La Nouvelle alliance du Faso (NAFA) le parti dont le candidat est déjà connu, a rencontré le 10 avril 2015, les hommes de medias pour échanger avec eux sur l’évolution de l’actualité politique. Les membres du bureau exécutif de ce parti ont réaffirmé leur assurance par rapport à la candidature de Djibrill Bassolé en 2015, en dépit de la loi votée récemment par le Conseil national de la Transition et qui évoque l’inéligibilité de ceux qui ont soutenu l’article 37 de la Constitution. Pour le deuxième vice- président, Hama Dicko, Djibrill Bassolé sera candidat, parce que c’est Blaise Compaoré seul qui était initiateur du projet de révision de l’article 37. Juridiquement, il est le seul responsable, renchérit-il.
Pendant que leur président, Rasmané Ouédraogo a été interpellé et gardé pour l’instant à la police nationale, les autres membres du bureau exécutif national de la Nouvelle alliance du Faso (NAFA) ont donné de la voix au cours d’une conférence de presse animée le 10 avril 2015 au siège de leur parti. Il s’est agi pour eux de dénoncer ce qu’ils ont qualifié d’ « amendements suicidaires d’inéligibilité » et des manigances des autorités de la Transition sur leur parti dans le but, disent-ils de déstabiliser leur formation politique.
« Le MATDS veut étouffer le poussin dans l’œuf »
Pour le deuxième-vice président de la NAFA, Hama Dicko, il y a une volonté délibérée du pouvoir de la Transition, notamment du ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité d’étouffer le poussin dans l’œuf. Cela traduit un acharnement sur leur parti qui n’est vieux que de deux mois et signifie que leur candidat est un sérieux candidat, a-t-il laissé entendre. Ils ont déploré les arrestations de leurs militants aussi bien à Bobo-Dioulasso comme à Ouagadougou. « Ces interpellations et détentions arbitraires farouchement orchestrées contre les militants et responsables de notre parti sont humainement injustes, administrativement arbitraires et politiquement autocratiques », a dit le deuxième vice-président. Tout porte à croire que le MATDS regrette d’avoir signé l’existence du parti, a soutenu le 2e vice-president. Pour ce qui concerne la loi votée par le Conseil national de la Transition le 7 avril 2015 et qui consacre dans certaines dispositions l’inéligibilité, Hama Dicko estime que le fondement juridique : « Toute les personnes ayant soutenu un changement anticonstitutionnel qui porte atteinte au principe de l’alternance démocratique, notamment au principe de limitation du nombre de mandat présidentiel ayant conduit à une insurrection ou à un soulèvement populaire » contribue à rendre cette loi personnelle au lieu qu’elle soit impersonnelle. Pour lui, cette loi contient des éléments qui la rendent personnelle en ce sens que le terme « notamment » contribue à la rendre plus équivoque. « Djibrill Bassolé n’est pas concerné par cette loi. Il sera notre candidat s’il plaît à Dieu. Nous allons user des recours face au Conseil constitutionnel auquel nous avons foi ». Et de renchérir que le projet de révision de l’article 37 de la Constitution qui a été adopté lors du Conseil des ministres pour être soumis à l’Assemblée nationale, n’engage que Blaise Compaoré de façon « intuitu-personae ». « Blaise Compaoré est le seul responsable juridiquement de la révision de l’article 37 de la Constitution. Les ministres du gouvernement de l’époque ne sont pas responsables. Djibrill Bassolé n’a jamais soutenu publiquement la révision de l’article 37 de la Constitution. L’initiateur est Blaise Compaoré et son adresse est connue en Côte d’Ivoire. Si on veut, il faut lancer un mandat d’arrêt international contre lui et il ira répondre là où il faut», a-t-il dit. Le secrétaire à l’organisation du parti a abondé dans le même sens et a indiqué que leur parti a confiance aux instances de la justice du Burkina et que le Conseil constitutionnel tranchera sur cette loi. « Il n’y a pas de doute, Djibrill Bassolé sera candidat à l’élection présidentielle de 2015 », a-t-il poursuivi
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Un appel à la communauté internationale
La NAFA a lancé un appel à la communauté internationale, notamment le groupe de contact international, à s’investir pour le respect de la Constitution, de la Charte de Transition ainsi que les instruments juridiques supranationaux. Les membres de la NAFA ont également invité leurs militants et sympathisants à rester mobilisés pour les élections à venir.