L’avenir politique du Burkina Faso, le Cadre de réflexion et d’actions démocratiques (CADRe) s’en préoccupe. C’est du moins ce qui a été donné de noter ce jeudi 9 avril 2015 à Ouagadougou, au cours d’une conférence de presse. Dans ce sens, un forum autour du thème « Quelle relève politique dans un Burkina Faso post- insurrectionnel ? », est annoncé pour se tenir le 18 avril prochain.
Après l’insurrection réussie, le peuple insurgé doit, de l’avis des membres du CADRe, définitivement venir à bout du « système Blaise COMPAORE en pleine recomposition ». Au-delà, estime-t-on au CADRe, ce peuple mérite une nouvelle classe politique véritablement soucieuse du partage effectivement équitable des fruits de la croissance.
Et pour qu’il en soit, il faut un cadre de réflexions constructives. D’où le projet de forum dont le thème central se rapporte à la question de savoir « Quelle relève politique dans un Burkina Faso post- insurrectionnel ? ».
Attendus de toutes les provinces du pays, les participants à ce forum devront mener des débats qualitatifs sur les réelles et profondes aspirations du peuple burkinabè. Et les conclusions qui seront arrêtées à l’issue de ces débats seront, à en croire le Secrétaire exécutif du CADRe Hippolyte Domboué, « remises à l’ensemble des partis politiques ». Mieux, promet-il, « le CADRe se réserve le droit de mener des actions citoyennes quant à leur mise œuvre effective ».
Que d’actions d’éclats
La conférence de presse de ce jeudi 9 avril 2015 a également été l’occasion pour Hippolyte Domboué et ses « camarades » de donner leur lecture relativement à l’actualité politique. Une actualité marquée par la profusion d’activités politiques, par des velléités de plus en plus affichées de candidater aux élections à venir, mais aussi par des arrestations de personnalités et par le vote controversé du code électoral modifié à l’initiative du gouvernement de la Transition.
En ces faits marquants de l’actualité, les membres du CADRe disent voir des « actions d’éclats » qui sont en réalités « des luttes de positionnement pour les prochaines consultations électorales ». Ces « actions d’éclats », Hippolyte Domboué et ses « camarades » disent inviter « les masses populaires à ne pas se laisser divertir » par elles.
Il aurait fallu un tribunal spécial
Relativement aux controverses qui ont entouré le vote du code électoral nouveau, le CADRe, disent ses membres, l’Exécutif de la Transition aurait dû les éviter au peuple en mettant en branle bien avant, les mécanismes de reddition des comptes de la IVè République. Dans ce sens, précisent-ils, le président du Faso, en tant que « premier destinataire de tous les rapports de toutes les institutions de contrôle de l’Etat, par ailleurs Président du conseil supérieur de la magistrature », aurait dû « commencer par livrer ou faire livrer tous les dossiers qui dorment dans les tiroirs depuis l’ère Compaoré et constituer un tribunal spécial pour juger tous ceux qui se sont rendus coupables de malversations dans leur gestion, ou de crime de sang et poser ainsi les bases d’une bonne gouvernance. »
Du reste, Hippolyte Domboué et ses « camarades » disent être, à la fois intransigeants sur l’éradication de « l’impunité » et attachés « aux droits démocratiques acquis, au respect des libertés individuelles et collectives et de notre loi fondamentale ». Leur conviction à eux, c’est que « Le salut du peuple, le vrai, ne viendra que d’actions vigoureuses visant la liquidation complète et totale du système Compaoré ».