Ouagadougou, 8 avr 2015 (AFP) - Le gouvernement du Burkina Faso a salué mercredi soir l'adoption mardi par l'assemblée intérimaire d'un nouveau code électoral qui exclut les partisans du président déchu Blaise Compaoré des élections présidentielle et législatives d'octobre.
Le Conseil des ministres, réuni mercredi, "salue le bon déroulement de ce vote" et "appelle l'ensemble des acteurs de la classe politique, de la société civile et des populations à accompagner (sa) mise en oeuvre", a-t-il fait savoir dans un communiqué.
Ce texte controversé, qui va à rebours des élections "inclusives" voulues par la communauté internationale, "est conforme à l'esprit de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance" et "aux
valeurs prônées par la Charte de la transition", la Constitution intérimaire, affirme le gouvernement.
Le nouveau code électoral, adopté mardi soir dans l'euphorie par 75 voix pour, 10 contre et 3 abstentions, rend "inéligibles" les personnes ayant "soutenu un changement inconstitutionnel portant atteinte au principe de l'alternance démocratique".
Ce texte fait référence à la tentative de révision de la Constitution fin
octobre par Blaise Compaoré afin de se maintenir au pouvoir, et qui avait
finalement causé sa chute.
Le président du groupe parlementaire "forces de défense et de sécurité"
avait appelé ses 25 membres à le ratifier "sans réserve", signe d'un aval
tacite de l'exécutif. Le ministre de la Défense Isaac Zida est également le
Premier ministre burkinabè.
Seuls les dix députés de l'ancienne majorité ont voté contre.
Lundi, le Congrès pour la démocratie et le progrès, l'ancien parti
présidentiel, a prévenu qu'il s'opposerait "vigoureusement", seul ou avec les
"forces politiques et sociales alliées", au vote.
Le CDP, dont trois ministres et quatre cadres ont été arrêtés lundi et
mardi pour "malversations", n'a organisé aucune manifestation mercredi.
Le nouveau code électoral doit encore être validé par le Conseil
constitutionnel puis promulgué dans les 21 jours suivants par le président
Michel Kafando.
Les élections dont le premier tour est prévu le 11 octobre mettront fin à
une année de "transition démocratique" dirigée par un exécutif et un
législatif intérimaires.
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