaux qui ont tout perdu dans le déguerpissement et une permission de continuer l’exploitation sur l’ancien site en attendant le démarrage des travaux de construction de la mine.
A ces doléances, le Directeur de la société a indiqué que faute de recensement au moment du déguerpissement, le dédommagement n’est pas envisageable. Il a précisé qu’il n’a pas le pouvoir d’autoriser l’orpaillage mais, pour aider les locaux, sa société «fermera les yeux» sur l’occupation du reste de son périmètre d’exploration. Pour le haut-commissaire, les échanges ont été francs et fructueux. «Ce sont ces genres d’échanges que nous souhaitons pour permettre aux gens d’avoir une idée précise sur ce que la société entend consentir au bénéfice des populations» a-t-il dit. Il a salué la mobilisation des orpailleurs et a souhaité que chacun serve de relais pour répandre les informations reçues.
Moïse SAMLANDOULGOU