Ouagadougou, «Si le problème de la pénurie d’eau n’est pas réglé, nous n’accoucherons plus!», menace une femme, déclenchant l’hilarité générale au sein de ses consœurs. Ces femmes de Yaoghin, périphérie ouest de Ouagadougou, devront aujourd’hui encore patienter jusque tard dans la nuit, pour espérer remplir leurs bidons du précieux liquide.
Mercredi 8 avril 2015. Il est 8h 30 mn à Yaonghin, à quelques encablures du pont de Boulmiougou sur la nationale n°1 (Route de Bobo-Dioulasso).
Des dizaines de femmes se bousculent autour d’une fontaine qui toussote plus qu’elle ne coule, avec l’espoir cependant de remplir des centaines de bidons et de fûts.
«Fatigué de m’attendre, mon mari est venu l’autre jour à la fontaine vers 23h pour me dire de regagner le domicile», a confié à l’AIB, Fatouma Sanou, la trentaine révolue.
Entre celles qui revendent l’eau dans les ménages et les autres, le bras de fer vire souvent à l’affrontement.
«Il te faut porter une culotte en dessous du pagne, car tu ne sais pas quand est-ce qu’une bagarre peut survenir», explique Aminata Yaméogo.
Ce manque d’eau n’est pas un cas isolé dans les quartiers démunis (non lotis) de Ouagadougou.
Mais à Yaoghin, le déficit est permanent toute l’année et n’a rien donc à voir avec la pénurie d’eau que connait actuellement la capitale, déclarent les interviewées.
Aminata Yaméogo et ses consœurs disent ne plus avoir confiance aux politiciens qui leur ont promis à plusieurs reprises une seconde fontaine.
«Tu vois ce robinet au loin, ca fait deux ans qu’il devrait être fonctionnel. Mais on s’est rendu compte après, qu’il n’était même pas connecté à un réseau», nous lance l’une d’entre d’elle.
Agence d’information du Burkina
taa/