OUAGADOUGOU - L`ambassadeur du Burkina Faso en France, Joseph Paré, mis en cause pour sa gestion lorsqu`il était ministre de l`Education, a demandé à être relevé de ses fonctions, a indiqué lundi le
ministre des Affaires étrangères, Djibrill Bassolé.
"J`ai reçu une copie de la lettre que l`ambassadeur Paré a adressé au
président Blaise Compaoré pour demander à être déchargé de ses fonctions pour
répondre aux conclusions du rapport de l`ASCE", l`Autorité supérieure de
contrôle d`Etat, gendarme de la lutte contre la corruption, a déclaré à l`AFP
le ministre bukinabè.
Joseph Paré avait été mis en cause par l`ASCE dans son dernier rapport, qui
évoquait des détournements pour un montant de 249 millions de FCFA (environ
380.000 euros) lorsqu`il était ministre de l`Education secondaire et de
l`Enseignement supérieur, de 2008 à 2011.
Jeudi dernier, le Premier ministre Luc Adolphe Tiao avait affirmé sa
détermination à "traquer" les fonctionnaires "délinquants" de ce pays pauvre
d`Afrique de l`Ouest, que les organisations anti-corruption accusent de ne pas
agir contre les auteurs de détournements de fonds publics.
Le Premier ministre a ordonné à l`Autorité supérieure de lui fournir "dans
un délai de dix jours", la liste des personnes identifiées dans ses rapports
comme "responsables de fautes lourdes de gestion ou de détournement de deniers
publics" pour un examen en conseil des ministres "au plus tard" en octobre.
M. Tiao a en outre enjoint tous les ministères et institutions du pays à
prendre des sanctions à lencontre de tous les fonctionnaires "fautifs". Il a
aussi demandé à la justice de "traiter" "avant fin juin 2013", "tous les
dossiers de mauvaises gestions des deniers publics".
La corruption, la fraude et le détournement de fonds publics sont des maux
régulièrement dénoncés au Burkina Faso par le Réseau de lutte anti-corruption,
une ONG locale.
Dans son rapport 2011, Transparency international a classé le Burkina Faso
au 100e rang pour son niveau de corruption, sur 183 pays.