Une délégation de la région de Wallonie de la Belgique, conduite par le ministre wallon de l’Environnement, de l’Aménagement du territoire et de la mobilité, Philippe Henry, a visité les 2 et 3 mars 2013, les réalisations financées par le projet « Fast start Wallonie » dans les régions du Centre, du Plateau central et du Centre-Nord. Ce sont les actions menées par l’association Tiipaalga et le Centre national de semences forestières (CNSF) qui ont été les pôles d’attraction de la délégation.
C’est la parcelle de mise en défens de Komnogo, village de la commune rurale de Zitenga dans la région du Plateau central qui a accueilli tout d’abord, ce samedi 2 mars 2013, la délégation de la région de Wallonie de la Belgique, dirigée par le ministre wallon de l’Environnement, de l’Aménagement du territoire et de la mobilité, Philippe Henry. Guidée par le ministre burkinabè en charge de l’Environnement, Salif Ouédraogo, la délégation belge a constaté cette aire protégée avant de se rendre dans le village de Dayagretenga dans la même commune pour visiter le projet « Foyer trois pierres amélioré au Burkina Faso » de l’association Tiipaalga. Là, les animateurs du projet ont présenté aux Belges les matériaux de construction de ce genre de foyer. Il est fabriqué à base du banco et de bouses mélangés avec de l’herbe sèche. Ces femmes ont également réalisé une démonstration de la construction sur place. La mission de Wallonie a aussi constaté de visu l’utilisation de ces outils de cuisine dans les ménages et échangé avec les bénéficiaires sur leur utilité. Pour les utilisateurs, le foyer traditionnel gaspille plus de bois et expose les enfants à des brûlures. Par contre, le foyer trois amélioré permet, de leur avis, à économiser du bois et de gagner en temps, au regard de sa bonne capacité thermique. Le point de chute de cette journée a été la visite du Centre d’accueil écologique et de formation du Gampéla dans la commune rurale de Saaba, à une quinzaine de kilomètres de Ouagadougou. Créé en 2006 par l’association Tiipaalga, le centre a une capacité d’accueil de 30 personnes. Le ministre wallon en charge de l’Environnement a apprécié ces réalisations. « Notre relation avec le Burkina Faso est au beau fixe, c’est pourquoi nous avons choisi ce pays pour venir toucher du doigt les résultats concrets de nos actions. Nous avons constaté des réalisations pratiques qui permettent à des milliers de familles d’améliorer leurs conditions de vie », a-t-il souligné.
« Des réalisations impressionnantes »
Cela permet également, à son sens, de diminuer conséquemment, la consommation du bois. Pour M. Henry, ces actions se font dans le cadre du projet Fast Start qui est une application à court terme, de soutien par rapport aux changements climatiques. Le ministre de l’Environnement et du Développement durable du Burkina Faso, Salif Ouédraogo, s’est dit satisfait de cette visite. « Nous sommes là pour accompagner les partenaires belges sur le terrain. Nous tenons à traduire notre gratitude à la délégation belge. Nous avons été émerveillé, parce que nous avons vu des expériences de conservation et de génération de la nature que des familles ont pris en main pour revaloriser un espace en y plantant des arbres et à y pratiquer une technique moderne de culture comme le zaï. Nous pensons que ce sont des efforts qu’il faut encourager », a-t-il relevé. Il a noté que le second projet magnifique est celui du foyer trois pierres amélioré. « Nous devrons multiplier ce genre d’expérience pour préserver la nature en limitant la coupe abusive du bois, partant l’avancée du dessert », a mentionné le ministre Ouédraogo. La présidente de l’association Tiipaalga, Franziska Kaguembègaba/Müller, a déclaré que leur structure œuvre depuis dix ans au Burkina Faso, à améliorer les conditions de vie des ménages en milieu rural. Ce, à travers la restauration des sols et de la végétation. Les hôtes ont entamé la deuxième journée de leur tournée par le Centre national de semences forestières (CNSF) à Ouagadougou. Là, les salles de conservation des semences, le laboratoire et la pépinière ont été parcourus. Ils ont aussi eu droit à une brève présentation du centre qui est créé en 1983 avec pour mission de contribuer à la lutte contre la désertification et à la reconstitution du couvert végétal. Une plantation d’arbres par les deux ministres et la signature dans le livre d’or du CNSF, ont mis fin à cette étape. Le cap est ensuite mis sur Louda, village situé à une dizaine de Kaya, dans le Centre-Nord. Là, c’est la plantation de Acacia senegal, communément appelé gommier qui a été inspectée. Après une visite guidée de cette gommeraie de 10 hectares (ha) plantée en 1997 et la démonstration de récolte de la gomme, les visiteurs ont échangé avec les producteurs. Il ressort de ces échanges que la filière n’est pas organisée. Toute chose qui entrave la commercialisation de ses produits. Séance tenante, le ministre Salif Ouédraogo a rassuré les producteurs du soutien de son département. La dernière étape de la tournée a été le village de Sanrgho, à 20 km au Nord de Kaya. Dans cette localité, c’est la station expérimentale de deux vergers à graines de clones de Acacia senegal qui a été le pôle d’attraction de la délégation. Elle a ainsi sillonné le premier verger d’une superficie de 1,40 ha, créé en 2004 comportant 49 clones en 18 blocs et le second d’une superficie de 2,60 ha, créé en 2009 avec 100 clones en 16 blocs. A l’issue de cette deuxième journée, le ministre burkinabè en charge de l’Environnement, a estimé que les réalisations sont encourageantes. Le ministre wallon a également émis l’engagement de transmettre ce qu’il a pu observer comme résultats qui l’ont impressionné, à sa région, afin de poursuivre le partenariat dans la lutte contre le changement climatique.
