Une vive tension règne, mardi en début d’après-midi, dans les quartiers de la banlieue de Conakry où les forces de l'ordre sont aux prises avec de jeunes manifestants, 24h après des affrontements intercommunautaires notés dans capitale guinéenne, a constaté APA sur place.
Des foyers de tension ont été enregistrés tôt le matin dans de nombreux quartiers dits chauds de Conakry.
Au camp carrefour en face du camp Alpha Yaya Diallo, l'un des plus grands camps militaires de Conakry, deux groupes se regardent en chien de faïence en présence des gendarmes.
Les magasins de commerce le long de la route Le Prince sont fermés, la circulation routière paralysée, les activités économiques au ralenti et les établissements scolaires fermés.
Dans les quartiers, les populations sont terrées dans leurs maisons mais les forces de l'ordre sont accusées de se livrer à de nombreuses exactions contre les citoyens.
De lundi de 10 heures (GMT) à minuit passé, de nombreux citoyens n'ont pas pu dormir à cause des rafales des armes automatiques des forces de l'ordre, selon des témoins.
Nuitamment Des parcs d'automobiles et des maisons situés la nuit non loin de Camp Carrefour ont été incendiés.
L'opposition guinéenne a organisé le 27 février dernier une géante mobilisation à Conakry et dans certaines villes pour demander plus de transparence aux futures élections.
Le lendemain, les partisans du pouvoir ont été accusés d'avoir incendié des boutiques au marché Madina, le poumon économique du pays, appartenant à des peuls, qui ont majoritairement soutenu le principal opposant guinéen, Cellou Dalein Diallo.
Depuis, les violences, qui ont pris une allure ethnique, se sont multipliées à Conakry et en provinces.
Le Chef de l'Etat, affaibli, a appelé les leaders religieux de jouer aux sapeurs pompiers.
Les violences ont fait d'abord six morts, plus de deux cent blessés et de nombreux dégâts.