Avant de quitter le Burkina où elle était reçue depuis le 21 février dernier, la directrice générale de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture(UNESCO), Irina Bokova s’est entretenue avec les hommes de médias le 23 février dernier. Au cours de ce point de presse, elle a établi un bilan positif de son passage au Burkina et réaffirmé l’Afrique comme une priorité dans les actions de l’UNESCO. Mais avant, dans la matinée, Irina Bokova est allée à la découverte de l’une des merveilles culturelles du Burkina, à savoir le musée de l’eau de Loumbila.
Après deux jours marqués par son élévation au rang de commandeur national pour ses énormes actions en faveur de l’Afrique, Irina Bokova s’est réjouie de sa visite au Burkina qui, selon elle, est non seulement un exemple de stabilité mais aussi de développement. « Les concertations que j’ai eues avec les autorités m’ont convaincu d’une forte volonté politique pour un développement durable et équitable. Cependant, il y a beaucoup de défis notamment l’éducation et l’eau », a laissé entendre Irina Bokova. L’UNESCO soutient 5 grands programmes au Burkina qui englobent, l’éducation, les sciences exactes et naturelles, les sciences humaines et sociales, la culture, la communication et l’information. Ces programmes ont bénéficié entre 2008 et 2012, d’un financement de près de 377 millions de francs CFA. Selon elle, si le Burkina a connu des progrès dans la scolarisation au niveau primaire, il en est autrement pour le niveau secondaire surtout en ce qui concerne la scolarisation des filles. Dans ce sens, elle a affirmé que l’UNESCO renforcera son accompagnement aux centres d’enseignement féminins. Concernant la question de l’eau, Irina Bokova a déclaré avoir eu un entretien avec le ministre de l’Eau, des Aménagements hydrauliques et de l’Assainissement en vue d’évaluer les besoins d’assainissement et apporter un accompagnement. L’eau est une denrée indispensable et revêt des dimensions sociales et culturelles dans la superstructure africaine. C’est cette réalité que la directrice générale de l’UNESCO accompagnée du ministre des Enseignements secondaire et supérieur Moussa Ouattara, a découvert au musée de l’eau sis à Loumbila. L’eau symbole de vie, l’eau symbole de la cohésion sociale entre autres. Ce sont là quelques messages forts qui on accueilli les visiteurs extraordinaires. Des visiteurs qui ont eu droit a une visite guidée du directeur du musée, Alassane Samoura. Les techniques traditionnelles de la collecte de l’eau, son transport, son stockage dans les ménages et son prélèvement, ont été les différentes étapes de la randonnée dans les sources culturelles relatives à l’eau. Au terme de la visite, la directrice générale a déclaré que l’UNESCO non seulement apportera son accompagnement au musée mais aussi au gouvernement dans sa recherche d’une meilleure gestion de l’eau. Dans le registre de la préservation et de la promotion des patrimoines culturels, la directrice a déclaré que l’UNESCO enverra des experts pour se pencher sur la réserve de biodiversité du Burkina afin que ce patrimoine puisse être accepté sur le plan international. Laquelle réserve selon le ministre des Enseignements secondaire et supérieur est composée du parc W et du parc de la Pendjari. Il a aussi expliqué qu’un premier dossier avait été refusé pour insuffisance. A propos de la destruction et du pillage des patrimoines culturels à Tombouctou, Irina Bokova a déploré des actes barbares et a relevé qu’il est de la responsabilité de l’UNESCO de travailler à restaurer les sources culturelles et historiques de cette ville afin « de redonner la joie de vivre aux populations y vivant ». Créée le 4 novembre 1946, l’UNESCO a pour objectifs, entre autres, de contribuer au maintien de la paix à travers l’éducation, la science et la culture. Selon Irina Bokova son mandat est placé sous le signe de la paix. Et la poursuite des valeurs de la paix et de la tolérance seront au cœur d’une grande conférence internationale sur la paix prévue pour la fin mars en Angola .
Par Roger M. KABRE