La gendarmerie nationale a animé une conférence de presse, le mercredi 8 avril 2015, à Ouagadougou. Cette opportunité a été pour les forces de défense et de sécurité d’échanger sur une affaire de trafic d’armes illicites, d’usage de faux documents dans l’achat et l’acquisition de parcelles et de piratage des réseaux de téléphonie mobile.
Aspirant à une meilleure sécurité personnelle ou de sa famille, chaque Burkinabè pense à s’approprier une arme à feu sans pour autant remplir les formalités légales. Au regard de l’ampleur que la prolifération des armes à feu prend au niveau du Burkina Faso, le 1er mars 2015, la brigade ville de Kosyam, par la voie de son commandant, Abdoulaye Savadogo a soutenu qu’un informateur s’y est présenté, déclarant la présence d’un individu qui excellait dans le trafic d’armes perfectionnées à partir du Ghana.
Ainsi, selon le commandant Savadogo, une équipe a été précipité sur les traces des faits ce qui a permis de mettre la main sur l’intéressé qui portait sur lui, deux pistolets automatiques. « Lorsque nous nous sommes déportés chez lui à la maison, nous y avons trouvé 11 pistolets automatique. Nous l’avons ensuite, conduit à la brigade pour vérifier si toutefois, il avait les documents nécessaires pour exercer cette activité. Malheureusement, il n’avait aucun document lui autorisant ce trafic. Mais il avait dans un sac des carnets de reçu qu’il avait délivré auparavant à des clients », explique le commandant de la brigade ville de Kosyam. Dans la même logique, il émet qu’à partir des reçus retrouvés chez le trafiquant, les investigations ont permis de remonter auprès de quarante personnes qui s’étaient déjà procurées des armes avec lui d’une manière illégales. Par ailleurs, il soutient que certaines personnes possèdent des autorisations et d’autres par contre n’en détiennent rien.
« Il vendait ces armes entre 300 000 FCFA et 450 000 FCFA. Ce sont des armes automatiques de marque Armstrong, tisas, Taurus et des fusils à pompe. Au total, nous avons saisi 59 armes avec lui dont 2 fusils à pompe, 2 fusils calibre 12 et le reste des pistolets automatiques », précise le commandant Abdoulaye Savadogo. En outre, il déplore le fait que les populations ont des difficultés pour aller se faire délivrer des permis et des autorisations et passe généralement par des raccourcis. Chose, d’ailleurs, qui porte atteinte à la sécurité de l’individu voire de la nation. Au cours des échanges, le commandant a signalé que les présumés auteurs ont été déférés à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) le 6 mars 2015. « A quoi cela servira à un père de famille à posséder une arme à pompe ? Il faut que les populations nous aident en dénonçant ces cas de détention d’armes à feu qui peuvent s’avérer dangereuse pour les détenteurs. Il faut que les gens arrêtent de s’acheter des armes », a-t-il lancé.
Faux documents de vente et acquisition de parcelles
Quant à la question des faux documents d’acquisition et de vente de parcelles provoquant des confusions et des litiges liés à des doubles attributions, il s’agit de Issa Kaboré avec deux complices, Paul Nikiéma et Moumouni Koalga. A entendre le Major Madi Nitiéma, commandant de la brigade de Boulmiougou, c’est le 22 mars 2015 que ses hommes ont mis la main sur le groupe à la suite d’une confidence de personne digne de foi. A la suite des enquêtes, les agents de la gendarmerie de Boulmiougou sont parvenus à saisir un important lot de documents composé de quittances de perception de la contribution aux lotissements, des fiches d’attribution de parcelles, des photocopies de cartes d’identités nationales burkinabè et de faux diplômes.
« Interrogé et après hésitation, Issa Kaboré finit par reconnaitre qu’il est un faussaire. Pour la suite des investigations, certains propriétaires des photocopies des pièces d’identité ont été convoqués. Il ressort que Issa Kaboré et ses complices sont spécialisés dans la délivrance de documents de tout genre contre de fortes sommes d’argents », déclare Madi Nitiéma. Il poursuit en ajoutant en ces termes : « Afin de parvenir à arnaquer leurs victimes, les faussaires, rompus dans la manipulation de l’outil informatique, falsifient les logos et cachets de certaines autorités communales.
Pour faciliter la production et la prolifération de leurs faux documents, les faussaires disposaient d’un modèle de fiche d’attribution, de quittances scannées et déjà signées en version électronique ». En revanche, le commandant a indiqué que les délinquants ont pu extorquer plus de 10 millions de FCFA à plus d’une centaine de personnes. De ce fait, il appelle les populations à plus de vigilance et de reflexe à aller vers les autorités compétentes chargées de ces questions.
Piratage des réseaux de téléphonie mobile
En ce qui concerne le problème de piratage des réseaux de téléphonie mobile, la Brigade ville de Kosyam, à travers une plainte portée par le Directeur général de Airtel Burkina, a mis aux arrêts cinq individus d’origine étrangère parmi lesquels une femme. Ceux-ci, à partir d’un lot de matériels trouvés à leur possession, procédaient au détournement de trafic international entrant vers le réseau Airtel Burkina, Telmob et Telecel Faso. Au titre des matériels saisis, le capitaine Issa Paré, commandant de la compagnie de gendarmerie du Kadiogo a énuméré deux boitiers dénommés « SIMBOX » de trente-deux et huit puces, un ordinateur de marque Samsung, trois modems de connexions.
«Le trafic est capté via internet au Burkina Faso et dirigé vers un boitier contenant des cartes Sim Airtel, Telmob et Telecel. Ce boitier appelé « SIMBOX » se comporte comme plusieurs téléphones qui émettent des appels nationaux. Le trafic international ainsi capté est rediffusé sous forme de trafic local dans les trois réseaux de téléphonie. Ainsi, le destinataire de l’appel international reçoit un appel avec un numéro d’appelant local, perdant le numéro d’origine de l’appelant étranger », a-t-il explicité. A en croire, les représentants des différents réseaux téléphoniques, l’effet le plus palpable de ces actes est la mauvaise qualité de la communication et aussi, une réduction des avoirs des réseaux de télécommunication.
A titre d’exemple, « Le réseau Airtel a perdu Près de 900 millions de FCFA à la suite de ces actes », affirme le représentant du réseau Airtel Burkina. Par conséquent, le capitaine Paré invite les populations à renforcer la franche collaboration avec les forces de l’ordre en dénonçant tout cas suspect dans leur environnement en appelant aux numéros verts : 1010, 17, 80001145, 16 1
Par Lawakila Rodrigue KABARI
(Stagiaire)