Parmi la délégation burkinabè qui a fait le déplacement en Afrique du Sud pour supporter les Etalons figurait le président d’honneur de l’Union nationale des supporters des Etalons (UNSE), le député Mahamadi Lamine Kouanda. CAN au cours de laquelle, faut-il le rappeler, les poulains de Paul Put ont été classés pour la première fois vice-champions d’Afrique. De retour au pays, l’ancien président de l’Etoile filante de Ouagadougou (EFO) retrace dans les lignes qui suivent les moments inoubliables qu’il a vécus pendant la compétition. Une compétition qui a été positive sur les plans footballistique, relationnel et marketing, selon lui.
« Le Pays » : Vous faisiez partie de la délégation burkinabè qui s’est rendue en Afrique du Sud pendant la Coupe d’Afrique des nations. Comment avez-vous vécu ces moments et quel bilan faites-vous de cette CAN ?
Mahamadi Lamine Kouanda : J’ai vécu des moments inoubliables en Afrique du Sud. C’était des moments de joie que j’ai jamais connus depuis que j’ai commencé à assister à des phases finales de la CAN. Pour ce qui est du bilan, je dirai qu’il a été très positif sur les plans footballistique, relationnel et marketing. D’abord sur le plan du football, on se souvient qu’à la CAN 2012, parmi les 16 équipes qui étaient qualifiées pour les phases finales, les Etalons ont été classés derniers. Et cette année, ils sont partis, sans tambour ni trompette, et ont été accueillis en héros à leur retour, vice-champions de l’Afrique. Etre vice-champions pour la toute première fois de la CAN est un résultat très positif et nous ne pouvons que féliciter les joueurs pour cet exploit et les encourager à continuer dans cette dynamique pour nous ramener la coupe en 2015.
Selon vous, qu’est-ce qui a fait la force des Etalons à la CAN 2013 ? Comment ont-ils fait pour passer de la dernière place à la deuxième en l’espace d’une année ?
L’exploit des Etalons au cours de la dernière compétition est dû à l’unité non seulement au sein des joueurs mais aussi au niveau des supporters, du staff et du peuple burkinabè. Une unité qui a été rendue possible par le ministre des Sports et des loisirs, Yacouba Ouédraogo, qui a travaillé à supprimer les clivages qu’il y avait. C’est la seule CAN à laquelle j’ai participé depuis 1992, année où j’ai commencé à participer à des phases finales de CAN, où il n’y a pas eu de bagarres entre les supporters ni de plaintes. Ils ont été bien traités et ont eu plus que ce qu’ils espéraient. Même à Nelspruit, toute la population, avec à sa tête le maire, était unie derrière l’équipe burkinabè. Nous sommes en train de voir comment toucher les autorités compétentes pour conserver l’amitié avec la population de Nelspruit. Nous envisageons même un jumelage.
Qu’en est-il du bilan au niveau relationnel dont vous avez parlé ?
A ce niveau, depuis les 12 CAN auxquelles j’ai assisté, c’est la première fois que j’ai pu bien côtoyer le président de la Confédération africaine du football, Issa Hayatou. C’est un monsieur que j’ai rencontré pour la première fois en 1992 lors de la CAN au Sénégal. Après cela, nous avons renforcé nos relations pendant la compétition de 1998 qui s’est déroulée ici au Burkina. L’Afrique du Sud a vu vraiment la confirmation de nos relations et l’amour que le président de la CAF a pour le Burkina Faso. Je profite de vos colonnes pour le remercier devant Dieu et son ami Blaise Compaoré pour tout ce qu’il a fait pour les Burkinabè.
Quelle a été sa réaction lorsqu’en demi-finale, l’arbitre décrié, Slim Jedidi, a expulsé Jonathan Pitroïpa et refusé le but de Préjuce Nacoulma ?
Le président Hayatou n’a pas pu assister au match de la demi-finale qui a opposé notre pays au Ghana. Il n’est pas venu au terrain mais il a sans doute suivi le match à la télévision. Je confie qu’en dehors de la finale, sur les 5 matches que le Burkina a joués lors de la CAN, le président Hayatou en a suivi 3. Si on ajoute la finale, on comptabilise 4 matches. Toute chose qui est rare. C’est seulement pendant la demi-finale qu’il n’a pas pu faire le déplacement au stade. Mais c’est comme s’il était là. Pour répondre à votre question, lorsqu’on s’est vus le lendemain du match, il m’a traduit toute sa tristesse. Il m’a dit ceci : « Ce n’est pas moi qui juge les arbitres, mais en tant que président de la CAF, je suis déçu de cet arbitre. Comme les Burkinabè ont fait appel, je ferai tout pour corriger cette injustice ». Et effectivement, justice a été rendue à Jonathan Pitroïpa qui a disputé la finale contre le Nigéria. Le 26 février dernier, le président était l’invité de la chaîne française France 24. Pendant cette émission, il a félicité l’équipe burkinabè parce que c’est l’équipe qui l’a impressionné. Je souhaite qu’il soit réélu en mars prochain à la tête de la CAF. Et je souhaite que son prochain mandat soit un mandat de paix, de santé et de victoire pour l’Afrique.
Donc, vous supportez sa candidature ?
Bien sûr que oui. Et je ne suis pas le seul. Ils sont nombreux ces Africains qui veulent que Hayatou soit réélu à la tête de la CAF parce qu’ils savent que c’est un monsieur qui fait beaucoup pour l’Afrique.
Vous avez également parlé de bilan positif sur le plan marketing. Pouvez-vous nous expliquer cela davantage ?
Sur ce plan, je veux parler du nombre d’écharpes que j’ai pu vendre et distribuer au cours de la CAN. L’idée de fabriquer une écharpe aux couleurs du drapeau du Burkina m’est venue en 2010 au cours de la compétition en Angola. J’ai constaté à l’époque que tous les pays participants avaient des écharpes, sauf le Burkina Faso. En tant que Burkinabè, j’avais honte. C’est là que j’ai pris la décision d’en fabriquer en 2012 et en 2013. Avec le soutien des autorités, nous en avons fabriqué et vendu en quantité.
Les Etalons, à leur retour, ont été reçus par le président Blaise Compaoré. Vous y étiez et vous avez remis un cadeau au président. De quel cadeau s’agissait-il ?
C’est un Etalon avec un ballon argenté que j’ai remis à Blaise Compaoré au nom des supporters des Etalons. Normalement, ce cadeau, en dehors de Blaise Compaoré, du président Hayatou et du Mogho Naaba, ne doit pas être donné à quelqu’un. C’est un présent que le président du Faso a bien apprécié et cela m’a fait énormément plaisir