Un groupe de militants du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, parti au pouvoir) opposé à la députée Saran Séré Sérémé, candidate à sa propre succession, a mis le feu à son domicile, le 13 septembre à Tougan (nord-ouest) et forcer la police à libérer des personnes interpelées, a appris l’AIB ce matin.
Des militants du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, parti au pouvoir) de la province du Sourou, ont attaqué le domicile de Saran Séré Sérémé pour exprimer leur désapprobation suite à sa désignation comme candidate du parti aux élections législatives du 2 décembre prochain.
Dans leurs colères, ils auraient molestées des femmes. Le lendemain, ils auraient aussi forcé la police à libérer les personnes interpelées la veille.
Au domicile de Mme Séré Sérémé, les manifestants ont mis le feu à la maison de et saccagé trois motos trouvées sur place, a confié notre correspondant vivant dans la localité.
De son témoignage, aucun matériel de la maison n’a pu être récupéré. « Le feu a tout consumé jusqu’aux tôles, ne laissant que des murs lézardés »a-t-il dit.
Ces manifestants réclament le retrait de la candidature de Saran Séré Sérémé présélectionnée le 26 août par un collège d’appréciation des candidats du CDP aux élections prochaines.
Dès le 7 septembre 2012, un groupe de jeunes conduit par Zerbo Hamidou avait manifesté pour exiger le retrait du nom Séré/Saran Sérémé sur la liste des candidats. Selon ces jeunes, la députée « n’a pas répondu » à leurs attentes et « a montré ses limites » au terme des deux mandats à l’Assemblée Nationale.
Mais un autre groupe favorable à la députée et conduit par Simboro Issouf, a organisé une marche pour la soutenir. Dès 8 heures le 13 septembre, les participants parmi lesquels de nombreuses femmes, avaient pris d’assaut le siège provincial du CDP.
Ils ont emprunté la voie qui mène au Square puis ont rejoint la route de Bobo Dioulasso. Mais ils ont été stoppés au niveau de la voie menant au Centre médical, par un groupe hostile à la députée.
« Armés de bâtons, de fouets et de gourdins (ils) se sont rués sur nous et c’était le sauve qui peut », a confié un témoin anonyme.
Selon ce témoin, les hommes ont pu fuir, mais de nombreuses femmes ont été passées à tabac.
De jeunes de la commune de Di, arrivés en retard pour appuyer la marche pro-Sérémé, ont fait un tour de ville, faisant vrombir leurs motos et accentuant la colère des anti-Sérémé qui n’ont plus hésité à aller mettre le feu chez l’élue.
Le lendemain 14 septembre, les anti-Sérémé ont dirigé leur colère contre la police, après l’interpellation de leurs camarades, suite au mouvement de la veille. La police aurait finalement cédé en libérant les détenus, pour éviter l’affrontement entre les manifestants et les agents locaux renforcés par des éléments de la police anti-émeute.
Après deux mandats, Saran Séré Sérémé est candidate pressentie au compte du CDP, le plus grand parti du pays, souvent confronté à des problèmes de leadership.
Pour minimiser ces difficultés, le parti du président Compaoré à mis en place un collège d’appréciation des candidats et édicter des critères de présélection. Ces dispositions n’ont cependant pas empêché des marches de protestations contre tel ou tel candidat pressenti, dans plusieurs localités, dont Gourcy.
Voici une liste non officielle des candidats présélectionnés dans la province du Sourou dans la perspective des élections législatives du 2 décembre 2012.
