OUAGADOUGOU, Le Conseil national de la Transition (CNT), Parlement intérimaire du Burkina Faso, a adopté mardi, à une large majorité, un nouveau code électoral qui exclut ceux qui ont soutenu la modification de la Constituion avant l'insurrection populaire d'octobre dernier, qui a fait chuter le régime du président Blaise Compaoré.
76 députés ont marqué leur accord pour l'adoption de cette loi, alors que 10 autres ont voté contre.
Aux termes de ce nouveau code, sont inéligibles "tous les membres du gouvernement déchu qui ont adopté le projet de révision de l'article 37 de la Constitution" qui a entrainé le soulèvement populaire.
Le nouveau code électoral, qui devrait obtenir l'approbation du Conseil constitutionnel avant d'être promulgué par le président de la transition Michel Kafando, autorise aussi les candidatures indépendantes aux élections présidentielles et législatives devant mettre fin à la période de transition, prévues en octobre prochain.
C'est sous haute surveillance policière que les députés de la transition ont voté cette loi qui n'est pas du goût des dignitaires l'ex-régime.
Dans la matinée de mardi, des heurts ont opposé un groupuscule de partisans de M. Compaoré aux forces de l'ordre, à quelques encablures du siège du CNT.
Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 1987 au Burkina Faso, a voulu modifier l'article 37 de la Constitution burkinabè qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels.
Avant le vote au CNT, le président du directoire du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, ex-parti majoritaire), Léonce Koné, a indiqué que le Parlement intérimaire n'a de légitimité pour décider qui est éligible et qui ne l'est pas du fait que ses membres n'ont pas été élus par le peuple.
L'ex-parti majoritaire ne possède que de 10 députés sur les 90 que compte le CNT.