La conférence des ministres du Commerce et des parlementaires africains, tenue mercredi et jeudi à Marrakech (sud du Maroc) dans le cadre de la commémoration du 20e anniversaire de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), s’est terminée par un appel pour l’intensification des échanges entre pays africains et la mise en place d’une zone de libre-échange continentale.
D’après les organisateurs de la conférence, les échanges entre les Etats africains, dont la plupart sont des petits pays à ressources économiques très limitées, font de l’Afrique l’un des continents les plus fragmentés et les moins développés de la planète.
Cette situation constitue un facteur de vulnérabilité économique limitant les possibilités de croissance interne des pays africains et réduisant leur poids dans les négociations commerciales internationales.
Les participants estiment que la mise en place d’une zone de libre-échange continentale est à même de contribuer à la promotion du commerce africain et à une meilleure intégration de l’Afrique dans l’économie mondiale.
Dans ce sens, le ministre marocain de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie numérique, Moulay Hafid Elalamy, a déploré que le continent africain, qui compte 16% de la population mondiale, ne représente que 3% des échanges économiques internationaux, soulignant toutefois que le continent offre d’énormes opportunités permettant de rattraper ce retard.
Pour les participants, le continent africain dispose de tous les atouts pour améliorer ses échanges et sa performance économique si l’intégration de son marché est renforcée, tout en se prononçant pour l’adoption d’une approche globale et intégrée et à l’harmonisation des politiques africaines en matière de commerce.
De nombreux analystes présents à Marrakech admettent que l’ Afrique est capable de libérer ses potentialités commerciales et d’ intensifier son volume d’échanges si elle procède à la suppression des nombreux obstacles qui se dressent devant le commerce.
Dans ce contexte, l’accent a été mis sur l’impérieuse nécessité de s’atteler à la réduction des obstacles tarifaires, à l’ uniformisation des règles d’origine, à l’investissement dans des infrastructures de qualité et à l’adoption de politiques de facilitation du commerce et de stratégies de développement des capacités productives.
Cette rencontre a été l’occasion notamment pour mettre à l’ honneur l’Afrique, ses perspectives et sa place dans le système commercial multilatéral, examiner les priorités et les attentes des pays africains en prévision de la reprise des négociations du Programme de Doha pour le développement (PDD) et permettre au continent de se préparer pour la dixième conférence ministérielle de l’OMC prévue en décembre prochain à Nairobi (Kenya), la première en terre africaine.
C’est à Marrakech où ont été conclus les accords instituant l’Organisation mondiale du commerce en 1995.