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La CEDEAO lance un mécanisme contre les tracasseries routières
Publié le lundi 13 avril 2015  |  Sidwaya
CI-Burkina-Mali:
© aOuaga.com par Didier Assoumou
CI-Burkina-Mali: réunion d`information sur les flux commerciaux de produits agro-pastoraux et les tracasseries routières sur les corridors
Jeudi 20 février 2014. Abidjan. Le comité permanent inter Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel s`est réuni dans la capitale ivoirienne en vue de mettre en place un dispositif national de suivi /évaluation des recommandations et d`interpellation en relation avec le CILSS.




Le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération régionale en collaboration avec la Communauté des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) a lancé officiellement, le vendredi 10 avril 2015 à Ouagadougou, le mécanisme de suivi de la libre circulation au Burkina Faso. Il va permettre de mettre fin aux rackets sur les axes routiers dans l’espace et garantir la sécurité des voyageurs et de leurs biens.

Après la Côte d’Ivoire et le Niger, c’est au tour du Burkina Faso d’opérationnaliser le mécanisme de suivi de la libre circulation des personnes et des biens. Lancé officiellement le vendredi 10 avril 2015 à Ouagadougou, il vise à mettre fin à toutes sortes de tracasseries routières telles que les rackets et la fraude qui font perdre des milliards de FCFA au Etats de l’espace communautaire et constituent des entraves à la croissance économique et au développement durable dans la sous-région. A titre d’exemple, le directeur de la libre circulation et du tourisme au sein de la CEDEAO N’Faly Sanoh a indiqué qu’un véhicule de transport débourse 850 mille FCFA de faux frais en parcourant l’axe Abidjan-Cotonou. Selon le mécanisme qui sera d’abord testé par la compagnie de transport, Transport-confort-voyageur (TCV), que ce soit le car, les passagers ou leurs bagages, tous vont subir une fouille minutieuse concomitamment par la police nationale, la douane, la gendarmerie et les Eaux et forêts. Concrètement avant le départ vers un pays de l’espace CEDEAO, la gendarmerie vérifie les papiers et l’état du car. A sa suite, la douane à l’aide d’une fiche dénommée «fiche de fouille de la douane», procède aux fouilles du car et des bagages tandis que les Eaux et forêts fouillent les cartons et d’éventuels sacs susceptibles de contenir des viandes ou poisson. Et s’il n’y a rien à signaler, les bagages sont embarqués et la douane scelle le coffre. Cela a l’avantage, de l’avis de N’Faly Sanoh, d’empêcher que le coffre ne soit ouvert avant la destination finale. Par la suite, à l’aide d’une fiche nommée «le manifeste du passager», la police nationale recueille des informations sur l’identité de chaque passager, leur destination etc. Cela implique que chaque passager dispose de documents tels que la carte d’identité ou tout autre document d’identification. La dernière étape sera la fouille corporelle avant l’embarquement. Et s’il n’y a rien à signaler à ce niveau, la police nationale délivre un laisser-passer qui sera apposé sur le parebrise-avant du car. Ce qui va permettre au conducteur d’effectuer son trajet en toute tranquillité sans subir une autre fouille jusqu’à sa destination finale.

Les avantages du mécanisme

Selon le coordinateur du mécanisme régional de suivi de la CEDEAO des cars inter-Etats, le capitaine Lazare Hien Honhelte, les différentes fiches présentent des avantages. «Le manifeste de la police va permettre de déceler d’éventuels voleurs, bandits. La fiche de fouille de la douane, le scellé et le laissez-passer vont éviter les rackets et les tracasseries routières» a-t-il précisé. Et au directeur de la libre circulation et du tourisme au sein de la CEDEAO N’Faly Sanoh, de donner plus de précision : «Le manifeste des passagers, les fiches de fouille de la police,de la douane des Eaux et forêts, le scellé sont des documents standardisés et sécurisés qui permettront désormais de faire des opérations de contrôle normatifs sur pièces des passagers, des soutes à bagages, des marchandises dans les gares routières». Il a fait savoir que ces contrôles vont permettre aux transporteurs d’éviter les ennuis multiples rencontrés en cours de route, jusqu’à la frontière et de la frontière jusqu’à la destination finale. De plus, ce mécanisme, a poursuivi le capitaine Honhelte, va permettre aux transporteurs d’avoir des documents en règles et des cars en bon état. Grâce à la fluidité qui va s’installer sur les axes, ils vont gagner en temps et en argent. Aux Etats, cela va leur permettre d’avoir une base de données fiable sur les flux migratoires. Lesquelles données, a-t-il indiqué, vont permettre de lutter contre la criminalité transfrontalière, le trafic humain surtout le trafic des enfants, le terrorisme, la circulation des armes légères et de petit calibre, le trafic de stupéfiants et de drogue, l’utilisation de faux documents etc.
Problème de tracasseries

Les forces de sécurité aussi apprécient positivement l’avènement du mécanisme de suivi de la libre circulation de la CEDEAO. Le commissaire de police Amidou Enock Sorgho de la direction générale de la Police nationale, a affirmé que le mécanisme est une très bonne chose. A l’entendre, cela va résoudre le problème des tracasseries sur les axes routiers. Mais, a-t-il insisté, pour que ça soit effectif il faut qu’il y ait une synergie entres les acteurs impliqués dans sa mise en œuvre. Même son de cloche côté transporteurs. «L’initiative est à saluer parce qu’elle nous fera gagner beaucoup de temps et nous permettra d’économiser» a dit le directeur général de la compagnie TCV, Idrissa Barro. Et à Ibrahim Guébré, chargé de mission OTRAF d’ajouter : «ce mécanisme va nous rapporter énormément. Sa mise en œuvre va permettre à nos chauffeurs d’éviter les tracasseries routières. Nous souhaitons rapidement sa mise en œuvre pour faciliter la circulation des personnes et des biens ».
Pour le directeur de la libre circulation et du tourisme au sein de la CEDEAO, N’Faly Sanoh, il y a la nécessité que toutes les forces de contrôle et de sécurité travaillent de concert et que les transporteurs et les populations adhèrent au mécanisme, afin de lui permettre d’atteindre les résultats escomptés. Abondant dans le même sens, le directeur de cabinet du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération régionale a exhorté les acteurs du trafic routier, les agents de contrôle de l’Etat, les transporteurs et les chauffeurs routiers à s’approprier cet outil qui va permettre de doter l’Afrique de l’Ouest d’un mécanisme opérationnel sécurisé de suivi et de facilitation de la libre circulation des personnes et des marchandises.


Somborigna Djélika Drabo
Céphora Guiro
(Stagiaire)
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Sidwaya N° 7229 du 8/8/2012

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