Des filles qui piquent une crise, s’agitent violemment, puis s’évanouissent en plein cours ! Depuis quelques années maintenant, ce phénomène paranormal est devenu fréquent dans les établissements scolaires du Burkina Faso. Que ce soit à Ouagadougou, Orodara, Gaoua, Bobo-Dioulasso ou encore à Banfora pour ne citer que ceux-ci, de nombreux lycées, publics comme privés, ont déjà enregistré leurs lots de filles ayant perdu connaissance dans les salles de classe. Rien que jeudi dernier (21 février 2013), cinq jeunes filles régulièrement inscrites au lycée provincial « Le Bafudji » de Gaoua, sont venues allonger la liste des victimes de ce mal mystérieux. A en croire les témoins, certaines d’entre elles se sont d’abord violemment débattues, avant d’être difficilement immobilisées. Les filles auraient par ailleurs tenu des propos tels que « elle arrive », « la voilà » ... comme pour signaler la présence de tierces personnes, pourtant invisibles par les autres.
Le jeudi 7 février 2013 (encore un jeudi !), soit deux semaines seulement plus tôt, c’est dans le Kénédougou, précisément au lycée provincial « Diongolo Traoré » de Orodara, que le phénomène avait fait son apparition. Selon notre correspondant sur place, c’est la psychose qui régnait ce jour-là dans ledit établissement. « Les membres de l’administration et les élèves ne savaient plus à quel saint se vouer. L’on a dénombré environ une dizaine de filles qui ont été touchées par des crises hystériques. Le spectacle était désolant et chacun y allait de son commentaire », rapportait-il. L’année dernière, dans un lycée de Bobo-Dioulasso, les filles qui entraient en transe avant de perdre connaissance, parlaient d’un certain « Bachirou » que personne d’autre qu’elles ne voyaient. Qu’est-ce qui explique donc tous ces évanouissements à répétition ? Pourquoi sont-ce seulement des filles qui sont touchées ? Et pourquoi cela se passe-t-il uniquement dans les établissements secondaires ?
Les interrogations sur le sujet ne manquent pas, et jusqu’à présent, nul n’est arrivé à fournir une explication rationnelle sur l’origine du phénomène. Dans les centres de santé où les victimes sont évacuées, on fait plutôt allusion à « la panique » ou encore à « une trop forte pression des études », subie par les filles en classe. Si tel est le cas, pourquoi alors les garçons n’en sont pas atteints ? D’autres personnes, plus superstitieuses celles-là, pensent plutôt que les lieux où sont érigés ces établissements scolaires sont hantés par des forces surnaturelles. A croire donc que de tout ce que le pays compte comme écoles, centres de formation et universités, seuls les lycées sont construits sur des sites hantés ! Où est la vérité ? Les fondateurs d’établissements quant à eux, tiennent leur bouc émissaire : il s’agirait d’attaques mystiques, orchestrées par les promoteurs concurrents, qui voudraient par tous les moyens, salir leur réputation. Les tenants de cette vision témoignent avoir remarqué matinalement, devant leurs établissements, les jours précédant la « valse » des filles, des sacrifices bizarres. S’agit-il donc d’un simple jeu de concurrence ? Beaucoup voudraient bien le croire.
Il a été révélé par exemple qu’une des filles évanouie dans un lycée de Bobo faisait un début d’asthme, après diagnostic. Ce qui est certain, c’est qu’il existe bel et bien une explication au fait que des filles s’évanouissent régulièrement dans les lycées. Même si aucune perte en vie humaine n’a encore été enregistrée, il est souhaitable que l’Etat se penche sérieusement sur la question, car jusqu’à présent, aucune autorité ne s’est officiellement prononcée sur le phénomène. Sans verser dans le pessimisme, est-ce que ces évanouissements ne sont pas un signe avant-coureur de quelque chose de plus grave ? En tout état de cause, il faut prendre le phénomène très au sérieux et faire des recherches là-dessus. Il doit y avoir des spécialistes en la matière, qui pourraient se pencher sur la question et mener des investigations. Cela permettra peut-être de savoir si les types de constructions desdits établissements ou leur emplacement y sont pour quelque chose, ou bien si les filles touchées ont un problème commun de santé. Une telle démarche, à notre sens, serait à même d’apporter des explications claires et nettes sur la question, ce qui sera déjà un début de solution. Sinon, à vouloir laisser les supputations de toutes sortes prendre le dessus, l’on court le risque de créer une psychose générale dans les établissements. Déjà que certains d’entre eux ont vu leur réputation ternie, à cause de ce phénomène.