Les ministres de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale, Augustin Loada et celui de la Jeunesse, de la Formation professionnelle et de l’Emploi, Salifou Dembélé étaient face à la presse, le jeudi 9 avril 2015, à Ouagadougou. Les conflits sociaux et les actions entreprises par le gouvernement en vue d’améliorer les conditions de vie des populations ont été les principales questions évoquées
Les mouvements de grève des organisations syndicales deviennent récurrents au Burkina Faso. Pour donner la réponse du gouvernement, le ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale, Augustin Loada était face à la presse, le jeudi 9 avril 2015, à Ouagadougou. Il a indiqué que depuis la prise de fonction du gouvernement de Transition, les conflits sociaux n’ont cessé de se multiplier. A l’entendre, cette situation a donné l’impression que les autorités de la Transition ne font rien. Pourtant, selon lui, le dialogue n’a jamais été rompu avec les organisations syndicales. Le Premier ministre, Isaac Zida et lui ont eu à rencontrer les syndicats, a-t-il dit en soutenant que les questions fondamentales relatives à la vie chère qui se posaient hier, se posent aujourd’hui et continueront de se poser. Selon lui, la situation socioéconomique et financière du pays ne permet pas de répondre à tous les points de revendication des syndicats pour diverses raisons. « Le Burkina Faso a subi sur le plan économique des chocs exogènes sur lesquels, il y a très peu d’emprise. Il y a la détérioration du cours de l’or, du coton, la dépréciation du F CFA, la crise de la fièvre Ebola et actuellement la grippe aviaire. L’incertitude sur le plan politique a entraîné des répercutions négatives sur le front économique en raison de l’attentisme des investisseurs tant nationaux qu’internationaux», a-t-il indiqué. Le ministre en charge de la fonction publique a imputé cette situation aux erreurs et aux fautes commises en matière de gestion. Le ministre Loada a estimé que les causes profondes des conflits sociaux sont dues à la mauvaise répartition des richesses, l’inégalité sociale, la pauvreté, la vie chère, aux réalités qui n’ont pas commencé à se poser aujourd’hui. « On ne peut donc pas attendre du gouvernement de Transition qu’il résolve en quatre mois ces problèmes de manière fondamentale», a-t-il déploré. Pour lui, les conditions objectives rendent difficile, la satisfaction de certaines revendications. C’est pourquoi, il a plaidé pour une trêve sociale et un dialogue entre le patronat et les travailleurs. A quand la traditionnelle rencontre gouvernement-syndicat ? Elle est en cours de préparation, a rassuré le ministre en charge de la Fonction publique. Mais selon lui, la situation reste compliquée, car les cahiers de doléances de 2013, 2014 et la plateforme spécifique de la Confédération générale de travail de Burkina (CGTB) n’ont pas trouvé de réponse satisfaisante avec le gouvernement précédent. Il y a aussi les plateformes de février et d’avril 2015. «Nous avons prévu une feuille de route pour examiner toutes les préoccupations en saisissant tous les ministères concernés. Chaque ministère est prié d’apporter toutes les réponses qui seront centralisées. Des secrétaires généraux et un conseil de cabinet vont travailler pour trouver les réponses nécessaires», a-t-il confié.
Des actions fortes pour les jeunes
Face aux journalistes, le ministre de la Jeunesse, de la Formation professionnelle et de l’emploi, Salifou Dembélé a fait le point des actions entreprises dans le cadre de la promotion de l’emploi. Il s’agit de l’amélioration de l’employabilité des jeunes et le renforcement de l’appui à la création de micros et petites entreprises. Le programme socioéconomique d’urgence de la Transition est une initiative-phare dont l’objectif est de contribuer au bien-être des populations par la création d’emplois et de revenus au profit des couches vulnérables que sont les jeunes et les femmes. «Ce programme d’un coût global de 25 milliards de F CFA entend participer à la création d’au moins 10 000 unités économiques tenues par les jeunes et les femmes et génèreront près de 30 000 emplois», a déclaré le ministre Dembélé. Une partie de cette somme, soit 10 milliards de F CFA, est destinée à l’insertion socioprofessionnelle des jeunes qui pourrait se faire par le financement de 3 000 projets de jeunes à travers un appel, l’installation de 1 000 jeunes formés aux métiers non agricoles, de 1 000 aux métiers agricoles et de 100 autres en pisciculture. Une autre action dont le ministre a fait cas, est la poursuite des activités du Programme emploi jeunes et développement des compétences. Lancé en mars 2014, ce programme est évalué à 25 milliards de F CFA et vise à accompagner la promotion de la formation professionnelle. Pour cette année 2015, le ministre Dembélé a annoncé que l’accent sera mis sur le recrutement et la formation par l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE) de 1200 jeunes, sur la poursuite du lancement des travaux à Haute intensité de main d’œuvre (HIMO) en zones urbaines et rurales. Il a ajouté que la formation de 2 600 jeunes en management de la nouvelle entreprise et entreprenariat par la Maison de l’entreprise du Burkina et de 300 jeunes est prévue. Le Programme d’appui à l’insertion socioprofessionnelle des jeunes diplômés en fin de cycle, le projet d’appui à la création d’emploi décent au profit des jeunes, le projet d’appui à la création d’emploi décent au profit des femmes et filles des communes sont autant d’actions qui seront menées à travers les bons offices de l’ANPE. Pour être à l’écoute des jeunes, le ministre a confié que son département envisage organiser une rencontre nationale entre le Président de la Transition et les jeunes. A la question de savoir, si les jeunes ont été associés aux programmes, M. Dembélé a annoncé que tout ce qui sera fait, relève des besoins exprimés par ces derniers. Quant à la non-reconnaissance des diplômes délivrés par le Centre de formation professionnelle de référence de Ziniaré, il a dit qu’un plaidoyer est en train d’être fait.
Habibata WARA