Dans le cadre des activités du Programme de développement intégré de la vallée de Samendéni (PDIS) située dans la région des Hauts-Bassins, le ministre de l’Eau, des Aménagements hydrauliques et de l’Assainissement, Mme Mamounata Belem a procédé le lundi 25 février 2013 à la cérémonie de lancement de l’opération de déboisement de la cuvette du barrage de Samendéni. Elle avait à ses côtés le coordonnateur dudit Programme, M. Tamoussi Bonzi et Fadoul Georges Ouédraogo PDG de l’entreprise du Groupe Fadoul chargée de l’exécution de ladite opération de déboisement.
Selon le coordonnateur du PDIS M. Bonzi, le déboisement de la cuvette du barrage de Samendéni est l’une des nombreuses activités du Programme de développement intégré de la vallée de Samendéni.
Il poursuit que s’ils ont tenu à lancer solennellement et publiquement cette activité, c’est parce qu’elle implique beaucoup d’acteurs et de nombreuses populations de la zone du programme.
« Aussi, l’un des objectifs majeurs de la cérémonie, a indiqué le coordonnateur du PDIS c’est de porter l’information aux concernés, aux multiples acteurs concernés afin que chacun puisse prendre des dispositions pour jouer efficacement la partition qui est la sienne ».
D’autre part, le coordonnateur s’est adressé particulièrement aux partenaires que sont les délégués des villages concernés par ce déboisement afin que ces derniers les accompagnent dans la sensibilisation et l’information des populations qui sont situées actuellement dans la cuvette du barrage de Samendéni afin que tous ceux qui ont des champs, des hameaux de culture et des habitations puissent véritablement savoir que les choses sérieuses ont commencé et que chacun prenne les dispositions pour éviter des situations désagréables.
Même son de cloche pour le maire de la commune de Banzon, Yaya Traoré, qui a déclaré : « Le lancement du déboisement de la cuvette de Samendéni me va droit au cœur.
Nous souhaitons que le travail se passe très bien pour que nous ayons de l’eau en 2014 sur le site. Et que ceux qui sont sur le site du barrage qu’ils comprennent et laissent les travailleurs faire comme il se doit. Nous allons faire de notre mieux pour sensibiliser aussi les populations ».
Pour le ministre de l’Eau des Aménagements hydrauliques et de l’Assainissement, la cérémonie de déboisement de la cuvette de Samendéni est bien singulière car, elle marque le départ d’une opération qui peut être qualifiée de « mal nécessaire ».
Mais l’adage le dit « on ne peut pas faire des omelettes sans casser des œufs ». Pour Mme le ministre, il est bien vrai que ce déboisement donne des pincements de cœur, mais, cette opération est nécessaire pour préserver la qualité de l’eau qui va être stockée et permettre son exploitation rationnelle et efficiente.
Fort heureusement, le plan de gestion environnemental et social du PDIS prévoit des mesures d’atténuation des effets néfastes que ce déboisement peut engendrer. Cette opération de déboisement est une source de revenu pour le trésor public.
Au total, 4 251 870 arbres toutes espèces confondues vont être coupés sur une aire de 12 000 ha.
Parmi ces espèces, environ 2000 vergers sont concernés. Le déboisement fournira 469 820,16 m3 de bois répartis comme suit : * le Bois d’œuvre 5 %. Ce bois est utilisé pour la confection des planches, basting, chevron, etc. * le bois de service 10 %. Il est utilisé comme fourche et perche. * le bois de chauffe 80 %, * le charbon de bois 5 %.
Plus de 3 milliards de F CFA de recettes sont attendus dans la vente de ces produits au profit du trésor public. Cette opération de déboisement va créer des emplois temporaires pour aides tronçonneuses, des commis, des chauffeurs et ramasseurs de bois. Le PDIS va procéder par la suite à une plantation d’arbres de compensation sur d’autres sites de la zone.
Une opération qui implique plusieurs ministères
L’opération de déboisement et ses mesures d’atténuation impliquent plusieurs départements ministériels : Le département en charge de l’Eau assurant la tutelle technique du PDIS pour la coordination générale, le département en charge de l’Environnement pour le suivi et le contrôle technique des opération de déboisement, de valorisation du bois et de reboisement, le département en charge de l’Administration du territoire pour assurer l’implication et préserver les intérêts des collectivités territoriales concernées et enfin le département en charge des Finances pour garantir la gestion efficiente des dépenses et recettes liées à la valorisation du bois.
Ladite opération de déboisement qui va durer deux ans est confiée à l’entreprise Fadoul. Déjà, celle-ci a déployé sur le site des scieurs venus de Côte d’Ivoire pétris d’expériences pour ce travail. Et au fur et à mesure, ces scieurs ont formé à leur tour leurs frères burkinabè pour la relève. A ce propos, Georges Fadoul Ouédraogo responsable de l’entreprise a dit :
« On mettra toutes les équipes nécessaires car notre souhait est qu’on puisse terminer l’opération avant la mise en eau prévue pour 2014.
Au début de la construction du barrage j’étais là et je suis toujours là, le barrage de Samendéni est très important pour la zone. Il a été lancé en 2008 par le président du Burkina Faso Blaise Compaoré. C’est un grand projet.
Aujourd’hui, comme je l’ai dit la dernière fois, tous les éléments sont réunis pour pouvoir démarrer ; vous avez remarqué que la fondation est déjà terminée ; c’est un travail très important qui a été fait. Maintenant c’est la digue, la technique est bien maîtrisée. On fera tout pour rattraper le retard, ce temps qu’on a perdu pour autre chose. Il va y avoir des équipes de nuit et de jour qui vont travailler 24 h sur 24h ».
Après cette cérémonie de lancement du déboisement de la cuvette, Mme le ministre et la délégation qui l’a accompagnée ont pu visiter des réalisations déjà faites sur le site du barrage en construction. Elle a reçu des réponses d’éclaircissement sur certains aspects techniques de la part des techniciens de ce barrage et aussi du coordonnateur du programme.
