Le ministre de la Santé, Léné Sebgo, a procédé, le 22 février 2013 à Ouagadougou, au lancement du plan de renforcement de la prise en charge de la diarrhée chez les enfants de 0 à 5 ans avec les Sels de réhydratation orale (SRO) à faible osmolarité associés au zinc. Une initiative rendue possible grâce au soutien de partenaires canadiens tels que l’Initiative pour les micronutriments (MI), du gouvernement du Canada et la société minière Teck. Ce projet contribuera, selon les différents acteurs, à réduire la mortalité chez les enfants de moins de cinq ans.
« La diarrhée est une affection qui peut être mortelle si elle n’est pas soignée. Elle constitue un problème de santé publique dans la plupart des pays en voie de développement au regard des conséquences meurtrières qu’elle engendre chez les enfants de moins de cinq ans. Aussi, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime à 1,3 million le nombre annuel de décès liés à la diarrhée chez cette tranche d’âge, constituant ainsi 15% des décès dans ce groupe vulnérable », a déclaré le ministre de la Santé, Léné Sebgo. C’est conscient de ce fait que son département a mis en œuvre un plan de renforcement de la prise en charge de la diarrhée chez les enfants de 0 à 5 ans avec les Sels de réhydratation orale (SRO) à faible osmolarité associés au zinc. Un projet dénommé « Alliance zinc pour la santé des enfants » (ZACH). En la matière, le Burkina Faso a bénéficié du soutien de partenaires canadiens. Il s’agit notamment de l’Initiative pour les micronutriments (MI), du gouvernement du Canada et la société minière Teck. Ce plan a été officiellement lancé le 22 février dernier à Ouagadougou par le premier responsable du département en charge de la Santé, Léné Sebgo.
Le projet ZACH au Burkina Faso va permettre l’utilisation de supplément de zinc et de SRO pour traiter la diarrhée infantile. D’un coût d’environ 300 F CFA par traitement, cette solution réduit la gravité de la diarrhée, prévient de futures affections et sauve des vies d’enfants. L’objectif du projet est de traiter plus de sept millions de cas de diarrhée chez les enfants âgés de moins de 5 ans au cours des trois prochaines années. Cela, tout en formant des agents de santé et du personnel soignant dans la prise en charge adéquate de la diarrhée grâce au zinc et au SRO. Le projet comporte un aspect communication pour le changement de comportement à travers la sensibilisation pour permettre à plus de parents, de professionnels de santé et aux membres de la communauté, de reconnaître l’importance de traiter la diarrhée par cette solution. Il est géré par le gouvernement du Burkina Faso avec l’appui de l’ACDI, de Teck et de MI. Pour assurer son succès, des mesures ont été prises par le gouvernement burkinabè, en l’occurrence l’inclusion du zinc et des SRO sur la liste des médicaments essentiels et l’adoption par le ministère de la Santé des recommandations de l’OMS et de l’UNICEF pour la prise en charge de la diarrhée chez l’enfant.
De l’avis du ministre de la Santé, la majorité des épisodes de diarrhées chez l’enfant causée par des germes sont intimement liés à l’insuffisance d’hygiène et d’assainissement dans l’environnement de l’enfant. « Malheureusement, la diarrhée est souvent perçue comme un phénomène normal et banalisé, n’impliquant pas un recours systématique aux soins », a-t-il souligné. Un constat mis en évidence par l’Enquête démographique et de santé (EDS) de 2010 dont les résultats montrent que plus de 50% des enfants souffrant de diarrhée n’ont pas bénéficié de traitement en milieu de soins ou de conseils de professionnels de santé. Parmi ceux qui ont bénéficié de traitement, un enfant sur 5 a eu accès aux SRO par voie orale et seulement 4 sur 1 000 ont eu accès au zinc. C’est au regard donc des évidences scientifiques selon lesquelles l’utilisation du SRO à faible osmolarité associé au zinc permettrait de réduire de 85% la mortalité liée à la diarrhée, que l’UNICEF et l’OMS ont recommandé depuis mai 2004, cette association dans la prise en charge de la diarrhée. Dans cette dynamique, le ministère de la Santé a élaboré et diffusé en 2007 des directives relatives à l’utilisation de l’association SRO et zinc dans la prise en charge de la diarrhée. Cependant, a noté le ministre, la majorité des enfants présentant des épisodes de diarrhée ne bénéficient pas de cette association systématique dans les formations sanitaires. Une situation qui s’explique, de son avis, par le coût élevé du zinc, les ruptures en comprimés de zinc dans les dépôts de vente de médicaments et la méconnaissance du nouveau protocole par les agents de santé, d’où l’élaboration du plan triennal de renforcement de l’utilisation du SRO à faible osmolarité associé au zinc pour le traitement curatif des diarrhées en 2012.