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Sidwaya N° 7368 du 4/3/2013

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Fespaco 2013 : Le Président Blaise Compaoré / Un porte-parole courtisé des artistes africains
Publié le mardi 5 mars 2013   |  Sidwaya


Cinéma
© aOuaga.com par A.O
Cinéma Africain: Apothéose de la 23e édition du FESPACO 2013
Samedi 02 février 2013. Ouagadougou. Stade du 04 aout. Céremonie de cloture de 23e edition du Festival Panafricain du Cinéma de Ouagadougou (FESPACO) qui a vu la victoire d`Alain Gomis Etalon d`or avec son film "Aujourd’hui‟


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Le 1er mars 2013 à Ouagadougou, les cinéastes africains ont rejoint le président du Faso à la Présidence, pour lui demander publiquement d’être leur porte-parole auprès de ses pairs et de l’Union africaine. Les musiciens africains avaient emprunté le même chemin pour la même sollicitation, il y a 3 ans. Réunis à Ouagadougou à la 23e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), placée sous le thème « Cinéma africain et politiques publiques », les cinéastes africains ont demandé au chef de l’Etat burkinabè d’accepter transmettre leurs préoccupations aux autres dirigeants du continent. Après deux jours de réflexion au colloque sur la thématique du FESPACO 2013, les acteurs du 7e art sont tombés d’accord qu’il faut réclamer à chaque Etat, la création d’un Fonds d’avance sur recettes, pour hausser le niveau de production des films africains. Ils souhaitent aussi une systématisation des coproductions avec les télévisions du continent et un environnement propice à la liberté d’expression et d’imagination. Ils n’ont pas oublié la dimension panafricaine du FESPACO et réclament par conséquent ,un soutien de tous les Etats et de l’Union africaine à cette manifestation.

Pour porter au plus haut niveau leurs préoccupations contenues dans une déclaration dite de Ouagadougou, les cinéastes ont pensé bon de se trouver un porte-parole, en la personne de Blaise Compaoré. Sans hésiter, le chef de l’Etat a accepté : « Je m’engage à être votre porte-parole auprès de mes pairs et des hautes instances africaines afin que vos recommandations soient examinées avec toute l’attention requise », a-t-il dit, annonçant même une rencontre de haut niveau sur le sujet, les mois à venir. On se souvient aussi que d’autres artistes africains, les musiciens en l’occurrence, avaient rencontré M. Compaoré à la Présidence pour lui demander d’être leur « ambassadeur ». C’était le 5 avril 2010. Ces artistes ambassadeurs de fait, lui avaient alors demandé, dans une déclaration dite de Ouagadougou, d’« agir » auprès des chefs d’Etat africains « pour que la question de la propriété littéraire et artistique soit inscrite comme une des préoccupations majeures de l’Union africaine et que des mesures efficaces soient prises pour assurer sa protection dans nos différents pays ».

Les artistes, conduits par Baz Bill et un membre du groupe P-Square, avaient souhaité par ailleurs la création d’un Observatoire africain de la propriété littéraire et la réduction des taxes sur les moyens de production. Blaise Compaoré avait répondu favorablement à la sollicitation des artistes, arrivées à la Présidence essoufflés par un cross de plus 2 kilomètres. Le Burkina étant l’organisateur et le principal soutient financier du FESPACO depuis sa création, on peut croire que les cinéastes ont adopté une attitude plutôt polie, en s’adressant à M. Compaoré pour porter leurs préoccupations. Tel n’était pas le cas pour les musiciens, qui s’étaient retrouvés chez Blaise Compaoré, pour les Kora Music Awards, tenus un peu par hasard à Ouagadougou, suite à des défections organisationnelles. On imagine alors que les artistes, cinéastes et musiciens, ont eu recours à lui pour son d’expérience dans les négociations et dans les questions africaines. Homme de relations, désormais habitué aux médiations, même les plus incertaines, Blaise Compaoré peut être un atout pour les acteurs du domaine culturel, réputé être le parent pauvre des politiques publiques africaines.

Il y a aussi l’attention que le chef de l’Etat burkinabè accorde à ses hôtes. Les cinéastes et professionnels du cinéma ont été reçus avec le respect qu’ils n’ont pas ailleurs, autour d’un dîner des grandes soirées, voulu par Blaise Compaoré. Les musiciens n’avaient pas été « gâtés » à ce point, mais on leur avait déroulé le tapis à la salle polyvalente de la Présidence du Faso. Il y a enfin le pragmatisme du porte-parole. Le président Compaoré avait promis d’accompagner les chanteurs dans leur lutte contre la piraterie. A ce sujet et sur un plan sous-régional, il a fait organiser un séminaire de formation à l’endroit des forces de sécurité, pour contrer la piraterie des œuvres artistiques et littéraires. Cette initiative soutenue par Interpol, avait connu la participation du géant Nigeria, célèbre dans ce domaine, mais aussi de la Côte d’Ivoire, du Bénin et du Togo entre autres. Les cinéastes, tout particulièrement ceux du Burkina ont donc de bonnes raisons de rester optimistes et d’attendre la création d’un Fonds d’avance sur recettes d’au moins 700 millions (c’est ce que conseille un expert marocain) au Burkina puis dans les autres Etats.

Aimé Mouor KAMBIRE
mouorkambire@yahoo.fr

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