L’ex majorité au Burkina Faso s’est retirée jeudi du Conseil national de Transition, à qui elle reproche d’avoir exclu mardi des prochaines élections, les défenseurs de la modification constitutionnelle ayant entraîné l’insurrection populaire d’octobre dernier.
«Les partis politiques membres du groupe ARD (Alliance pour la république et la démocratie), suspendent leur participation au Conseil national de Transition (CNT), ainsi qu’à la Commission nationale de réconciliation et des réformes, jusqu’à relecture du texte adopté, jusqu’à la mise en œuvre d’une vraie politique inclusive, jusqu’au respect total de la Constitution», ont écrit jeudi des représentants de l’ex majorité au Burkina Faso.
Une décision qui risque d’ébranler une Transition, déjà fragilisée par des revendications sociales croissantes.
Les plaignants ont dans leur réquisitoire, condamné le nouveau code électoral, adopté mardi par le CNT, et qui exclue des prochaines élections, les fervents partisans du projet de modification constitutionnelle, ayant emporté fin octobre, le régime du président Blaise Compaoré.
«Le caractère anti constitutionnel des mentions de ce texte qui, dans la forme comme que dans le fonds, ne sont pas de portée générale comme ce devrait être le cas en droit, se perçoit en ce qu’elles indexent ou ciblent potentiellement une catégorie d’entités ou de personnalités politiques», ont ajouté les plaignants.
Selon eux, la Transition en place depuis mi-novembre, «en complicité avec des forces qui lui sont inféodées, mène le Burkina Faso à la dérive et expose les Burkinabè à des fractures irréversibles».
«Nous en appelons conséquemment à nos militants de l’intérieur et de l’extérieur, aux Burkinabé opposés à la politique d’exclusion et d’apartheid politique, à une résistance républicaine démocratique et patriotique», ont-ils lancé.
La déclaration de l’ex majorité intervient également dans un contexte marqué également par une vague d’arrestations des proches de l’ancien régime, suspectés de malversations financières et de manifestations illégales.
«Il est primordial de rétablir, sans délais, les équilibres entre citoyens et partis politiques (…), de mettre fin aux atteintes aux droits humains et aux libertés publiques (interpellations et arrestations abusives et arbitraires, absence d’assistance juridique, etc.) venant de tout bord», ont clamé les protestataires.
Agence d’information du Burkina