La mobilisation pour le départ de Karim Traoré, président de l’union nationale des producteurs de coton du Burkina (UNPC-B) ne faiblit pas. Alors que les producteurs hostiles à ce dernier s’apprêtaient pour l’assaut final le mardi 7 avril 2015, leur marche a été avortée pour cause de la situation nationale. En lieu et place de la marche, ils se sont retrouvés en assemblée générale pour faire le point de leur rencontre avec le ministre de l’Agriculture et dégager de nouvelles perspectives pour aboutir à leur fin.
Les producteurs de coton, membres de l’UNPC-B, hostiles à Karim Traoré, président de la faitière avaient prévu jouer leur dernière carte, ce mardi 7 avril 2015, dans leurs actions en vue de déboulonner Karim Traoré de son siège. Mais, « pour raison de la situation nationale », ils ont dû selon eux, surseoir à leur manifestation et ce, « dans le but de sauvegarder la paix » dans la ville de Bobo-Dioulasso et donc dans le pays. Néanmoins, en lieu et place de la marche, les chefs de file des frondeurs qui ont rencontré le ministre de l’Agriculture le vendredi 4 avril 2015, ont tenu à faire le point des échanges aux autres membres du groupe. « Nous avons rencontré notre ministre de tutelle. Il a fait part aux différentes parties des mesures prises par son ministère, cela après validation par le
Premier ministre », ont-ils précisé. Ainsi, ont-ils détaillé, « ces mesures qualifiées de non négociables au dire du ministre se résument comme suit : l’organisation et la tenue d’un audit de 1998 à nos jours (à partir du mois d’avril) sur la gestion de l’UNPC-B ainsi que des unions provinciales ; l’accélération du processus de mise en route de la conformation des Organisations de producteurs à l’acte UNIFORME OHADA ; la tenue d’élections générales de la base au sommet (à compter de mai sous la supervision des services techniques et sociétés cotonnières) ; l’élaboration de manuel d’audit et de contrôle des organisations de producteurs (OP) afin d’anticiper sur d’éventuelles crises ».
Approuvant ces mesures, les frondeurs sont cependant inquiets quant à la réalité de celles-ci sur le terrain. Ainsi, se sont-ils voulu clairs :
« Tant que Karim Traoré et son comité de gestion resteront à la tête de l’UNPC-B, nous ne produirons pas de coton en cette campagne 2015-2016. Nous refusons d’être des ouvriers à la solde de Karim et de ses acolytes » ont-ils menacé. Par conséquent, Doyé Zoubiéssé et ses camarades exhortent le gouvernement à prendre au sérieux cette crise afin d’éviter le pire à la filière
Par Mady BAZIE