Dans le cadre de la promotion de la gestion durable des ressources naturelles à travers les techniques de conservation des aires cultivables, African conservation tillage(ACT), une ONG intervenant dans l’agriculture, organise du 25 au 28 février 2013 à Ouagadougou un certains nombre d’activités. Le mardi 26 février, elle a organisé une visite de terrain dans le village de Ylou (Province du Bam )afin de voir de visu les techniques de conservation utilisé par certains agriculteurs pour accroitre leurs productions suivie d’une table ronde à Ouagadougou.
Un terrain autrefois latéritique est devenu de nos jours verdoyant. Ce terrain c’est celui de M.Zacharia Guira qui a reçu la visite des acteurs de African conservation tillage(ACT). La technique de récupération utilisée est la pratique des demi-lunes et le Zai. En effet, le Zaï, les demi-lunes sont utilisés pour une exploitation optimale des terres à faible fertilité et de rétention d’eau .La demi-lune est le faite de creuser un trou de 2m de rayon et 15 à 20 m de profondeur. La terre recueillie est mélangée avec de la fumure organique. Selon M . Guira, il a commencé cette pratique en 2009 avec 180 demi-lunes et il a actuellement 260 demi-lunes creusées sur un terrain de 4 ha. « Le résultat est immédiat. Par exemple en 2011 malgré la mauvaise pluviométrie, ma production agricole a été bonne » a-t-il déclaré. « Chaque deux ans, je renouvelle les demi-lunes » a confié le producteur. Pour ce qui concerne le zai , il s’agit de petites demi-lunes d’une dimension de 20 à 25 cm. Un autre champ visité est celui de Harouna Sawadogo. Ce producteur, lui, utilise la technique de paillage, qui consiste à laisser les tiges dans le champ après les récoltes jusqu’à la saison pluvieuse prochaine. Ces tiges serviront de résidus de culture qui fertilisent le sol. De part son rendement a-t-il indiqué, ces voisins de champ ont adopté cette technique.
Un cadre d’échange
De retour à Ouagadougou, ACT a tenu une table ronde sur le thème « relever le défi de l’insécurité alimentaire : l’Afrique peut-elle se nourrir ? ». Le ministre de l’Agriculture et de la Sécurité Alimentaire Mahama Zoungrana a travers son intervention a décliné certaines actions du gouvernement en matière de politique agricole. Il s’agit entre autres de l’adoption et la mise en œuvre de la Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement Durable (SCADD) pour la période 2011-2015. Tout récemment le Burkina s’est engagé avec les pays du G8 à travers la Nouvelle alliance pour la sécurité alimentaire et la nutrition à accroître les investissements agricoles par une meilleure implication du secteur privé. « Dans cette alliance, ce sont 1 600 000 burkinabè qui sortiront de la pauvreté à l’horizon 2022 » a-t-il souligné. A cela s’ajoute l’adoption en juin 2008 d’un plan d’urgence pour la réalisation de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Ce plan se traduit par l’intensification et la diversification des productions agricoles à travers la maîtrise de l’eau pour l’irrigation, la promotion de l’utilisation accrue de la fumure organique et des engrais chimiques et l’accès aux équipements agricoles (charrues à traction animale, tracteurs, motopompes).La table ronde a vu l’intervention du professeur Paul Mapfumo de l’Université de Hararé au Zimbabwé, de Seydou Ouédraogo de l’organisation des producteurs du Burkina.