Aujourd’hui 10 avril 2015 débutent les Journées nationales de vaccination contre la poliomyélite et ce jusqu’au 13 avril 2015. Nous avons rencontré le directeur de la prévention par la vaccination, Dr Sylvain Zèba, pour qu’il nous parle des objectifs poursuivis par cette opération. On aura appris que 6 millions 800 mille enfants de moins de 5 ans seront touchés par ces journées qui mobiliseront 36 000 volontaires. A terme, l’objectif est d’aboutir définitivement à l’éradication de la poliomyélite au Burkina et dans la sous-région.
Le Quotidien : Les Journées nationales de vaccination contre la poliomyélite sont prévues du 10 au 13 avril 2015. Comment vont s’effectuer ces journées sur le terrain ?
Dr Sylvain Zèba, directeur de la prévention par la vaccination : Les Journées nationales de vaccination contre la poliomyélite, pour le premier passage de l’année, vont se dérouler du 10 au 13 avril 2015 sur toute l’étendue du territoire national, dans toutes les régions, dans toutes les formations sanitaires des villes et villages du Burkina. La stratégie qui sera adoptée, sera le porte à porte. Les équipes de vaccination passeront de marché en marché, de lieux publics en lieux publics, partout où il y a des enfants.
Quelle est la tranche d’âge concernée ?
La population cible est les enfants âgés de 0 à 59 mois. Tous les enfants âgés de moins de 5 ans, qu’ils aient été vaccinés ou non doivent impérativement bénéficier du vaccin contre la poliomyélite.
Combien d’enfants comptez-vous toucher à travers cette vaccination?
6 millions 800 mille enfants sont concernés durant ces 4 jours de vaccination. Pour cela, nous mobilisons 36 000 volontaires.
Aujourd’hui, quand on parle de vaccination, est-ce qu’il y a des partenaires ?
L’Etat burkinabè, à travers le ministère de la Santé, est accompagné par beaucoup de partenaires. Il y a les partenaires techniques et financiers, les organisations de la société civile et les associations. Il y a également des relais communautaires et les personnes ressources du monde communautaire qui aident le ministère de la Santé dans de telles opérations. C’est vrai qu’il y a l’OMS, l’UNICEF, Rotary international, la Croix rouge, Plan Burkina et beaucoup d’autres partenaires qui sont mobilisés conséquemment pour ces opérations.
Quel est le bénéfice de cette vaccination pour un enfant ?
La vaccination est l’une des interventions publiques les plus rentables. Avec le programme élargi de vaccination qui a été mis en œuvre dans les années 1975, nous observons qu’il y a un recul des maladies. La variole a été éradiquée. La rougeole est en voie d’éradication. Aujourd’hui, c’est la poliomyélite que nous sommes en voie de vouloir éradiquer. Ce que nous attendons à travers cette campagne, c’est de faire en sorte que le Burkina soit sans poliomyélite sauvage. Nous sommes en train de le réaliser parce que cela fait 6 ans que nous n’avons pas encore enregistré de cas de poliomyélite. Cette campagne a pour objectif de consolider ces acquis et de faire en sorte que le Burkina éradique définitivement la poliomyélite.
Quel appel avez-vous à lancer à l’endroit des populations ?
Nous invitons les parents à faire de sorte que les enfants qui sont dans la tranche d’âge soient conduits dans les services de santé ou soient préparés dans les concessions pour accueillir les agents de santé pour obtenir le vaccin. Il y a des efforts qui ont été déjà faits. Dans les jours à venir, l’OMS devra statuer sur la situation du Burkina. Il est prévu qu’au cours de cette année, le dossier du Burkina pour la certification soit apprécié par l’OMS. Nous invitons les parents à poursuivre les efforts entrepris. C’est grâce aux parents que nous avons obtenu ces résultats. Nous les invitons à se mobiliser pour que l’on maintienne cet état. A l’endroit des agents chargés de la vaccination, nous les invitons à redoubler d’efforts pour qu’aucun enfant n’échappe à cette vaccination.
Le Burkina fait partie de la sous-région. Est-ce qu’il y a une action de synchronisation de la lutte contre la poliomyélite ?
Les actions de lutte contre la poliomyélite sont faites de façon concertée. Nous synchronisons les passages. A titre d’exemple, parmi les pays voisins, il y a le Mali, la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Niger qui synchronisent la lutte. C’est une maladie dont l’éradication ne sera pas obtenue par un seul pays. Tous les autres pays sont mobilisés. Nous développons entre les pays une politique « sens frontalière » qui permettent aux formations sanitaires qui sont dans les frontières de ratisser large. Les frontières sont des lieux de passage. Quand elles ne sont pas surveillées, des enfants peuvent échapper à la vaccination