La Nouvelle alliance du Faso (Nafa) condamne l’arrestation de 9 de ses militants et affirme que son candidat, Djibrill Bassolé, sera candidat à la prochaine élection présidentielle. C’était lors d’une conférence de presse tenue à Ouagadougou dans l’après midi du vendredi 10 avril 2015 à Ouagadougou.
Djibrill Bassolé sera candidat parce que ni lui, ni la Nafa ne se sentent concernés par l’article 135 du Code électoral qui exclut des élections à venir « toutes les personnes ayant soutenu un changement anticonstitutionnel qui porte atteinte au principe de l’alternance démocratique notamment au principe de la limitation du nombre de mandats présidentiels ayant conduit à une insurrection ou à toute autre forme de soulèvement ».
Exemple à l’appui, le Pr Hama Mahamoudou Dicko, 2e vice-président du parti, fera remarquer que « le projet de loi initialement soumis par le gouvernement ne contenait aucune clause d’exclusion ». C’est, d’après lui, le Conseil national de transition (CNT) qui aurait introduit des amendements dans l’intention d’exclure tous les membres du gouvernement déchu, tous ceux qui ont soutenu ouvertement la modification de l’article 37 de la Constitution, tous les ex-militaires en disponibilité ou ayant démissionné avant 5 ans et tous les magistrats.
Mettant côte-à-côte les dispositions de la Charte africaine de la démocratie, les élections et la gouvernance et la loi votée par le CNT, la NAFA est parvenue à la conclusion qu’il n’est pas possible d’appliquer ces dispositions à tous les membres du gouvernement déchu, car « la charte incrimine les auteurs de changement anticonstitutionnel et non les accompagnants ». Conclusion: la révision de l’article 37 n’engage que Blaise Compaoré, le gouvernement, en tant qu’organe technique, n’ayant fait que constater selon ses prérogatives la légalité de la procédure de transmission.
La rencontre avec la presse a également été l’occasion de dénoncer les arrestations de membres du parti. Au cours des derniers jours, 9 militants de la Nafa, née il y a seulement deux mois, ont été interpellés par les forces de l’ordre, selon le décompte fait ce parti.
A commencer par le président du parti, Rasmané Ouédraogo, appréhendé dans la nuit du dimanche de Pâques. Selon le 2e vice-président du parti, le ministre en charge de l’Administration territoriale lui reprochait d’avoir tenu la veille une conférence de presse illégale parce que le parti n’a pas d’arrêté de reconnaissance officielle. « Sur ces faits, la Nafa a présenté aux gendarmes une copie dudit arrêté signé du même ministre le 3 avril 2015 ». Le patron du Nafa a donc été relâché le même jour aux environs de 22h, pour être interpellé à nouveau le lendemain et conduit dans un commissariat de police où il est toujours détenu sans motifs valable aux yeux de ses camarades de parti.
D’autres militants du Nafa ont aussi eu affaire aux forces de l’ordre : six jeunes militants interpelés à Bobo Dioulasso pour manifestation illégale, et Sita Ouattara, 1er secrétaire national adjoint à l’organisation. Les six jeunes airaient été relâchés. Mais M. Ouédraogo et Mme Ouattara étaient toujours détenus vendredi.