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Sidwaya N° 7365 du 27/2/2013

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42e Sommet ordinaire de la CEDEAO à Yamoussoukro : Haro sur les discours, place à l’action contre le terrorisme
Publié le jeudi 28 fevrier 2013   |  Sidwaya


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© aOuaga.com par A. Ouedraogo
Audience du chef de l’État : SEM Blaise compaoré reçoit Mr Guillaume Soro
Jeudi 27 septembre 2012. Présidence.


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La 42e session ordinaire de la conférence au sommet de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à laquelle participe le président du Faso, Blaise Compaoré, a débuté le mercredi 27 février 2013 à Yamoussoukro, capitale politique ivoirienne. Les crises politico-sécuritaires au Mali et en Guinée-Bissau ont constitué l’essentiel des échanges entre les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Organisation. Ceux-ci ont évalué la situation actuelle dans les deux pays et examiné le rapport annuel 2012 du président de la Commission de la CEDEAO, Kadré Désiré Ouédraogo.

« La paix, la sécurité et la stabilité dans l’espace de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) conditionnent la viabilité de nos Etats membres et constituent de ce fait un fondement solide pour tout développement. » C’est en ces termes que le président de la Commission de la CEDEAO, Kadré Désiré Ouédraogo a planté le décor de la 42e session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’organisation, le 27 février 2013. M. Kadré a souligné l’importance du respect des principes démocratiques, de bonne gouvernance, des droits de l’homme et de l’état de droit dans le développement durable de l’espace ouest-africain. Cela justifie, a-t-il poursuivi, la dénonciation et les actions menées par la CEDEAO contre les tentatives de déstabilisation de l’ordre constitutionnel en Guinée-Bissau et au Mali. Il est ressorti de ses propos que la détermination de la communauté n’a pas fléchi pour assurer, d’une part, la restauration de l’ordre constitutionnel et d’autre part, faire face aux menaces terroristes et islamistes. En témoignent, selon lui, les progrès enregistrés dans les processus de gestion et de sorties de crises dans les pays concernés. Le président de la Commission de la CEDEAO a saisi l’occasion pour saluer toutes les personnes physiques ou morales qui se sont investies dans la résolution des crises, notamment le président en exercice de la Conférence des chefs d’Etat, le président Alassane Dramane Ouattara et le président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, médiateur de la CEDEAO pour la crise malienne. M. Ouédraogo a également salué les efforts du président nigérian Good Luck Jonathan, président du groupe de contact régional sur la Guinée-Bissau. Concernant le Mali, Kadré Désiré Ouédraogo s’est félicité « de l’élan formidable de solidarité qui s’est manifesté et qui nous permet de constater aujourd’hui la libération des villes initialement assiégées. »

Le front, là où les soldats maliens sont attendus

Il a salué la mémoire des soldats de la Mission internationale de soutien au Mali (MISMA) qui ont perdu la vie. Moment d’émotion que celui de l’intervention du président tchadien, Idriss Deby Itno, invité consécutivement à la CEDEAO, pour la deuxième fois au sommet des chefs d’Etat. En effet, celui-ci a fermement condamné les attaques terroristes au Mali et interpellé ses pairs à rester fermes dans leur détermination à lutter contre ce qu’il a qualifié de « guerre pernicieuse » menée par les djihadistes dans le massif des Ifoghas, dans l’extrême Nord du Mali. Pour lui, la CEDEAO doit prendre ses responsabilités face à l’histoire pour neutraliser les terroristes et sécuriser le Nord-Mali. « L’heure n’est plus aux discours, mais à l’action », a martelé le président Deby dont le pays, avec 2000 soldats envoyés au front, détient le plus fort contingent déployé dans le cadre du soutien à la paix au Mali. Idriss Deby a souhaité plus de célérité dans les actions de la CEDEAO contre ceux qu’il a appelés « les illuminés islamistes », avant d’affirmer la nécessité de transformer la MISMA en force de maintien de la paix sous mandat onusien dans le Nord-Mali. Dans un langage direct, il a rappelé aux soldats maliens que leur place se trouve au front pour combattre les terroristes, tout en saluant leur implication dans le retour à la paix et à l’intégrité territoriale. « C’est là que vous êtes attendus ! », a déclaré Idriss Deby Itno à leur adresse. Et d’exprimer sa reconnaissance à son homologue du Burundi, Pierre Nkurunziza venu aussi à cette 42e session, pour sa décision de participer aux efforts de la MISMA en envoyant un détachement d’environ 800 hommes.
Les intervenants ont tous reconnu le soutien significatif de la France dans le processus de pacification du septentrion malien. L’argent étant le nerf de la guerre, le président de la Commission a traduit sa gratitude pour les engagements pris à l’occasion de la conférence des donateurs le 29 janvier dernier à Addis Abeba, en Ethiopie. « Ces engagements traduisent incontestablement notre volonté commune de soutenir durablement les opérations de la MISMA et les forces de défense et de sécurité du Mali pour la sécurisation de sa partie Nord et la lutte contre le narco terrorisme dans la zone sahélo-saharienne », a indiqué Kadré Desiré Ouédraogo.
En ce qui concerne l’évolution de la situation en Guinée-Bissau, il s’est réjoui de la mise en œuvre du processus de retour à l’ordre constitutionnel rendu possible grâce à l’esprit de solidarité des chefs d’Etat et de l’accompagnement de la communauté internationale. A entendre le président de la Commission de la CEDEAO « avec l’expiration de la période de transition telle qu’elle était fixée au Mali et en Guinée- Bissau, les enjeux des élections attendues au cours de cette année sont donc importants pour la consécration définitive du retour à la normalité constitutionnelle ». Dans le registre de la bonne gouvernance et de la consolidation de la démocratie, il a attiré l’attention des chefs d’Etat sur l’intérêt majeur des échéances électorales au Togo et en Guinée, et formulé le vœu que toutes ces élections se déroulent dans un climat apaisé.

6,9% de croissance dans la Communauté en 2012

Au-delà de ces enjeux électoraux associés aux menaces sécuritaires, les questions liées aux défis économiques, énergétiques, climatiques et alimentaires restent une préoccupation pour la CEDEAO. Pour les relever, le président de la commission a préconisé une mutualisation des efforts des Etats membres dans la mise en œuvre des programmes communautaires. L’organisation, à son avis, doit redoubler d’effort pour accélérer l’avènement d’une Afrique de l’Ouest développée, intégrée et compétitive. Des politiques macroéconomiques saines, une intégration forte du marché monétaire et financier, l’accroissement des capacités de résilience des économies et le renouvellement des engagements pour la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement sont, entre autres, les remèdes qui ont été proposés dans ce sens. En dépit des nombreux défis auxquels fait face la zone, le président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara, président de la Conférence des chefs d’Etat de la CEDEAO a affiché un relatif optimisme. « Nos actions en cours convergent de manière irréversible vers une harmonisation de nos politiques sectorielles et confirment les bonnes perspectives de croissance de notre sous-région avec un taux de croissance de 6, 9% en 2012 contre 5,9% en 2011 », a-t-il affirmé. M. Ouattara a noté l’achèvement du marché commun comme faisant partie des priorités de l’agenda régional de développement et d’intégration et dont quelques acquis sont la réalisation ou la réhabilitation d’infrastructures d’interconnexion routières ferroviaires, électriques et énergétiques. Il a relevé le travail abattu par la commission de la CEDEAO dans ce cadre et a mis en exergue l’importance du secteur privé régional dans la croissance économique. Pour le président ivoirien, beaucoup reste à faire pour accroître la compétitivité régionale. Cependant, la zone riche de son potentiel de ressources et de sa force de création et de travail peut, a-t-il assuré, réussir le pari de l’industrialisation et de la transformation des matières premières. « La paix et la stabilité sont indispensables pour tirer les dividendes de nos actions et poursuivre l’œuvre de construction communautaire », a fait savoir le président Ouattara. Cela justifie la mobilisation des chefs d’Etat durant onze mois pour restaurer l’ordre constitutionnel au Mali et en Guinée-Bissau. Il a salué les efforts des partenaires de la Communauté dans la quête de la paix dans les deux pays. Quelques-uns d’entre eux, à savoir le Royaume du Maroc et le représentant spécial de l’ONU en Afrique de l’Ouest sont venus témoigner leur soutien à l’organisation dans la lutte contre le terrorisme.

Séraphine SOME/MILLOGO
Envoyée spéciale à Yamoussokro
Some.seraphine@yahoo.fr

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