Cotisation à la CNSS : conflit entre un cadre de l’OMS et son cuisinier

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Publié le vendredi 10 avril 2015 | Le Quotidien

Hippolyte Somé, 58 ans, ne sait plus à quel saint se vouer. En tout cas, son ex-patron serait à l’origine de ses déboires actuels. Ce dernier du nom de Guy Michel Gershy-Damet, de nationalité ivoirienne, est un haut fonctionnaire de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), présentement en poste à Harare au Zimbabwe. Hippolyte Pineta Somé réclame en gros la somme de 14 millions 832 mille 397 F CFA à Guy Michel Gershy-Damet, son ex-patron qui, depuis juillet 2001, l’aurait abandonné sans même crier gare.

Selon ses propres explications, Hippolyte Somé était employé par Guy Michel Gershy- Damet en qualité de chauffeur cuisinier depuis mars 1988 à juillet 2001. D’Abidjan en République de Côte d’Ivoire jusqu’à Harare au Zimbabwe, en passant par le Congo Brazzaville et le Togo, Hippolyte Somé et son ex-employeur étaient pourtant « inséparables ». Cependant, à son dernier poste, au mois de mai 2001, le chauffeur cuisinier aurait sollicité de son employeur une avance sur salaire de sorte qu’une fois en Côte d’Ivoire il puisse continuer dans son pays, le Burkina Faso, afin d’y faire face aux besoins de sa famille, notamment la scolarité de ses enfants. Ils avaient tous deux décidé de prendre un congé, et dont chacun voulait passé un un peu de tempsavec sa famille ; avec cependant une escale en Côte d’Ivoire pour Hippolyte Somé.

« Mon employeur qui n’avait pas trouvé d’inconvénient à cette requête, m’avait donc promis de rester au pays me jurant qu’il allait se charger de me faire parvenir l’argent. Ayant finalement attendu cet argent en vain, je me suis donc résolu à écrire à mon patron. Jusqu’à cinq correspondances lui ont été adressées. Mais sans réponse. Alors que, étant déjà au Burkina Faso, et après épuisement de mes économies, il m’était désormais impossible de rejoindre mon patron en Côte d’Ivoire, pour notre retour au Zimbabwe », explique Hippolite Somé.

L’attente et l’espoir que le patron lui fasse signe a duré plusieurs années, jusqu’à ce que Hippolyte Somé décide en fin de compte de chercher un nouvel emploi. Malheureusement encore, après plusieurs années de service dans une société de la place, Hippolyte Somé se rend compte aujourd’hui qu’il ne peut pas obtenir de pension de retraite, quoique son nouvel employeur se soit acquitté de le déclarer à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et de verser régulièrement ses cotisations. Parce qu’en fait, pour pouvoir compléter le nombre d’années de cotisation requis par la CNSS pour prétendre auxdites allocations, « il faudrait obligatoirement que mon ex-patron Guy Michel Gershy-Damet s’exécute à son tour, en versant sa part de contribution, proportionnellement aux 13 années durant lesquelles j’ai travaillé chez lui », 14 millions 832 mille 397 F CFA en gros, d’après Hippolyte Somé qui ajoute aussi que là encore, Guy Michel Gershy-Damet demeure injoignable.

Désormais, et soucieux de ne pouvoir bénéficier de ses allocations de retraite, Hippolyte Pineta Somé « dénonce un licenciement abusif de la part de Guy Michel Gershy-Damet » et se dit: « Je suis prêt à toutes les épreuves pour la réparation du préjudice que je subis présentement » 1

Par Lassina Fabrice SANOU